Un mémorandum vient d'être signé entre la Fondation Desertec (NDLR : un consortium international qui réunit des politiciens, des entreprises et des scientifiques, vise à développer les technologies vertes dans les pays du Maghreb et à assurer 15 % des besoins énergétiques du Vieux Continent à l'horizon 2050) et l'Agence marocaine pour le développement de l'énergie renouvelable et l'efficacité énergétique (ADEREE) en vue de soutenir la construction d'une série de centrales solaires dans le nord du Maroc. Officialisé l'année dernière par le consortium allemand DII (Desertek Industrial Initiative), qui regroupe le réassureur Munich Re, la Deutsche Bank et les électriciens E.ON et RWE, le lancement du projet Desertec est intervenu plus vite que prévu, ce qui est assez rare pour être souligné. Un projet titanesque, multinational et qui doit en outre générer une économie annuelle de 3,7 millions de tonnes de dioxyde de carbone. Conciliant énergie solaire et énergie éolienne, sa capacité de production d'électricité propre a été évaluée à près de 100 gigawatts (GW) de centrales solaires rien qu'en Afrique du Nord – l'Arabie Saoudite et la Syrie devraient aussi prendre part à ce gigantesque dispositif. Celui-ci ne fait pas l'unanimité, certaines associations de protection de l'environnement assimilant le projet à une forme de « néo-colonialisme vert » et redoutant que les populations locales ne puissent en tirer profit. Desertec, dont le coût a été évalué à 400 milliards d'euros, n'en éclaircit pas moins nettement l'horizon de l'énergie durable et du photovoltaïque en particulier dans la région. Et à ce stade, il est plutôt bien parti pour tenir ses spectaculaires promesses...