La Confédération nationale de la pêche côtière au Maroc et les Chambres de pêche maritime ont "condamné" le vote du Parlement européen contre la prorogation de l'accord de pêche Maroc-UE. Lors d'une réunion à Rabat entre les membres de la Confédération nationale de la pêche côtière au Maroc et des Chambres de pêche maritime, ces derniers "condamnent cette manière d'agir vis-à-vis d'un pays qui pourtant prend toujours en compte le bon-voisinage", indique un communiqué de la Confédération. Selon la même source, les acteurs du secteur de la pêche au Maroc ont été unanimes à saluer le départ de la flotte européenne qui, à leurs yeux, "n'aura pas d'impact sur l'activité de la pêche ou sur le développement du secteur", relevant que le Royaume "dispose de ressources humaines et de moyens et capacités pour gérer son secteur de la pêche maritime". "Nous avons toujours été contre le principe de tout accord de pêche. Nous avons milité au cours des années quatre-vingt-dix pour la dénonciation des accords et avions eu satisfaction en 1999, année où le gouvernement marocain avait mis fin à l'accord de pêche avec l'UE", a ajouté le communiqué, notant que les résultats du secteur ne se sont pas fait attendre: les exportations marocaines étaient passées de 650 millions de dollars en 1999 à 1 milliard cent millions de dollars en 2000. Selon la même source, l'accord de pêche Maroc-UE "représentait une menace supplémentaire de dégradation des ressources halieutiques, les bateaux européens, opérant dans les eaux marocaines, pratiquent des techniques de pêche irresponsables". Les pêcheurs canariens réclament à l'UE une compensation de 28 millions d'euros Côté espagnol, les corporations de pêcheurs canariens réclament à l'Union européenne (UE) une compensation de 28 millions d'euros pour les pertes que va engendrer la décision du Parlement européen (PE) de ne pas proroger l'accord de pêche Maroc-UE, rapporte mardi la presse canarienne. Citant le président de la Fédération des corporations de pêcheurs de Las Palmas Gabriel Jimenez, la presse ajoute que ce dernier rappelle que depuis le vote du PE le 14 décembre dernier, 400 pêcheurs canariens sont sans activité avec le retour des 25 bateaux de pêche canariens qui normalement devaient continuer à opérer dans les eaux marocaines jusqu'au mois de février 2012. Jimenez a fait cette déclaration au cours d'une réunion tenue, lundi entre les corporations de pêcheurs de l'Archipel et le conseiller (ministre) canarien de la Pêche Juan Ramon Hernandez consacrée à l'évaluation de la portée de cette décision qui porte préjudice "à 100-pc" à la flotte canarienne, selon une source officielle. Le vote du PE affecte 400 postes d'emploi directs et 2.500 autres indirects dans l'Archipel, précise le président de la Fédération des corporations de pêcheurs canariens, rappelant que les 25 bateaux de pêche canariens opérant dans les eaux marocaines ont capturé au cours de cette année 5.500 tonnes de poisson, ce qui représente quelque 7,1 millions d'euros. De son côté, le ministre canarien de la Pêche a exprimé la "préoccupation" de son gouvernement pour la décision du Parlement européen et qui, en coordination avec le gouvernement de Madrid, a demandé à l'UE des compensations "spécifiques" pour les bateaux affectés par cette décision. "La première mesure doit être compensatoire" pour ceux qui sont restés sans activité à cause du veto du parlement européen, a indiqué le responsable canarien qui n'a pas écarté "la possibilité de renégocier" des accords avec le Maroc.