Une personne est morte sous la torture dans l'ouest de la Syrie et plus de 150 ont été arrêtées ces dernières 24 heures à Harasta, près de Damas, a indiqué mercredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Un jeune de 28 ans, arrêté il y a une semaine à Khan Shehoun, dans l'ouest, est décédé sous la torture mercredi à à Khan Shehoun, selon cette source. Par ailleurs, les forces militaires et sécuritaires ont bouclé Harasta mardi et ont arrêté 120 personnes et 37 autres mercredi matin. Située à 10 km au nord-est de la capitale, cette ville industrielle est le théâtre de manifestations depuis le début de la contestation à la mi-mars. Plusieurs rassemblements nocturnes ont eu lieu mardi dans plusieurs localités, à Douma et Daraya, dans le sud-ouest, ainsi qu'à Kanaker, Zabadani, Madaya et Kisweh, aux alentours de la capitale, selon des témoins. Des sanctions contre Assad Par ailleurs, les Etats-Unis et quatre pays européens, dont la France, ont soumis mardi au Conseil de sécurité des Nations unies un projet de résolution imposant des sanctions à Bachar al Assad et à plusieurs de ses proches en raison de la répression du mouvement de contestation en Syrie. Ce texte a été préparé par les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le Portugal, et il devra surmonter les réticences de la Russie, qui ne juge pas de telles sanctions utiles dans l'immédiat. Ce projet de résolution consulté par Reuters affirme que le Conseil de sécurité "condamne fermement les atteintes systématiques, continues et graves aux droits de l'homme de la part des autorités syriennes" et "exige la fin immédiate des violences". Il impose un gel des avoirs à Bachar al Assad et à 22 autres personnes mais le président syrien ne figure pas en revanche sur la liste des Syriens visés par des interdictions de déplacement à l'étranger. Parmi les autres personnes visées par des sanctions figure Maher, frère de Bachar al Assad et commandant de la 4e division blindée de l'armée syrienne, considérée comme l'un des principaux instruments de la répression. Le vice-président Farouk al Chara, l'homme d'affaires Rami Makhlouf, cousin du président, le ministre de la Défense et des responsables des services de renseignement sont aussi concernés. Un embargo sur les armes Des sanctions sont aussi prévues contre les services de renseignement et trois sociétés soupçonnées de financer le régime. Ce projet de résolution interdit aussi "la fourniture, la vente ou le transfert directs ou indirects vers la Syrie (...) de tous types d'armes et de matériel connexe" ainsi que les exportations d'armes par la Syrie. Un tel embargo risque d'être difficile à accepter par la Russie, l'un des principaux fournisseurs d'armes à la Syrie. Prié de dire mardi si la Russie jugeait le moment venu pour des sanctions, son représentant à l'Onu, Vitali Tchourkine, a répondu: "Non, nous ne pensons pas". La Russie n'est toutefois pas le seul pays réticent à l'idée de sanctions contre Bachar al Assad, malgré les 2.200 morts recensés par l'Onu en Syrie. La Chine, l'Afrique du Sud, le Brésil et l'Inde ont d'ores et déjà exprimé leurs réserves. Des négociations vont s'engager sur ce texte avant son éventuelle mise au vote, que ses promoteurs souhaitent la plus rapide possible. Selon des diplomates, une précédente version du projet réclamait une saisine de la Cour pénale internationale (CPI).