Un vieux dicton campagnard rappelle que les fleuves et les rivières peuvent entrer en crue, mais qu'ils finissent toujours par retourner dans leur « lit » d'origine (« khali al ouad ifed, rhaï rajaâ li saguia dialtou »). La FRMF a sûrement fait sienne cette sagesse populaire de laisser faire et attendre peinardement que les choses se tassent. Comme par magie, tous les clubs menacés de ne pas être retenus dans le projet de la ligue professionnelle, ont répondu d'accord. Tous sauf un, non ce n'est pas l'IZK de Gartili ou le KAC de Hakim Doumou, mais le MAT de Haj Abroun qui paraît vouloir tarder à répondre au cahier des charges. Et on peut comprendre l'attitude du rusé patriarche de Tétouan, très contesté ces derniers mois et qui a dénoncé vigoureusement les « hommes de l'ombre » qui en voulaient à son MAT et même à sa famille. Haj Abroun va attendre que les autorités de la ville se manifestent et qu'elles montrent que le foot est leur affaire autant que celle des Abroun. Le MAT ne répondant pas au cahier des charges, c'est incompréhensible pour un club qui, il y a cinq ans, avait envahi l'espace football et imposé ses visions. Etaient-ce de simples illusions ? Ou la famille Abroun fait-elle maintenant, semblant de reculer pour montrer toutes les mascarades ? Réponse, très prochainement, sans nul doute, avec le retour au calme et un autre nouveau départ. Le énième… Car, sûrement, tout cela n'est que du cinéma avec dans la mise en scène la fédé, les dirigeants de clubs et pas mal de journalistes… Cinéma aussi que ces assemblées générales des clubs où l'on rejoue le même scénario. Déclarations contradictoires, colères plus ou moins feintes, des transferts dénoncés, des déficits abyssaux, des crises, et puis, miracle, le démissionnaire revient en poste et tout le monde lui refait confiance. Au revoir et à l'année prochaine. Pour mieux faire ou pour recommencer les mêmes erreurs ? Mais là n'est pas le plus important, car le football est en train de devenir une table de banquet où l'on s'invite et où l'on ne critique que lorsqu'on a perdu sa place à table. Les clubs qui choisissent des lieux de vacances et des hôtels pour touristes comme endroits de concentration et de préparation ne doivent pas s'étonner que certains de leurs joueurs oublient un peu la discipline pour se croire réellement en vacances et non pas en stage de remise en forme pour la reprise des championnats. Les entraîneurs, avant que de venir râler et menacer de démissionner ne devraient-ils pas y penser avant que d'aller dans des endroits où leur autorité est mise en difficulté ? Le stage du Raja à Agadir s'est plutôt mal passé. Espérons que celui du MAS, qui est à Harhoura dans un célèbre hôtel de la côte se passera mieux. Mais les risques de dérapage sont grands, ne valait-il pas mieux éviter toutes ces tentations ? «Al Jazeera », la célèbre chaîne qatarie a financé le foot français en y misant plusieurs millions d'euros (près de 100 milliards de nos centimes pour les droits de retransmission du championnat). « Al Jazeera » diffusera 2 matches en direct et en exclusivité tous les vendredis. Pour cela la chaîne créera des émissions en langue française et pour superviser tout cela, elle a choisi Charles Bietry, retraité, de Canal Plus et qui fut un temps président du P.S.G. Justement le P.S.G., il ne jouera pas cette saison au Parc des Princes, mais au grand Stade de France, celui du Mondial 98. Aucun club parisien ne pouvait payer les 100.000 euros demandés (par match !) pour la location du Stade. Mais depuis que le P.S.G a été racheté par des fonds qataris, tout est devenu possible. La vie est belle sous la Tour Eiffel… Faut-il revenir sur les sanctions abracadabrantes prises contre le Wydad par la fédé de basket ? Non, car tout ce qui est excessif est condamné à devenir puéril. Combien voulez-vous pariez que nos doctes fédéraux vont bientôt faire une magnifique marche arrière ? Mais bien sûr que si, car le Wydad est devenu un club martyr, c'est grave…