Récemment condamné à perpétuité, la santé du président égyptien déchu se serait sérieusement détériorée. Des manifestations étaient attendues hier pour commémorer le second anniversaire de la mort d'un ex-détenu des geôles de Moubarak. De nombreux égyptiens ont envahi la place Tahrir au Caire pour protester contre le verdict prononcé à l'encontre de l'ex-raïs. La santé de Hosni Moubarak, l'ancien président égyptien âgé de 84 ans, se serait nettement détériorée 24 heures après son transfert à la prison de Torah, a déclaré un responsable de la prison. L'ex-raïs aurait fait plusieurs malaises avant d'être placé sous assistance respiratoire, toujours selon le même responsable, qui a ajouté que son état de santé se serait aggravé après une visite de son épouse Suzanne, qui aurait pleuré en le voyant dans son uniforme de prisonnier bleu lundi. Par ailleurs, les responsables de la prison de Torah ont rejeté la demande de Moubarak qui souhaitait que deux de ses médecins personnels veillent sur lui. Son fils Gamal, a néanmoins été autorisé à être transféré dans une cellule avoisinante. Au lendemain de la révolution de janvier/février, qui a vu Hosni Moubarak quitter le pouvoir après trente ans de règne autoritaire, celui-ci s'était installé dans sa luxueuse résidence dans la cité balnéaire de Charm El Cheikh, avant son arrestation en avril où il avait été maintenu en résidence surveillée dans un hôpital militaire. Depuis sa condamnation à perpétuité, c'est la première fois qu'il se voyait transféré dans la prison de Torah, là où ses deux fils Alaa et Gamal, étaient déjà incarcérés depuis avril. Pour ne pas oublier Khaled Saïd Tandis que la santé de Hosni Moubarak décline, les égyptien sont massivement sorti manifester, mardi sur la place Tahrir, contre la condamnation jugée clémente du président déchu. Mercredi matin, quelques dizaines de personnes se trouvaient toujours sur place. De nouveaux rassemblements étaient prévus, mercredi après-midi au Caire et à Alexandrie, pour commémorer le deuxième anniversaire de la mort de Khaled Saïd, un jeune égyptien battu à mort le 6 juin 2010 et devenu un symbole de la répression policière qui sévissait sous l'ancien régime. Des appels avaient été lancés sur Internet par des groupes de jeunes militants pour commémorer cet anniversaire, un rassemblement silencieux était prévu dans la capitale tandis qu'à Alexandrie, les manifestants organisaient une « marche de deuil » devant partir du domicile de Khaled Saïd, originaire de la deuxième plus grande ville du pays. Le jeune homme avait 28 ans lorsqu'il avait été arrêté dans un cybercafé d'Alexandrie puis torturé à mort. Ce qui avait provoqué l'indignation de nombreux Egyptiens. Des jeunes avaient alors créer une page sur le réseau social Facebook intitulée « Nous sommes tous Khaled Saïd », réunissant plus de 2 millions de personnes. C'est d'ailleurs cette même page qui avait appelé à manifester le 25 janvier 2011, jour de la première manifestation d'envergure contre le pouvoir de Moubarak. Tous pour l'annulation du 2e tour Lors de la grande manifestation de mardi contre le verdict, mais aussi pour réclamer l'annulation du second tour des présidentielles, à cause de la participation d'une figure du régime Moubarak, Ahmed Chafik, des groupes de jeunes avait émis l'objectif de mettre en place un conseil présidentiel qui serait présidé par Mohamed El-Baradei, et la tenue d'un nouveau scrutin dont Ahmed Chafik serait exclu. L'islamiste modéré Abdelmounaim Aboulfoutouh et le nassérien de gauche soutenu par les jeunes de la place Tahrir, Hamdeen Sabbahi, ont tous deux accepté la proposition formulée par les jeunes. Ahmed Morsi, candidat des frères musulmans, devrait se prononcer avant vendredi, mais son acceptation de la proposition reste très peu probable. Le Conseil militaire exige une constituante pour 48h Les militaires au pouvoir en Egypte ont donné 48 heures aux partis politiques, représentés au parlement égyptien, de finaliser la formation de l'Assemblée constituante chargée de rédiger la future loi suprême. À l'issue d'une réunion entre les représentants de 18 partis, des députés indépendants et le maréchal Hossein Tantaoui, le chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), le député Mustafa Bakri avait présenté l'ultimatum mardi. La procédure de la formation de l'Assemblée constituante est dans l'impasse depuis avril. De nombreux hommes politiques, laïques et libéraux, avaient dénoncé la décision du Parlement d'attribuer la moitié des sièges de l'Assemblée constituante (50 sur 100 sièges) à des députés du nouveau Parlement, majoritairement constitué d'islamistes. * Tweet * * *