Beaucoup d'efforts, de temps, d'énergie et d'argent sont chaque année déployés et notre école ne dispense pas encore cet enseignement de qualité que tout le Nouveau Maroc ambitionne. La réforme nationale entreprise dans le cadre de la Charte Nationale est à sa dernière phase et les problèmes rémanents du système éducatif continuent d'alterner entre clarté des diagnostics polémiqués et inefficacité des remèdes. Ainsi, notre école ou notre enseignement en général est devenu au centre de nos principales préoccupations quotidiennes tellement un sentiment de désolation envenimait les esprits et risque même de pencher dangereusement vers l'alarmisme. Qu'on le veuille ou non, les dysfonctionnements, surtout structurels, sont grands pour ne pas dire graves et les slogans «Ecole pour tous» et «Ecole de la réussite» risquent de noyer dans l'imbroglio. En effet, l'opinion sociopolitique nationale, notamment les parents d'élèves et les enseignants, continue d'appeler à des options stratégiques moins ambigües et plus réalistes afin de dépasser le discours de crise qui l'a souvent caractérisée car la mise en uvre de la réforme actuelle s'est révélée difficile et il sera illusoire de compter sur les seuls documents de réformes, conçus, eux aussi, selon une logique linéaire et descendante alors qu'un système efficace est surtout un système qui accepte, qui propose, qui prévoit d'être évalué et qui s'engage à rendre compte de ses performances, mais aussi et surtout de ses carences. Avec l'avènement du nouveau gouvernement, l'espoir renait pour au moins un retour de confiance puisque le programme gouvernemental dans le secteur de l'Education et de la Formation marque un aller en avant dans les chantiers de réforme prévus dans la Charte Nationale au niveau des espaces d'interventions prioritaires dont le renforcement des capacités de gestion des académies régionales (AREF). Et là encore, le constat de ces institutions régionales de l'Education et de la Formation est triste et même souvent indexé de déviance. En effet, c'est aux AREF qu'on a conféré l'exécution de la politique de l'enseignement au niveau régional afin de consolider le processus de la décentralisation et de la déconcentration, mais il faut vraiment reconnaître que même si, au niveau de la gouvernance, l'arsenal réglementaire a été renforcé, ces nouvelles attributions exigent indéniablement un «personnel» qualifié dans le domaine du management et de la gestion des ressources humaines et des moyens logistiques. De plus, on note également, et de l'avis de tous les observateurs, l'absence flagrante d'un contrôle rigoureux opéré par l'administration de tutelle, d'abord pour éviter les dérives et les prévarications et ensuite et surtout pour engager des plans d'action rationnels et scientifiques issus d'un personnel formé à la base dans le domaine de la gestion des budgets, des potentialités, des indicateurs de performance, de la dépense publique et la reddition des comptes. Ainsi, toutes les composantes de notre système éducatif national, dont les parents d'élèves, appellent le nouveau gouvernement à une évaluation objective, rigoureuse et même drastique des actions et de toutes les activités de nos AREF où des dysfonctionnements sévissent qui handicapent les chantiers de réforme et par conséquent le processus éducatif et qui sont indubitablement à l'origine de cette situation qui nourrit la crise de confiance dans notre enseignement public.