Les foules ne décolèrent pas Place Tahrir au Caire. Hier encore, une grande manifestation a eu lieu dans la capitale égyptienne, tandis que des candidats malheureux au premier tour des présidentielles appellent à annuler le second tour. Dès mardi, des centaines de personnes s'étaient rassemblées sur la place Tahrir. Initialement prévues à 17 heures, les manifestations ont pourtant débuté dès la matinée de mardi, des centaines de personnes s'étaient rassemblées sur la place Tahrir au Caire. Manifestant contre le verdict jugé trop clément envers Hosni Moubarak et plusieurs de ses proches, des groupes de jeunes et des partis politiques ont même appelé à annuler le second tour des présidentielles, prévues les 16 et 17 juin prochains, alors que les Egyptiens de l'étranger ont déjà commencé à voter, à l'image des Egyptiens installés en Jordanie. À l'appel de mouvements de jeunes, comme le mouvement du 6 avril ou le mouvement des jeunes de Maspero, plusieurs milliers de personnes étaient attendues hier soir sur la fameuse Place Tahrir. De nombreux partis politiques avaient aussi répondu à l'appel, dont les candidats malheureux du premier tour, mais aussi la première force politique du pays, la confrérie des frères musulmans. Principal objectif des manifestants : sauver la révolution. «Nous pensons que notre révolution n'est pas terminée. Les militaires doivent partir du pouvoir, qui doit revenir aux civils », affirme Bahira Mahmoud, une manifestante proche des « jeunes de Maspero». Vers l'annulation de la candidature de Chafik ? Alors que plus de 850 personnes sont décédées lors de la révolution égyptienne, les verdicts prononcés samedi ne désignent aucun coupable direct dans la mort des manifestants, ce qui a provoqué la colère d'une partie des Egyptiens. Une colère d'autant plus grande que les fils de Hosni Moubarak, Alae et Gamal, ont été acquittés. Lundi soir sur la Place Tahrir, des groupes de jeunes ainsi que des partis politiques toutes tendances confondues – Abdelmounai Aboulfoutouh (islamiste), Hamdeen Sabbahi (Gauche nassérienne) et Khaled Ali (libéral), ont appelé les autorités à annuler le second tour des présidentielles, protestant contre la participation d'Ahmad Chafik. Une loi « d'isolement politique » avait été mise en place au lendemain de la révolution, censée interdire aux caciques du régime de Moubarak de participer aux différents scrutins pour une durée de 10 ans. La Haute cour constitutionnelle devra se prononcer sur la loi à une date encore non précisée.