Une grande agglomération comme Casablanca peut-elle vivre avec un Conseil communal qui ne fonctionne pas ? Comment peut-on accepter que des Assemblées réglementaires de la mairie ne soient pas tenues pour valider les rapports administratif et financier et pour délibérer des projets réalisés ou qui sont programmés ? Et pourtant, les travaux de la mairie de Casablanca sont bloqués et les autorités locales sont dans l'expectative. Quelles sont les raisons de ce blocage ? C'est tout à fait simple : le président refuse de fournir aux conseillers élus les pièces justificatives pour s'assurer de la véracité des dépenses engagées et de la régularité des marchés contractés. L'opposition reproche au président sa mauvaise gestion des affaires locales, le manque de transparence et l'existence de certaines irrégularités manifestes. D'ailleurs, la Cour des Comptes a révélé dans son rapport plusieurs irrégularités et abus de pouvoir qu'il importe de sanctionner et de traduire leurs auteurs devant la justice. Le refus du président de répondre aux demandes tout à fait légitimes de l'opposition reste incompréhensible et s'avère être à l'origine du blocage. Ce qui est étonnant, c'est l'attitude observée par les autorités de tutelle qui tardent à intervenir et à exiger la justification des dépenses et demander tout ce qui prouve que les marchés passés avec des concessionnaires ou autres répondent aux dispositions de la loi et aux normes de la transparence et de la régularité. Les autorités de tutelle doivent veiller en premier lieu à la sauvegarde des intérêts des citoyens et à la marche normale des Assemblées élues et pour que celle-ci se passe dans la transparence et le respect de la loi. Les citoyens, de leur côté, qui seront appelés, lors des prochaines échéances électorales, à choisir leurs représentants à l'échelle locale, doivent suivre de près ce qui se passe au niveau de la gestion de la mairie du Grand Casablanca. En effet, c'est de leurs deniers qu'il est question et ils doivent contrôler de façon continue comment ils sont dépensés. Dans tout système démocratique, la gestion des affaires locales est vitale pour le développement et pour la lutte contre la pauvreté et l'exclusion. Le Maroc vit actuellement une étape importante de son Histoire et la démocratie locale constitue la base du Maroc moderne que l'on veut construire. Aussi, la gestion des affaires locales doit être saine et répondre aux besoins spécifiques de la commune et de ses populations. On ne peut tolérer le gaspillage de l'argent des contribuables, ni toute forme de dépravation, de malversation et de gestion incontrôlée des affaires de la commune. Les autorités locales doivent réagir sans tarder pour débloquer la situation au niveau de la mairie de Casablanca car, en fin de compte, ce sont les intérêts des populations qui sont en jeu et ce sont les habitants de la grande wilaya qui souffrent du blocage et de la mauvaise gestion.