L'Union de l'Action Féminine (UAF) a interpelé, jeudi, le Conseil des droits de l'homme (CDH) de l'ONU au sujet des violations des droits humains commises à l'encontre des femmes séquestrées à Tindouf, «dans la plus grande prison à ciel ouvert au monde et qui n'a rien à envier aux camps de concentration dignes des épisodes les plus sombres de l'histoire humaine». Des milliers de femmes et de jeunes filles sont aujourd'hui enfermées dans ces camps de concentration, à la merci des dirigeants de cette milice séparatiste et avec le soutien de la sécurité militaire algérienne. Certaines parmi elles auraient souhaité témoigner aujourd'hui devant votre assemblée, mais ce privilège est réservé à celles et à ceux qui s'exécutent aveuglement aux consignes de la milice séparatiste et de ses commanditaires algériens, a fait savoir la déléguée de cette ONG, Maimouna Essayed, qui intervenait en plénière du Conseil. Vu ces horribles exactions que la conscience ne nous permet pas de passer sous silence, a ajouté l'intervenante, notre organisation interpelle le Conseil pour faire cesser ces violations et rendre justice à cette population séquestrée par le polisario, dans la plus grande prison à ciel ouvert au monde et qui n'a rien à envier aux camps de concentration dignes des épisodes les plus sombres de l'histoire humaine. L'UAF a dénoncé le siège imposé aux camps de Tindouf interdits aux ONG et aux mécanismes onusiens des droits de l'homme, sollicitant à cet effet, le soutien du CDH et de toute la communauté internationale, pour la libération des familles qui demeurent en captivité et leur permettre de rejoindre les leurs dans le Sahara Marocain. L'intervenante a, de même, demandé l'intervention du Conseil pour amener les autorités algériennes à permettre un accès individuel et un recensement des séquestrés dans les camps de Tindouf. Le calvaire des familles marocaines expulsées d'Algérie à nouveau exposé devant le CDH Par ailleurs, l'Agence Internationale pour le Développement (AIDE) a exposé, à nouveau, mercredi, devant le Conseil des droits de l'homme (CDH) le calvaire des familles marocaines expulsées d'Algérie en 1975, invitant cette instance à permettre à cette communauté marocaine d'être rétablie dans ses droits légitimes. En 1975, le gouvernement algérien a procédé à l'expulsion arbitraire, et sans préavis, de 45.000 familles marocaines établies depuis des décennies, en toute légalité, sur le territoire algérien. Ces familles ont payé le prix du différend politique opposant l'Algérie au Maroc concernant le Sahara marocain, a rappelé le délégué de l'Agence, qui intervenait en plénière de la 17ème session du CDH. Il a précisé que ces familles qui ont été reconduites aux frontières, laissant derrière elles leurs proches, ont aussi été dépossédées de leurs biens et ressources de subsistance, signalant que même les malades hospitalisés n'ont pas été épargnés par ce traitement inhumain. L'intervenant a fait remarquer que les recommandations du Comité onusien pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, lors de l'examen du rapport de l'Algérie, les 27 et 28 avril 2010, demeurent en instance d'application par ce pays. AIDE a rappelé que lesdites recommandations invitent l'Algérie à prendre les mesures nécessaires pour restituer les biens légitimes des travailleurs migrants expulsés ou de leur accorder une indemnisation adéquate et à prendre les mesures appropriées pour faciliter le regroupement de ces travailleurs marocains migrants avec leurs familles restées en Algérie. Nous exhortons votre Honorable Conseil à intervenir pour que ces recommandations ne restent pas lettres mortes et permettre à cette communauté marocaine d'être rétablie dans ses droits légitimes, a souligné le représentant de l'Agence à l'adresse du Conseil, invitant les autorités algériennes à être à la hauteur de leurs engagements internationaux et à réparer le préjudice qu'elles ont commis. Le CDH saisi de la question des Mauritaniens victimes d'enlèvement et de détention arbitraire dans les camps du polisario De son côté, l'ONG mauritanienne Mémoire et Justice a saisi le Conseil des droits de l'homme (CDH) de l'ONU de la question des citoyens Mauritaniens victimes d'enlèvement, de détention arbitraire et de liquidation physique sommaire par le groupe séparatiste du Polisario, avec le soutien de la sécurité militaire algérienne. Intervenant en plénière de la 17ème session du CDH, le représentant de cette ONG, Ahmed Achleychel, a rappelé que dans les années 1970, des Mauritaniens ont été pris pour cible dans les camps de la milice du polisario, qui les a séquestrés dans des prisons, où des dizaines d'innocents ont été torturés et liquidés. Le destin de certains d'entre eux demeure inconnu à ce jour, a-t-il précisé. Ayant été lui-même victime de détention et de disparition forcée dans les camps de Tindouf en Algérie, l'intervenant a apporté son témoignage devant le Conseil de cette expérience douloureuse, soulignant qu'il s'agit d'un déni des droits sociaux et économiques les plus élémentaires, conjugué à des pratiques de torture, de violence, d'humiliation, de viol et d'enlèvement, en l'absence de toute protection internationale. Aujourd'hui, les victimes souffrent de voir leurs tortionnaires circuler en toute quiétude, sans remords de leur passé et les familles des victimes attendent toujours d'être fixées sur le sort des leurs et d'en faire le deuil dignement, a ajouté le délégué de Mémoire et Justice, tout en imputant à l'Algérie une lourde responsabilité sur ce dossier macabre, puisque les atrocités précédemment citées se sont déroulées sur son territoire et avec la complicité de sa sécurité militaire. Les victimes et leurs familles portent leur espoir sur votre honorable Conseil afin que cessent leurs souffrances et que justice leur soit enfin rendue, a souligné M. Achleychel, lançant un appel aux autorités algériennes afin d'élucider le sort des centaines de Mauritaniens disparus sur leurs territoires.