Onze civils ont été tués mardi en Syrie, dont huit dans l'explosion d'une charge lors du passage de leur minibus, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) dans un communiqué. Sur le plan diplomatique, le projet de résolution sur les violences en Syrie, qu'a fait circuler la Russie lundi au Conseil de sécurité de l'Onu, a été qualifié par les Occidentaux de confus. Dans la province d'Idleb (nord-ouest), «huit Syriens ont été tués par une charge qui a explosé lors du passage de leur minibus sur la route reliant Idleb à Alep» (nord), a indiqué l'OSDH qui ignore l'identité des auteurs de l'attentat. Dans la même province, un militant a été tué par un tireur embusqué, devant un magasin, dans la ville de Khan Cheikhoune. A Homs (centre), épicentre de la contestation contre le régime du président Bachar al-Assad, des transports de troupes blindés circulant dans la rue al-Qahira «ont ouvert le feu aveuglément, tuant un civil et blessant neuf autres», a par ailleurs indiqué l'organisation basée en Grande-Bretagne. Un autre civil a été tué à Homs dans le quartier al-Bayada par des tirs des forces de sécurité, selon la même source. Parallèlement, à Alep, deuxième ville de Syrie, les forces de sécurité ont mené des perquisitions dans la Cité universitaire après une manifestation organisée la veille par des étudiants. Les forces de sécurité ont cassé les meubles dans les chambres et arrêté certains étudiants. La Syrie est secouée depuis la mi-mars par une révolte populaire contre le régime du président Assad, dont la répression a fait au moins 5.400 morts, selon une dernière estimation des Nations unies. La répression se poursuit malgré la présence depuis le 26 décembre de dizaines d'observateurs arabes chargés de surveiller notamment l'application d'un plan de sortie de crise. Un projet de résolution russe «confus» Sur le plan diplomatique, le projet de résolution sur les violences en Syrie, qu'a fait circuler la Russie lundi au Conseil de sécurité de l'Onu, a été qualifié par les Occidentaux de confus et ne montre pas si Moscou accepterait un durcissement envers Damas, ont déclaré des diplomates occidentaux en poste aux Nations unies. Des experts des 15 pays membres du Conseil de sécurité doivent se réunir ce mardi pour discuter du texte russe, amalgame de propositions aux formulations contradictoires. Il s'agit de la troisième mouture présentée par Moscou en un mois. Les pays siégeant au Conseil de sécurité sont divisés depuis des mois sur le soulèvement en cours contre le président Bachar al Assad. Les pays occidentaux préconisent une condamnation plus énergique de la répression, mais la Russie cherche à protéger son allié syrien. En octobre, Russie et Chine ont opposé leur veto à une résolution rédigée par les Européens, qui menaçait Damas de sanctions. La Russie a présenté son propre projet de résolution le 15 décembre et les pays occidentaux, y voyant un début d'infléchissement de la position de Moscou, ont accepté d'en discuter et de négocier sur cette base. Depuis lors, peu de progrès ont été enregistrés. Les diplomates occidentaux disent ne pas pouvoir accepter la terminologie russe, qui met sur un pied d'égalité, en matière de responsabilités des violences, le pouvoir syrien et l'opposition. Selon les Nations unies, plus de 5.000 personnes, essentiellement des civils, ont été tuées dans les violences politiques en Syrie depuis le début du mouvement de contestation, à la mi-mars.