L'équipe nationale s'envole, aujourd'hui, pour l'Afrique du Sud vers un rendez-vous africain déterminant pour Rachid Taoussi et ses troupes, car il s'agit de retrouver la compétitivité du football marocain sur le continent. Les données du problème sont claires : en Coupe d'Afrique des Nations depuis l'épopée de 2004 avec Baddou Zaki, l'EN est resté sur des naufrages retentissants avec de cinglantes éliminations humiliantes pour les Lions de l'Atlas. De ce point de vue, Rachid Taoussi a été très clair en soulignant que son objectif minimum était celui de passer le premier tour, puis le cas échéant de prendre les matches un par un au gré de l'appétit des lions. Le défi est de taille, car il s'agit de retrouver une compétitivité que nous avons perdu sur le continent à tel point que certains pays comme le Ghana ou le Nigeria disent ouvertement que le foot marocain n'est pas très sérieux ! Voilà où nous en sommes et il faut dire les choses telles qu'elles sont : en Afrique, nous ne sommes plus têtes de série puisque le Maroc est désormais relégué au second voire troisième chapeau ! Exit le cauchemar Gerets, dont a hérité Taoussi, il faut se dire qu'une grosse partie des joueurs qui ont vécu la déconvenue du Gabon en 2012 seront du voyage aujourd'hui pour Johannesbourg (Lemyaghri, Benatia, Kawtari, Amrabet, Belhanda, Ahmadi, Saïdi etc.), mais gageons qu'avec les absences de Kharja, Boussoufa, Carcela, Kadouri, Hajji et Chamakh, Taoussi a signifié à tout le monde qu'une nouvelle page et une nouvelle ère vont commencer pour l'EN. Avec une moyenne d'âge de 23-24 ans, Taoussi prépare le court et le long terme, car des échéances comme la Coupe du Monde 2014 et la CAN 2015 au Maroc sont déjà à nos portes. Les certitudes du sélectionneur sont claires : les valeurs de patriotisme, d'enthousiasme, et de détermination sont les seuls arguments sur lesquels va se composer le onze qui va défendre nos couleurs. Sur le plan technique, Taoussi insiste sur la vitesse d'exécution et le jeu rapide afin de s'imposer. La préparation physique et l'adaptation avec l'altitude seront ainsi déterminantes quant à l'évolution de l'EN et on en saura un peu plus à ce sujet lors des deux tests amicaux contre la Zambie et la Namibie, et surtout en ouverture, dans une explication très musclée et très compliquée face à une redoutable équipe d'Angola. Il s'agira de ne pas rater le coup d'envoi et prendre ainsi un mauvais départ qui pourrait compromettre nos chances de passer le premier tour. On compte sur Rachid Taoussi pour mettre sur pied une équipe vaillante, brave et audacieuse qui fera oublier aux Marocains les blessures d'hier et les déceptions des trois dernières CAN (2006, 2008, 2012) que le Maroc a jouées. Une nouvelle contre performance serait très mal vécue par les joueurs, les médias et l'ensemble des Marocains. Si à Dieu ne plaise, une telle chose se produisait, il faudra chercher ailleurs les raisons d'un nouvel échec, à savoir en disséquant à sa source le mal qui ronge le foot marocain, à l'intérieur même des structures de la fédération. Pour l'instant, bon voyage et tous nos vœux de succès.