L'application du nouveau quota sur l'exploitation des algues marines est entrée en vigueur à partir du 1er Juillet 2011, date de l'ouverture de la saison. Les nouvelles donnes de cette loi, si elles réglementent l'exploitation des algues dans un souci majeur de préserver cette richesse halieutique de la perte au détriment des exportateurs, risque de donner lieu à l'émergence d'une confusion à peine perceptible, mais aux conséquences quasi insondables. Il s'agit du phénomène de l'informel qui menace à tout bout de champ de tout faire capoter, si aucune mesure répressive n'est envisagée dans l'immédiat, par les autorités ministérielles de tutelle. La zone d'El Jadida, comme exemple Prenons par exemple la zone d'exploitation des algues d'El Jadida. Le nombre de barques autorisées par la délégation provinciale de la pêche maritime ne dépasse pas les 290 unités. Pour des raisons sociales, ce nombre est passé à quelques 726 barques durant la saison. Si le quota d'exploitation d'algues marines consacré à cette zone est de 14.000 tonnes humides, soit quelques 3900 tonnes sèches, les plongeurs de chacune de ces barques ne doivent pas, en principe, dépasser au total plus de 19T 300Kg l'unité. Et c'est là où le problème réside. En effet, si l'on sait que le nombre de barques opérationnelles atteint chaque saison jusqu'à plus de 1300, cela ouvre grandes les portes à l'informel et à la spéculation, et ce, en attribuant de fausses déclarations à certaines sociétés et en les protégeant de toute forme de sanction stipulée par les lois réglementant ce secteur. Ces dernières recourent à la spéculation auprès des personnes hors secteur qui bénéficient de vignettes d'exploitation ( .) dans la région, pour pallier à leurs fausses déclarations et faire le plein de leurs stocks. Le grand perdant dans ce stratagème diabolique de l'informel, restent les plongeurs dont la majeur partie des bénéfices vont souvent au profit des prix de «documents» La réussite de ce nouveau challenge lancé par le ministère de l'agriculture et de la pêche maritime dans l'exploitation des algues marines, passe impérativement par une organisation plus efficiente de ce secteur et l'arrêt définitif de toute forme de réglementation de l'informelle et de spéculation dans les vignettes. Les autorités provinciales de la pêche maritime d'El Jadida semblent avoir bien du pain sur la planche pour remettre ce secteur à l'ordre et veiller au respect de ses règles du jeu les plus élémentaires Le Plan Halieutis, «une équation injuste» ? D'autre part, en revenant sur le plan Halieutis lui-même, certains professionnels du secteur de l'exportation des algues marines persistent à rappeler que si ce plan veille dans ses trois principaux objectifs à assurer la pérennité de la ressource, garantir ensuite une qualité optimale des produits de la mer, du débarquement à la commercialisation et à asseoir enfin la compétitivité du secteur sur des bases solides via une bonne valorisation des richesses halieutiques, il lèse beaucoup dans leurs intérêts. Sinon s'interrogent-ils, comment peut-on admettre que le Ministère des Pêches Maritimes (MPM) puisse tenir un langage aussi conformiste alors qu'il octroie 80% à une seule société transformatrice et 20% à une douzaine de sociétés exportatrices, par conséquent, le fondement du plan Halieutis est «bafoué» déduisent-ils. «Cette répartition est un manque au respect du plan Halieutis», affirme un professionnel du secteur, avant d'enchainer: - Est-ce «toujours» la compétitivité un élément important dans le plan Halieutis ? Et la valorisation de l'effort du plongeur (maillon le plus faible de cette chaine mais le plus incontournable) qui sait qui va la garantir en donnant le monopole à une seule entité ? - Est-ce que les décideurs du MPM sont devenus aussi insensibles aux répercussions sociales et économiques de leur décision ou sont-ils des otages d'une seule industrie? La répartition de 80/20 impose une pratique restrictive de concurrence, dont le fait de profiter d'un monopole sur un produit pour éliminer les concurrents et ensuite s'emparer de tout le marché. Est-ce le but recherché par le MPM ? Il faut rappeler au MPM que les conflits d'intérêts prennent origine dans le manque de concurrence. En tout cas, la manière dont il a procédé, avec le plan Halieutis pour respecter et appliquer à la lettre ces textes, avant de les imposer et les faire respecter par les opérateurs, le MPM est loin d'être «transparent», soulignent les mêmes sources avec beaucoup de regrets