Le Conseil de l'Europe se félicite de "l'importante évolution démocratique" au Maroc, à la lumière des réformes lancées par SM le Roi Mohammed VI, et l'assure de son soutien, a souligné M. Thorbjorn Jagland, Secrétaire Général de cette instance distincte de l'Union européenne visant à soutenir la démocratie. "Je me félicite de l'importante évolution démocratique au Maroc. L'adoption de la nouvelle Constitution, l'organisation d'élections libres et équitables et la poursuite de la réforme û initiée par S.M le Roi Mohammed VI û en constituent à ce jour les étapes les plus marquantes", a-t-il affirmé dans un entretien à la MAP, à l'occasion de sa visite qu'il entame mardi dans le Royaume. Il a souligné que le but de sa visite est justement d'"assurer les autorités marocaines du soutien du Conseil de l'Europe dans les efforts qu'elles déploient", d'autant plus qu'il entend associer davantage le Royaume, déjà partenaire, à ses différents mécanismes de coopération. M. Jagland souhaite en profiter pour "encourager le gouvernement à aller plus avant sur le chemin de la réforme, pour promouvoir les valeurs portées par le Conseil de l'Europe: la démocratie, les droits de l'homme et la prééminence du droit". Au cours de sa visite de deux jours, il aura des entretiens avec le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, Saad Dine El Otmani, le Président de la Chambre des Conseillers, Mohamed Cheikh Biadillah, et le Délégué Interministériel aux Droits de l'Homme, Mahjoub El-Hiba. M. Jagland, qui a eu l'occasion de rencontrer le chef de la diplomatie marocaine à New York en septembre dernier, en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies, a occupé plusieurs hauts postes dans son pays, la Norvège, notamment celui de premier ministre, de président du parlement et président du Comité Nobel norvégien. Un engagement à l'image des besoins et des ambitions locales "Comme Secrétaire Général du Conseil de l'Europe, j'encouragerai mes interlocuteurs à renforcer ce que j'appelle +la sécurité profonde+, à savoir le renforcement des structures démocratiques, le respect des droits de l'homme et l'Etat de droit û des valeurs qui fondent le Conseil de l'Europe et qui sont indispensables à tout développement social, économique et politique durable", a-t-il expliqué. L'engagement du Conseil de l'Europe, a-t-il assuré, sera "à l'image des besoins et des ambitions de nos partenaires qui, je n'en doute pas, tiendront compte des aspirations légitimes de la population". A cet égard, M. Jagland a tenu à souligner les relations "privilégiées" qu'entretient son organisme avec le Maroc, à la faveur notamment de son statut avancé auprès de l'Union européenne obtenu en octobre 2008, et sa volonté de les renforcer davantage. Le Maroc est, en effet, l'un des rares pays du Sud à siéger dans différents organes du Conseil de l'Europe, notamment son Assemblée parlementaire où le Parlement marocain bénéficie depuis l'année dernière du statut de Partenaire pour la démocratie, destiné à établir "une coopération institutionnelle avec les parlements des Etats non membres des régions voisines". Le Royaume est représenté également à la Commission européenne pour la démocratie par le droit (plus connue sous le nom de la Commission de Venise) depuis 2007, le Centre européen pour l'interdépendance et la solidarité mondiale (Centre Nord-Sud) depuis 2009 et à la Commission de Venise (lutte anti-drogue) depuis juillet 2011. Trois axes de coopération: droits de l'homme, Etat de droit et Démocratie Pour renforcer ces liens, le Conseil de l'Europe a préparé, en étroite coopération avec les autorités marocaines et l'Union européenne, "un programme complet et multidisciplinaire qui facilitera l'adhésion ou la participation du Maroc à certains de nos instruments, comme par exemple la Convention Medicrime ou d'autres mécanismes dans les domaines de la lutte contre la corruption ou la cybercriminalité", a indiqué M. Jagland. Il a assuré que l'expertise de son organisation est également disponible "dans des secteurs aussi divers que les politiques de jeunesse ou encore la démocratie locale". Globalement, a-t-il souligné, la coopération avec le Maroc s'articulera autour de trois grands axes: les droits de l'homme, l'Etat de droit et la Démocratie. Le premier axe vise notamment à "soutenir les efforts du Maroc pour réduire la discrimination entre les sexes et lutter contre la violence à l'égard des femmes et des enfants". Les actions à mener dans ce sens ont également pour vocation, dit-il, de "favoriser l'intégration des personnes handicapées et la promotion de la santé". Consacré à l'Etat de Droit, le deuxième axe de cette coopération comprend, quant à lui, "des projets capitaux pour accompagner le processus de réforme de la justice, prévenir et lutter contre la corruption, le crime économique et la cybercriminalité". Dans le volet relatif à la consécration de la démocratie, la coopération portera "avant tout sur des actions de promotion de la gouvernance démocratique". Le Conseil de l'Europe, dont le siège est à Strasbourg (France), regroupe aujourd'hui, avec ses 47 pays membres, la quasi-totalité du continent européen. Créé le 5 mai 1949 par 10 Etats fondateurs, il a pour objectif de favoriser en Europe un espace démocratique et juridique commun, organisé autour de la Convention européenne des droits de l'homme et d'autres textes de référence sur la protection de l'individu.