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Syrie : Les combats se rapprochent de Damas et l'armée poursuit ses offensives contre les villes insurgées Un texte pour une «transition politique» en Syrie à l'étude au Conseil de sécurité
La répression a redoublé de violence en Syrie, où 34 civils, dont dix enfants, ont été tués jeudi par les forces du régime qui ont lancé des offensives sur deux villes, pendant que la Ligue arabe sollicite l'intervention de l'ONU. Profitant des divisions de la communauté internationale, le régime poursuivait ses opérations militaires contre la révolte qui ne faiblit pas. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, 49 personnes ont été tuées jeudi, 34 civils, huit soldats et sept déserteurs. A Homs (centre), berceau de la contestation, l'armée syrienne a lancé une offensive, et 26 civils dont neuf enfants ont été tués, indique l'organisation basée en Grande-Bretagne. Dans la province de Deraa, un adolescent a été tué par des tirs aveugles des forces de sécurité sur une manifestation étudiante dans la ville de Nawa, selon l'Observatoire qui cite des habitants. Quatre civils ont péri dans la ville de Hama (centre), deux dans la banlieue de Damas et un dans la province d'Idleb (nord-ouest), selon la même source. Les forces syriennes ont également lancé une offensive contre Douma, à 20 km de la capitale, et y affrontaient la résistance de soldats déserteurs, qui avaient brièvement pris cette ville le 21 janvier, a indiqué l'OSDH, précisant que plus de 200 personnes y ont été arrêtées. Les Nations unies, la Croix-Rouge et la France ont condamné le meurtre mercredi d'un responsable du Croissant-Rouge syrien, Abdelrazak Jbeiro. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a demandé au gouvernement syrien «d'enquêter sur ce crime» dont le pouvoir et les rebelles se rejettent la responsabilité. Les autorités refusent de reconnaître l'ampleur de la contestation lancée il y plus de dix mois et affirment lutter contre «des gangs terroristes à la solde de l'étranger», se disant déterminées à s'en débarrasser. Elles ont dans ce contexte fortement restreint la liberté de circulation des journalistes étrangers, et les sources d'informations dans le pays sont rares, fournies principalement par les militants anti-régime. Les combats aux portes de Damas ? La contestation du régime de Bachar al Assad, accompagnée de plus en plus fréquemment d'affrontements armés, s'est rapprochée jeudi de Damas alors que les observateurs de la Ligue arabe ont repris leur mission malgré les doutes exprimés jusque dans les rangs de l'organisation quant à son utilité. Des combats ont ainsi opposé les forces syriennes à des insurgés à Douma, une localité à la périphérie de la capitale. Un officier syrien a déclaré à Reuters que des combats étaient en cours depuis jeudi matin à Douma, foyer de contestation. Les forces de sécurité fouillent des habitations à la recherche d'armes et de suspects. Les autorités ont montré aux journalistes des grenades artisanales faisant partie, selon elles, des armes saisies. Cet officier s'exprimait dans le faubourg voisin de Harasta, où les forces de sécurité se sont déployées en nombre. D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les forces du régime ont arrêté environ 200 personnes à Douma. Durant la nuit, les fusillades étaient suffisamment proches pour être entendues du centre de Damas. Réunion du Conseil de sécurité pour une «transition politique» en Syrie Le secrétaire général de la Ligue arabe va se rendre samedi au siège de l'ONU afin de solliciter le soutien du Conseil de sécurité sur le plan de sortie de crise arabe pour la Syrie. Une réunion est prévue lundi à New York avec le Conseil de sécurité, divisé sur le sujet, pour lui «demander de ratifier» ce plan, a indiqué Nabil al-Arabi. Rejetée par Damas, l'initiative prévoit un transfert du pouvoir du président Bachar al-Assad à son vice-président et un départ «pacifique» du chef de l'Etat contesté. Une réunion à huis clos du Conseil de sécurité des Nations unies était programmée vendredi afin de discuter des prochaines étapes à suivre concernant la Syrie, a annoncé la représentation diplomatique française. «Le Conseil de sécurité de l'Onu se réunira en consultations vendredi à 15h NY - (20h00 GMT) pour discuter de la marche à suivre sur la Syrie», a annoncé jeudi la mission diplomatique sur son compte Twitter. D'autres sources diplomatiques ont par ailleurs indiqué que la délégation marocaine soumettrait, lors de cette réunion, le projet de résolution formulé par les pays occidentaux et arabes, lequel soutient l'appel de la Ligue arabe à un départ du président syrien Bachar al Assad. «Ils (les Marocains) prévoient de faire circuler un projet de résolution qui représente l'opinion de la vaste majorité des pays du Conseil de sécurité», a indiqué un de ces diplomates, sous le sceau de l'anonymat. Le Conseil de sécurité pourrait voter dès la semaine prochaine sur ce nouveau texte, rédigé par des diplomates britanniques et français en consultation avec le Qatar, le Maroc, les Etats-Unis, l'Allemagne et le Portugal. Ce texte vise à remplacer celui soumis par la délégation russe, jugé trop timoré par les Occidentaux. La délégation marocaine a rencontré jeudi des diplomates russes et chinois pour leur présenter la dernière version de ce texte, a-t-on appris de source diplomatique. Le nouveau texte invite le Conseil à se prononcer pour une «transition politique». Moscou juge inacceptable le texte occidental Le projet de résolution occidental et arabe sur la Syrie est inacceptable aux yeux de la Russie, a déclaré vendredi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov, cité par l'agence de presse Itar-Tass. Le projet en question soutient l'appel de la Ligue arabe à un départ du président syrien Bachar al Assad et vise à remplacer le texte soumis par la délégation russe, jugé trop timoré par les Occidentaux. Pour Guennadi Gatilov, ce projet, qui devait être mis en circulation au Conseil de sécurité ce vendredi, ne tient pas suffisamment compte de la position russe et ne comprend pas certains «aspects clé fondamentaux à nos yeux». Le Conseil de sécurité pourrait mettre aux voix dès la semaine prochaine le texte rédigé par des diplomates britanniques et français en consultation avec le Qatar, le Maroc, les Etats-Unis, l'Allemagne et le Portugal. En octobre, la Russie, de concert avec la Chine, avait opposé son veto à un projet de résolution occidental condamnant la répression exercée par le régime de Bachar al Assad contre les manifestants. Selon l'Onu, plus de 5.000 personnes ont péri dans la répression du mouvement de contestation, qui a commencé à la mi-mars.