Les villages phosphatiers de Khouribga, de Boujniba et de Hattane ont encore une fois vécu d'autres journées noires et un véritable climat de confusion au sein des familles qui ne comprennent plus rien de ce qui se passe autour d'eux. En effet, l'opération de distribution au compte gouttes des premières lettres d'embauche déclencha un véritable chaos dans les esprits des jeunes fils des retraités postulant à un emploi dans les services du Groupe OCP. Et ce climat de tension et de panique de virer à des sorties violentes et des actes de vandalisme sur la voie publique et dans certains locaux sociaux et administratifs de l'OCP et des autorités locales. La tension était donc extrême et on craignait le pire pour le jour où on allait sortir les listes des bénéficiaires, date déjà annoncée pour le début juillet 2011. L'attente n'avait que trop duré, le climat demeurait malsain et les rumeurs souvent occultes et colportées par des esprits malveillants continuèrent d'envenimer donc les esprits. En effet, depuis le mardi noir du 15 mars 2011 et malgré les multiples réunions avec les postulants à l'emploi dans les services du Groupe OCP et dont le nombre dépasse les 30 mille, la situation restait toujours équivoque et continuait de soulever de vives polémiques bien que la Direction OCP ait proposé un plan de 5800 emplois nouveaux au niveau de tous les sites OCP en plus du programme de formation de 15000 personnes et de l'accompagnement de projets générateurs de revenus. Ainsi malgré tout cela, les instances concernées par ce dossier combien brûlant n'avaient mis en œuvre aucune mesure préventive sinon évidemment des logistiques sécuritaires notamment le déclenchement du système d'alerte et de vigilance dans les rangs des forces. Comment donc négliger toutes ces violentes réactions alors que Khouribga et tous ses villages phosphatiers environnants vivaient ces derniers jours au rythme d'une véritable confusion qui noyait citoyens, responsables OCP locaux et autorités dans un interminable climat de chaos : marches coléreuses, sit-in quotidiens sur toutes les voies et places publiques, blocages de la voie ferrée et du transport du personnel, attroupements séditieux, incursions dans des administrations et lieux ciblés…? A Boujniba par exemple, on colporta la rumeur que seuls quelques privilégiés et proches ont été servis les premiers pour l'opération embauche. Et on assista donc à des actes de vandalisme dans les locaux de la commune dont saccagement de véhicules et bris de vitres et de meubles par des centaines de manifestants qui agressèrent le pacha de la vile et saccagèrent aussi des infrastructures sociales dont un dispensaire OCP pour protester contre le "clientélisme". A Khouribga, les premiers courriers de la direction générale de l'OCP furent vite suspectés et déclenchèrent au quartier Labiout des manifestations violentes qui se terminèrent par des actes de pillage dans les locaux de l'économat du village OCP par des jeunes dont certains avaient même réussi à piller des produits alimentaires et emporté la caisse. A Hattane, le même climat de tension et de suspicion régna et les voies ont été bloquées et des infrastructures ravagées et pillées. Des témoins rapportent qu'un hélicoptère de la gendarmerie royale survola les lieux des manifestations sans doute pour filmer les scènes de violences dont incendies (siège du pacha et véhicule de la gendarmerie), saccage de la piscine nouvellement construit par l'OCP et les dégâts ont été estimés à un milliard de centimes. Ainsi, devant un défaut flagrant de communication ouverte et préventive avec cette catégorie sociale, la fièvre des contestations souvent instrumentalisée par des esprits malveillants et même des élus et des courtiers de mauvais augure, a viré au chaos total. On ne comprend pas pourquoi la direction générale du Groupe OCP n'ouvre pas de cellules de communication ad hoc et sur place pour éclairer l'opinion publique sur toutes opérations concernant ce dossier combien épineux et mettre fin donc à toutes les confusions et surenchères. Aujourd'hui, de nouveaux procès vont encore s'ajouter à la chronique locale pour ébranler les familles et la ville. En effet, après le procès des six mis en cause du hay Labiout, 15 jeunes sont encore en détention préventive et attendent le verdict malgré la grève de la fin qu'ils avaient entamée depuis presque un mois. Les 17 nouvelles arrestations des manifestants de Boujniba et de Hattane vont déclencher donc l'ouverture de nouveaux procès. Par conséquent, l'opinion publique locale met en cause le déficit en matière de communication au sein des services de l'OCP comme nous n'avons jamais cessé de le déplorer sur ces mêmes colonnes !