«Comment les décideurs politiques et les organisations de la société civile peuvent –ils faciliter l'appropriation des compétences, ressources et possibilités nécessaires pour que leur voix soit entendue et leurs besoins davantage pris en compte de manière à réduire l'aliénation et l'exclusion ?Faut-il adapter les structures, normes et pratiques admises pour mieux prendre en compte la notion de » droits et responsabilités » pour tous ? Qu'en est-il de la participation des minorités et des immigrés ?Comment les processus participatifs devraient –ils être structurés pour faciliter la formation d'un consensus privilégiant la recherche du bien être commun plutôt que la satisfaction d'intérêts spécifiques ?Comment donner davantage de substance et de sens à la citoyenneté active ? » Ce sont les différentes questions sur lesquelles le Forum de l'avenir de la démocratie , organisé par le Conseil de l'Europe, à Chypre ,du 12 au 14 octobre 2011. La session de 2011 avait pour thème ‘ »L'interdépendance de la démocratie et la cohésion sociale » et a réuni une pléthore de représentants gouvernementaux, parlementaires, des collectivités territoriales, de la société civile et des universitaires dont parmi les représentants marocains : le Secrétaire d'Etat Mohamed Ouzzine du mouvement populaire, l'adjoint du maire de Rabat Rachid Sassi et Anissa Bouanane de l'ADFM. Ayant pour objectif de développer une vision transversale des questions soulevées et d'encourager des approches transectorielles, Le Forum est un processus multi partenarial qui vise à renforcer la démocratie, les libertés politiques et la participation des citoyens dans les Etats membres. Il est conçu pour stimuler des débats dynamiques et ouverts entre les différentes parties prenantes. Face à la mondialisation, aux printemps arabes, aux différentes crises que connaissent différentes régions du monde, la précarité qui en résulte donnant naissance aux discriminations sociales flagrantes, au manque de confiance en la politique et les politiciens, une nouvelle forme de gouvernance s'impose d'où la nécessité de construire une vision du futur par rapport à la sécurité de tous. L'Union européenne et les nationaux ont besoin d'apporter des réponses politiques et des solutions démocratiques afin de reposer sur une nouvelle communauté de citoyennes et citoyens ; une société qui se base sur la solidarité, la dignité et la participation. Les valeurs partagées de l'Europe que sont les droits de l'homme, la démocratie et l'Etat de droit, ainsi que le modèle social européen ont procuré de nombreux avantages à ses peuples au fil des ans. L'Europe est aujourd'hui mise au défi de repenser et de redynamiser son modèle social et démocratique-basé sur la solidarité- et de continuer à proposer des repères et exemples novateurs de cohésion sociale, économique et territoriale. Le modèle européen reste une source d'inspiration pour d'autres régions du monde RECOMMANDATIONS a) Capitaliser sur la récente mobilisation des peuples dans toute l'Europe et au-delà afin de faciliter et de promouvoir l'engagement politique constructif en faveur des processus démocratiques. b) Adhérer à la diversité et la tolérance en tant qu'atouts pour une société, en respectant le droit de chacun à une identité plurielle et en reconnaissant qu'il s'agit là d'une condition préalable autant qu'essentielle pour bâtir une société vivante et prospère c) Sensibiliser l'administration publique aux spécificités et besoins socioculturels des populations et renforcer la capacité et l'engagement des institutions en vue d'une gestion effective de la diversité. d) Privilégier l'investissement social en faveur des groupes de populations les plus vulnérables qu'il conviendra d'intégrer à des structures de participation et de responsabilité sociale partagée à tous les niveaux de gouvernance. e) Agir avec détermination contre les discours et les actes populistes, extrémistes et discriminatoires, éventuellement en lançant une campagne du conseil de l'Europe sur ce thème. f) Renforcer la collaboration et la coopération entre les organisations internationales pour combattre les effets des crises financières et sociales et promouvoir leur responsabilité démocratique de rendre compte. g) Engager le dialogue avec les hommes /femmes politiques pour faire face au fossé démocratique qui les sépare des citoyens qu'ils représentent. h) Soutenir la transition démocratique dans les pays voisins en donnant accès aux structures et activités du Conseil de l'Europe, en tenant compte des récentes expériences découlant du statut de partenariat pour la démocratie auprès de l'Assemblée parlementaire et du forum des villes euro-arabes du Congrès.