Le Maroc sera le premier pays bénéficiaire d'un nouveau programme européen de 4,8 millions d'euros, destiné à renforcer la réforme démocratique dans les pays du sud de la Méditerranée, a-t-on appris auprès du Conseil de l'Europe à Strasbourg. Le Conseil de l'Europe qui vient de signer un accord dans ce sens avec l'Union européenne, «commencera à mettre en oeuvre ce programme régional au Maroc», a indiqué un responsable de cette instance distincte de l'Union européenne fondée en 1949 pour soutenir la démocratie. Une délégation de haut niveau de l'Organisation devra se rendre à Rabat à la mi-février dans le but de «consulter les autorités marocaines en vue d'identifier des projets précis où son expertise pourra aider les réformes politiques, sociales et juridiques en cours au Maroc», a-t-on précisé de même source. Le Maroc et d'autres pays du sud de la Méditerranée «pourront ainsi bénéficier du solide savoir-faire que le Conseil de l'Europe a mis à disposition des pays européens dans ses 60 années d'existence», a-t-on souligné. Après un déploiement initial au Maroc puis en Tunisie, d'autres initiatives seront mises en oeuvre dans toute la région pendant trois ans, dans le cadre de ce programme qui vise à soutenir les réformes démocratiques ainsi que l'indépendance et l'efficacité du pouvoir judiciaire tout en renforçant la bonne gouvernance. Le programme s'attaquera également à la corruption et à la traite des êtres humains et s'efforcera de promouvoir les droits de l'homme et les valeurs démocratiques avec la participation de responsables gouvernementaux, de futurs dirigeants, des jeunes et de la société civile. Le Conseil de l'Europe considère que la signature de ce programme conjoint avec l'Union européenne s'inscrit dans le cadre de son action pour «consolider la démocratie dans la région du sud de la Méditerranée». «Le partenariat avec l'Union européenne nous permet de conjuguer nos forces dans cette mission importante, les pays du voisinage pourront ainsi profiter de l'expérience du Conseil de l'Europe dans l'aide à la transition politique et démocratique», a déclaré son Secrétaire Général, Thorbjorn Jagland. De son côté, le Commissaire européen à l'élargissement et à la politique européenne de voisinage, Stefan Fule, qui vient d'achever une visite au Maroc, a souligné qu'»avec ce programme, l'Union européenne complète sa réponse globale au printemps arabe en apportant son soutien aux pays qui s'engagent dans la voie de la transition et de la réforme pour satisfaire les attentes exprimées par leurs citoyens en matière de droits démocratiques, de dignité et de prospérité». «Nous voulons nous appuyer sur la longue expérience acquise par le Conseil de l'Europe dans l'aide aux jeunes démocraties fragiles confrontées à de difficiles problèmes de politique et de gouvernance», a-t-il assuré. Le Maroc siège dans plusieurs organes du Conseil de l'Europe, en particulier son Assemblée parlementaire (APCE) qui avait accordé le 21 juin dernier le statut de «Partenaire pour la Démocratie» au Parlement marocain en vue d'»établir une coopération institutionnelle avec les parlements des Etats non membres des régions voisines». Le Royaume est représenté également à la Commission européenne pour la démocratie par le droit (plus connue sous le nom de la Commission de Venise) depuis 2007, le Centre européen pour l'interdépendance et la solidarité mondiale (Centre Nord-Sud) depuis 2009 et la Commission de Venise (lutte anti-drogue) depuis juillet 2011.