Comme dans les années 50, un mari pousse sa femme à devenir une Fatma chez les bourges d'un quartier chic. Mères de plusieurs enfants, des citoyennes n'ont pas d'autre choix que de faire le ménage chez un couple de professeurs, un avocat, un médecin ou un architecte. Ça dépasse le monde de la petite bonne qui s'abîme les doigts en lavant la vaisselle et en manipulant des détergents. Il s'agit de bonnes adultes qui font des heures chez des particuliers parce que les temps sont durs avec un coût de la vie qui augmente sans crier gare. Faire le ménage chez des cadres de la nouvelle classe moyenne, ne donne plus de complexes chez des femmes qui ont des bouches à nourrir. « Dwam », comme elle disent, ne laisse plus de répit. Il fut un temps où les hommes n'acceptaient pas que leur épouse aille laver le parterre chez des jeunes couples ou chez des grabataires. De nos jours, ils ferment les yeux. stop. Le printemps, arrivé en catimini à cause d'une actualité bouillonnante, pousse des jeunes à louer une chambre à l'Agdal pour 400 ou 500 dh, histoire de s'offrir du bon temps. On a même vu des jeunes tôliers emprunter l'atelier de l'employeur pour un soir en bonne compagnie. Non loin de la route côtière, une femme respectable loue une de ses chambres à la journée, comme si de rien n'était, à des jeunes sans abri qui cherchent un peu d'intimité. Pour les autres jeunes, il reste la promenade bras dessus bras dessous, le long de la côte, avec quelques attouchements sur les rochers. Jusqu'ici, on n'a pas encore vu des descentes de police parce que, certainement, le vent de tolérance a soufflé ici et là. Tant que ça ne dérange pas les familles qui ne viendront que lorsqu'il fera chaud, l'œil de mica, là encore, est de rigueur. Les libertés individuelles englobent, de fait, plusieurs chapitres. stop. Investissements directs étrangers. Le Maroc a été moins agressif en 2010. Qu'on ne revienne pas sur ce début de l'an 2011 qui aurait fait fuir des investisseurs et des tours opérators alors qu'une seule agence touristique a déprogrammé des circuits des villes impériales. S'il fallait éviter de se rendre là où il y a des manif, plus personne ne voyagera. Les opérators opèrent à partir de Paris où il y a des grèves et des défilés toute l'année, sans interruption. Quelques chiffres qu'on aime bien balancer entre économistes : - GDF Suez / International Power (France). Le producteur d'électricité gagne la concession pour un projet de centrale à charbon propre de 1.360 MW à Safi en JV avec Nareva, filiale de l'ONA (1,13 milliard d'euros). - Taqa (Emirats Arabes Unis). Le groupe réalise deux unités électriques au charbon propre supplémentaires à Jorf Lasfar, via sa filiale Jlec 5&6, en partenariat avec l'ONE (877 millions d'euros). - France Télécom/Orange (France). Le groupe de télécommunications acquiert 40% de Méditel, 2ème opérateur mobile du Maroc, auprès de ses actionnaires marocains CDG et FinanceCom (640 millions d'euros). stop Smig, smag, smog… le patronat protecteur de la mozona ne se montre pas chaud pour augmenter le SMIG, un sujet marronnier qui revient à la veille de chaque premier mai qui n'a plus l'exclusivité des revendications sociales depuis que le 20 février suivi du 20 mars sont passés par là. Voici ce qui se dit dans la sphère des jongleurs de chiffres : Sous l'effet de la baisse de l'IR (2008 et 2009), le SMIG est aujourd'hui à 10,64 dh l'heure (le SMIG étant horaire). En quinze ans, il a augmenté d'un petit 3,54 dirhams ! Et ce, sous le coup des augmentations intervenues en 1996, 2000 et 2004. Entre-temps, l'inflation a été maîtrisée tout en fluctuant dans une fourchette de 0,9 à 3,7% entre 2004 et 2010. stop. Une PME a inventé la machine à jus de canne à sucre. Il s'agit d'un projet crédible d'un ancien banquier qui a bien préparé ses dossiers. Mais on a déjà vu durant le Ramadan dernier des touche-à-tout vendre du jus de canne à sucre comme s'ils vendaient du jus d'orange. Les gens s'agglutinaient autour de ces spécialistes qui pressent la canne sans être spécialisés. Au Ramadan, où tout le monde a soif, la vente de ce jus a fait gagner à ses promoteurs des recettes juteuses. Après le Ramadan, on ne voit plus de presseurs ni à la souika ni dans les cafés branchés. Un peu de promo ferait du bien à ce produit méconnu. stop. Tiens, la presse ne parle plus de l'armée ni en ouverture ni en couverture. Alors qu'il y a quelques semaines, nous eûmes droit à tous les tours d'horizon où la grande muette ne s'est pas exprimée. Ce qui est normal quand on connaît le droit de réserve qui régit ses statuts. Subitement, des publications nous ont surpris avec cet engouement nouveau pour l'uniforme. Des reportages où l'on ne nous a pas appris combien touche un caporal, un général ou un matelot à Casa-Port. Mais ce n'était pas l'intention de ceux qui ont voulu rompre avec les préoccupations habituelles des contractuels qui travaillent dans des hebdos qui jouent en lever de rideau. stop. L'affaire Renault qui rend penauds des majors du directoire. L'annonce d'une histoire d'espionnage qui subit maintenant des pilonnages, continue à se tailler la part du lion dans cette jungle du métal hurlant. L'Etat est le premier actionnaire du constructeur automobile, à hauteur de 15%. Le porte-parole du gouvernement français François Baroin a eu des mots très durs pour fustiger « la gestion catastrophique de l'affaire ». « On ne pourra pas laisser cela sans suite (…) Je trouve anormal qu'une immense entreprise comme celle-ci ait basculé dans un amateurisme et une affaire de Bibi Fricotin et de barbouze de troisième division ! », a-t-il dénoncé. En fait, si Baroin, capable de faire taire des baboins, avait lu le Télégramme qui fut le premier à relever le caractère inopportun de l'affaire, on aurait rigolé un bon coup ensemble… stop. « Le téléphone que vous appelez a provisoirement restreint les appels entrants ». Mais pas les appels sortants… Une phrase qui perturbe les relations avec quelqu'un qui se rebiffe sans explication. La culture du portable ne finit pas d'étonner et d'énerver. Comme la boîte vocale de ce bocal qui bipe tout le monde pour déranger, pour le plaisir de déranger, l'appel tombe dans l'oreille d'un sourd à Témara ou à Missour, etc. etc. Il faut parfois une sacrée patience pour supporter. stop. La Ligue arabe est revenue au centre de l'actualité sur les chaînes déchaînées et chez ceux qui ont peur pour leur bas de laine. Mais les Arabes dont parle la ligue championne, ne sont plus les mêmes. De même que le mot arabe a changé de signification. A moins d'être un non voyant à l'heure où les terriens entendent et voient tout, tout, tout, comme le titre un journal souterrain des années 70. stop. L'affaire des deux journalistes du journal « Le Figaro » qui ont interviewé Galligula Kadhafi et qui avaient été interrogés à leur retour en France, ainsi que le Libanais porteur de valise. Il semble que ça s'est tassé. La tribu des médias n'aime pas les rabat-joie et les trouble-fête. stop.