Briquet à 1 dh qui dure ce que dure un feu de bois sous les vents d'hiver, du thé vert en sachet, ce qu'on n'avait pas vu même en période de disette, du temps de « yamate el boun » quand, dans les années 40, on distribuait des denrées alimentaires au compte-gouttes, de la lessive en poudre genre Tide ou Omo à 1 dh le paquet à faire chanter le tambour de la machine à laver, mais achetée par des moins que pauvres qui se sacrifient pour que leurs gosses se branchent chaque jour sur Google devenu « m'goofel » à force de mélanger les genres, à 1 dh encore une fois... Bref, la génération « Derhem » marche à tous les coups. On donne l'impression aux fauchés exploités par des faux-jetons du capital, qu'ils ne sont pas oubliés et qu'ils peuvent vivre et survivre comme tout le monde. Mais on n'a pas encore inventé le bonheur, Saâda, à 1 dirham par jour. stop. Qui n'a pas vu les maisons démolies autour du pont de Akkrach près du souk du dimanche, souk El Had « ma bka fih had » ? On aura du mal à concevoir que Rabat, à 20 kilomètres, est, depuis l'été dernier, patrimoine de l'UNESCO où des chercheurs, sortis de Sup de Co, ne font pas un tour complet de la région avant de déclarer que telle ville mérite de figurer parmi le patrimoine universel. Ce n'est pas parce que Rabat rime maintenant avec UNESCO qu'on va dormir sur nos lauriers. A Akkrach, qui annonce le krach ces dernières années, les maisons démolies, dont les habitants ont été envoyés à Aïn Aouda où l'on côtoie des pleins de « flous » avec des terrains aux prix exhorbitants et des clapiers à lapins qui attirent « namous », offrent un décor désolant. Planches, zinc et pierres brisées comme dans un tremblement de terre échelle X, rappellent que les démolisseurs ne semblent pas inquiétés par ces restes d'une destruction qui a fait mal au cœur. Que veut-on faire de cette localité qui fait croire que les gens ont fui à la suite d'une menace de tsunami ? Heureusement que ce village à deux pas du souk, encore plus désolant, n'est visité ni par des touristes du Luxembourg, ni par des visiteurs du pays du Duc de Nemours. Encore moins par les écoliers de Sala El Jadida ou Madina Al Qadima. stop. La Mendoubiya a du travail. De plus en plus, des travailleurs humiliés, exploités, syndiqués ou pas, s'adressent à l'Inspection du Travail qui voit les dossiers se multiplier depuis que les vagues de changement gagnent du terrain, d'Alexandrie à Bizerte, en passant par Conakry et Casablanca. Alors que, jusqu'ici, le mot Mendoubiya rappelait la « baladiya » ou la Mendoubiya de Tanger où stagnait la kommandantur des troupes allemandes en 1945. De nos jours, Al Mendoubiya évoque pour les travailleurs les droits de l'Homme, contrairement aux anciennes Inspections du Travail où il y avait les inspecteurs bien, mais où il y avait aussi une gangrène au service des patrons qui achetaient tout, du service des impôts, en passant par la douane, jusqu'au service d'hygiène. De nos jours, impôts, douane et Inspection du Travail, entre autres services, ne sont plus au service des exploiteurs pour qui le Maroc était dans la poche. Quand un travailleur dit qu'il va à la Mendoubiya, il sait qu'il sera entendu et défendu. stop. Une bagarre de rien du tout dans la prison de Hay Salam où les menus se sont améliorés, depuis que Abdelhafid Benhachem ne veut plus entendre parler de repas chauds, mais maigres, a fait l'objet d'un quotidien grand tirage qui n'a pas fini de vivre le mirage avec sa titraille et ses sujets qui font vendre. Alors que dans toutes les prisons, il y a des prises de bec qui se transforment en jeu de mains, jeu de vilains. Mais les lecteurs qui savent qu'on les prend pour des enfants attardés commencent par faire la part du vrai avec des montagnes qui accouchent d'une souris de Jbel Raïssi qu'on n'a pas encore démoli comme à Jbel Sidi Boumnina où on commence à construire en dur là où il n'y avait que marabout, où même la « houmaïda » ne pousse plus. stop. La HACA qui allait perdre son autonomie, en se mariant avec le ministère de Mustapha El Khalfi, vient de refuser de donner son feu vert pour des cahiers de charges de l'audiovisuel. La HACA, enfin indépendante après des positions mi-figue, mi-raisin ? Ce fruit, qui nous vient de Skhirat où le SPA attire des connaisseurs, est encore de saison. stop. « La fuite des documents concernant les primes de l'ancien ministre des Finances et des fonctionnaires de ce département, puis maintenant le procès qui s'en suit, met en jeu des principes extrêmement importants pour le développement institutionnel du Maroc », écrit la donneuse de leçons qui ne donne ni son sang ni la zakat qui appartient au folklore du pays alors qu'il s'agit d'un acte social aussi utile que la CIMR, la dernière à payer les retraités, que la CNSS, la plus régulière dans ses règlements de fin du mois. Notre chroniqueuse, en parlant des primes de l'ancien ministre des Finances et des fonctionnaires de ce département, écrit que le procès qui s'en suit met en jeu des principes extrêmement importants, comme si tout le reste des procès qui dépassent les histoires de primes, où des millions sont en jeu, n'étaient pas aussi importants. Cette nouvelle phraséologie qui consiste à déclarer que telle histoire de gaspillage de deniers publics est plus importante que d'autres relève de règlements de comptes qui n'échappent pas à ceux qui savent lire entre les lignes. stop. Les parlementaires font de la résistance. Ils veulent convoquer le patron de la gendarmerie du pays pour lui poser des questions sur le Comité national olympique marocain dont il est le président, en particulier sur les derniers Jeux Olympiques de Londres, la ville qui bouge tous les dix ans. Des folies de Carnaby Street dans les sixties avec Twigy, Blow up et ensuite avec Andy Warhol dans les seventies, et le carnaval du London Calling. Le général Hosni Ben Slimane sera certainement heureux d'être convoqué par le parlement pour la première fois. Ça n'arrive pas tous les jours. C'est ça l'événement et il n'y a rien de spécial. Comme on dit : circulez, circulez, y a rien à voir. stop. Syrie. Faire taire les armes. Voilà une nouvelle proposition des observateurs. Car tout le monde a compris que les Kalachnikov et les mitraillettes d'occasion achetées dans la Bosnie et au Kosovo, ne tiendront pas contre Bachar el fassad qui persiste et signe. C'est une guerre d'usure où les rebelles se font massacrer par des militaires qui veulent en découdre avec l'opposition sous toutes ses variantes. Faire taire les armes paraît comme un acte courageux de part et d'autre. Mais qui veut la paix dans ce pays pour qui la guerre est la seule alternative, qui fait le jeu de bien des belligérants de près ou de loin ? Quant à Israël qui tire les ficelles partout, il a réussi à mettre le feu encore une fois avec un de ses cinéastes de nationalité américaine avec un film explosif comme s'il n'y avait pas assez d'explosions sur la terre. stop. « Laisser bébé pleurer ne serait pas néfaste », ont conclu des scientifiques australiens dans la revue « Pédiatrie ». Ça rappelle une séquence terrible du film « Woman in revolt » d'Andy Warhol où l'on entend un enfant chialer, une scène terrifiante qu'on n'oublie pas. stop.