Le président de l'Assemblée constituante en Egypte, Hossam Gharyani a annoncé que le projet de la nouvelle Constitution sera fin prêt en novembre. Cité par la presse locale, le responsable a précisé que ce projet sera soumis à une consultation référendaire dans un mois après sa finalisation. Il a rappelé que le président Mohamed Morsi avait abrogé la déclaration constitutionnelle complémentaire élaborée par les militaires, en récupérant également le pouvoir législatif et s'octroyant le droit, si besoin, de former une nouvelle assemblée constituante. Un tribunal doit se prononcer ce mardi sur une action en justice qui vise à dissoudre l'Assemblée constituante, formée illégalement selon des plaignants laïcs, qui émettent des craintes de «l'islamisation des structures de l'Etat». Samedi dernier, plusieurs membres des partis libéraux et de gauche égyptiens avaient annoncé leur retrait de cette assemblée en raison des dysfonctionnements ayant entaché le processus de formation de ses composantes. Ils avaient indiqué avoir pris cette décision «suite à l'absence d'importants concepts garantissant les libertés fondamentales et les droits du citoyen égyptien à un travail décent, aux soins et à l'égalité des chances». Plusieurs textes élaborés dans le cadre de cette Constitution vont à l'encontre des normes et chartes internationales en matière de garanties des libertés publiques et personnelles et des droits, ont-ils déploré. Ils ont appelé l'ensemble des représentants des forces nationales démocratiques à se retirer immédiatement de cette instance dans l'objectif d'aboutir à la mise en place d'une nouvelle Assemblée constituante répondant aux aspirations du peuple égyptien et aux revendications de la révolution égyptienne, notamment celles se rapportant à la liberté, la démocratie et à l'équité sociale. Parmi les personnalités s'étant retirées de l'Assemblée figurent le candidat malheureux à l'élection présidentielle et fondateur du «courant populaire», le nassérien Hamdin Sabbahi, le fondateur du parti «Addoustour», Mohamed Baradei, l'activiste politique Amr Hamzaoui, le journaliste Hossein Abdelghani et le réalisateur Khaled Youssef. Ce camp s'oppose notamment à une proposition d'article qui prévoit de faire de l'université al-Azhar l'arbitre de la conformité ou non d'une loi à la charia, lui donnant ainsi un rôle de Cour suprême. Il accuse également le camp islamiste de défendre des clauses mettant en danger les libertés de culte et d'expression, notamment un article qui prévoit d'autoriser l'emprisonnement de journalistes attaqués en justice en raison de leurs publications. Les deux principales formations islamistes, le Parti de la justice et de la liberté (PJL) lié aux Frères musulmans, et les salafistes de «Nour», disposent de 24 sièges sur les 39 réservés aux partis. La majorité des 61 indépendants restants sont également considérés comme proches des islamistes.