Les insurgés libyens sont entrés lundi dans la ville de Yafran, à environ 120 km au sud-ouest de Tripoli, a rapporté un photographe de Reuters sur place. La ville semble avoir été désertée par les forces de Mouammar Kadhafi. "Les insurgés disent qu'ils ont pris la ville", a dit ce photographe. "Nous sommes dans la ville (...) Il n'y a aucun signe de présence des forces de Kadhafi." "Je vois des drapeaux des insurgés (...) Nous avons vu des affiches et des portraits de Kadhafi détruits", a-t-il ajouté. L'OTAN a mené une nouvelle série de frappes dans la nuit de dimanche à lundi sur la capitale libyenne Tripoli et ses environs. Les opérations de l'Alliance atlantique se sont intensifiées sur Tripoli, notamment dimanche avec au moins dix frappes dans la journée, notamment des casernes à Tripoli et d'autres cibles militaires à Tajoura, à l'est de la capitale. Dans son communiqué, l'OTAN précise que ces frappes visaient des zones de stockage de missiles et de lanceurs, des structures de commande et de contrôle, ainsi que des systèmes de radar. Emissaire russe à Benghazi Sur le plan diplomatique, un envoyé spécial de la présidence russe, Mikhaïl Marguelov devait se rendre hier lundi, à Benghazi, fief des rebelles en Libye, pour y rencontrer les dirigeants du Conseil national de transition (CNT), la direction politique de la rébellion. Il a indiqué à l'agence RIA Novosti qu'il comptait y rencontrer notamment Moustapha Abdeljalil, le président du CNT, le numéro deux de la rébellion, Mahmoud Jibril et le ministre de la Défense, Omar El-Hariri. Le président russe Dmitri Medvedev avait annoncé lors du sommet du G8 le mois dernier à Deauville (France) l'envoi d'un médiateur russe à Benghazi. M. Marguelov n'a cependant pas précisé s'il se rendrait à Tripoli pour rencontrer des représentants du gouvernement du colonel Mouammar Kadhafi, ainsi que l'avaient indiqué des sources diplomatiques la semaine dernière. L'envoyé spécial du président russe Dmitri Medvedev a souligné que Moscou militait pour "la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale" de la Libye. Le président Medvedev a appelé M. Kadhafi à quitter le pouvoir, tout en critiquant les opérations armées de l'Otan en Libye, jugeant que l'Alliance atlantique outrepassait le mandat de l'ONU. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a d'ailleurs estimé samedi que l'Otan "dérapait vers une opération terrestre" en Libye, qui serait "déplorable", après la première intervention d'hélicoptères de combat britanniques et français.