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Syrie : Raids d'hélicoptères aux abords de Damas. Offensive gouvernementale à Douma. Nouvelle vague de désertions au sein de l'armée. Renforts turcs à la frontière syrienne et Assad regrette la destruction du chasseur turc
Des hélicoptères de combat syriens ont bombardé lundi les faubourgs de Damas et la Turquie a dépêché des avions de chasse à la frontière après l'échec de nouveaux efforts diplomatiques. Les combats se multiplient depuis plusieurs semaines aux portes de la capitale et sont de plus en plus durs sur le reste du territoire, où le soulèvement contre le régime de Bachar al Assad prend chaque jour un peu plus les allures d'une guerre civile attisée par les rivalités religieuses. Les déserteurs de l'armée gonflent les rangs de l'ALS Lundi, plusieurs dizaines de militaires syriens, dont un général, ont fui en Turquie, selon des sources proches de l'Armée syrienne libre (ASL) formée par les insurgés. Selon la télévision publique turque, 85 hommes de Bachar al Assad ont fait désertion ce lundi. Les forces gouvernementales sont passées à l'offensive samedi à Douma, fief de l'opposition dans la banlieue de Damas, laissant les rues jonchées de cadavres. «Le bombardement de Douma s'est poursuivi aujourd'hui avec des hélicoptères. Des insurgés y sont entrés et ils ont vus au moins sept corps qui se décomposaient au soleil dans les rues. Un homme a été exécuté dans sa maison», a rapporté Mohamed Doumany, un opposant qui a fui il y a deux jours. «Il y a d'énormes destructions dans la ville qui est pratiquement déserte. Seuls quelques habitants s'y trouvent encore», a-t-il ajouté via Skype. «Les canons, les chars et les armes du régime d'Assad ne sont rien comparés à la volonté du peuple syrien. Tôt au tard, la volonté du peuple syrien prévaudra et vous conduirez ce processus», a quant à lui déclaré Ahmet Davutoglu, chef de la diplomatie turque, s'adressant à 200 représentants de l'opposition syrienne réunis au Caire sous l'égide de la Ligue arabe. Signe de ses divisions, L'Armée syrienne libre (ASL), principal mouvement de guérilla, a boycotté la rencontre. L'opposition syrienne a signalé lundi d'intenses combats dans la province de Daïr az Zour, frontalière de l'Irak, où les rebelles ont détruit deux chars, et dans la région d'Alep, au sud de la frontière turque. Le village de Talbiseh, près de Homs, aurait été la cible de tirs d'artillerie. Une vidéo diffusée sur internet montre un obus s'abattant sur un minaret et d'autres tombant au rythme d'un par minute dans un secteur voisin. D'autres bombardements sont signalés dans la province de Deraa, près de la frontière jordanienne. Les Etats membres du Groupe d'action pour la Syrie se sont réunis samedi à Genève à l'initiative de l'émissaire international Kofi Annan, mais Chine et Russie ont refusé de donner leur aval à une déclaration appelant à la mise à l'écart d'Assad. L'échec des efforts diplomatiques met à mal la patience des voisins de la Syrie, notamment la Turquie, qui a réagi très vivement à la destruction de l'un de ses avions de reconnaissance par la défense syrienne, il y a dix jours. Ankara a annoncé lundi le repositionnement de six chasseurs F-16 après avoir repéré des hélicoptères syriens approchant de la frontière. D'autres appareils et des troupes avaient déjà été dépêchés dans la zone samedi. Les règles d'engagement ont été modifiées après la destruction du Phantom F-4 turc, le 22 juin, et tout appareil jugé menaçant aux abords de la frontière peut désormais être considéré comme une cible légitime, a averti le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, autrefois proche d'Assad. Assad dit regretter la destruction d'un avion turc Le président syrien Bachar al Assad a déclaré mardi, dans une interview à un quotidien turc, qu'il regrettait que les forces syriennes aient abattu un avion de combat turc, le 22 juin dernier, un incident qui a ravivé les tensions déjà vives entre Ankara et Damas. «Nous avons appris que (l'avion) appartenait à la Turquie après l'avoir abattu. Je le dis et je le pense à 100% ‘si seulement nous ne l'avions pas abattu'», a déclaré Assad dans une interview à Cumhuriyet publiée mardi. «L'avion volait dans un couloir aérien que les avions israéliens ont utilisé à trois reprises par le passé», a-t-il poursuivi. «Les soldats l'ont abattu parce qu'il n'est pas apparu sur notre radar et parce que nous n'avons obtenu aucune information. Evidemment, j'aurais été heureux s'il s'était agi d'un avion israélien.» La Syrie fera tout pour éviter que les tensions avec la Turquie ne débouchent sur une guerre ouverte entre les deux pays, a assuré par ailleurs le chef de l'Etat syrien. Le quotidien ne précise pas quand l'interview a été réalisée mais Bachar al Assad fait référence à la réunion du groupe d'action pour la Syrie qui s'est tenue samedi à Genève et qui s'est soldée par un accord sur des principes d'une transition politique en Syrie. Après la destruction d'un F-4 Phantom turc par l'armée syrienne le 22 juin, la Turquie, dénonçant un acte hostile, a prévenu qu'elle renforcerait sa sécurité dans la région tout en excluant un conflit armé avec Damas et a déployé la semaine dernière des troupes le long de la frontière à titre préventif. Dans son interview à Cumhuriyet, Bachar al Assad indique que la Syrie n'a pas déployé et n'a pas l'intention de déployer des forces militaires le long de la frontière avec la Turquie.