La situation de l'emploi dans les pays en développement, dont le Maroc, et même dans beaucoup de pays développés, est actuellement préoccupante. Pour le Maroc, le chômage des jeunes, notamment des diplômés, s'explique par la faible capacité de création d'emploi par les entreprises, l'inadéquation entre l'offre et les besoins des entreprises, la fiscalité des salaires qui est élevée et la faiblesse des aides à l'emploi… «Aujourd'hui, nous avons un véritable paradoxe. Nous nous retrouvons avec des secteurs qui ont des emplois à offrir, mais qui ne trouvent pas les profils adéquats », a révélé récemment, lors d'une réunion d'urgence de la CGEM (Confédération Générale des Entreprises du Maroc), son président, Mohamed Horani. Des actions urgentes sont alors proposées par le Patronat pour recycler ces jeunes. D'abord, l'entreprise est appelée à jouer un rôle de formateur. Ensuite, l'implication du monde des affaires dans le système d'enseignement et de la formation professionnelle. Il faut aussi trouver des solutions pour surmonter la difficulté des jeunes à trouver un stage. Lors de cette réunion, la CGEM avait proposé un pacte national pour l'emploi. Afin d'arriver à ce pacte, le patronat avait déjà adressé un mémorandum aux partenaires sociaux comprenant vingt propositions pour la création d'emploi et la réduction du chômage. « Il est temps de mettre cette préoccupation au centre du débat national auprès de l'ensemble des acteurs », estime la CGEM. Parmi ces mesures, il est nécessaire de créer de nouveaux contrats pour aider les entreprises privées à recruter et de repenser l'intermédiation pour fluidifier le marché du travail. La CGEM appelle également à la flexibilisation du marché de l'emploi en privatisant le placement des chômeurs, au développement de l'accès à la formation pour tous et à l'allégement de la fiscalité des salaires pour les jeunes diplômés. Il est aussi utile d'adapter l'éducation et la formation aux besoins de l'entreprise. La CGEM suggère également de réduire de 70% l'IS du coût annuel total du salarié et la garantie des droits sociaux. Le gouvernement, faut-il le souligner, a déjà pris des mesures qualifiées d'exceptionnelles pour faire face au chômage. Parmi ces actions, figure l'amélioration du climat de l'investissement, l'accompagnement des investissements générateurs d'emploi, l'ouverture de grands chantiers d'aménagement territorial et la création de pôles régionaux de développement, mise en place des programmes Idmaj et Taahil. Selon les derniers chiffres du Haut Commissariat au Plan (HCP), le taux de chômage s'est maintenu en 2010 à 9,1% au Maroc. Dans les villes, le taux dépasse le niveau national de 4,6 points à 13,7%. La population active âgée de 15 ans et plus a atteint 11,442 millions de personnes, soit une hausse de 1,1% par rapport à l'année 2009. Le taux d'activité a, pour sa part, légèrement baissé passant de 49,9% en 2009 à 49,6% en 2010. Les jeunes sont également nombreux à ne pas trouver d'emploi: 19,1% des jeunes âgés de 25 à 34 ans, soit un sur cinq est sans emploi. Même constat pour les diplômés qui sont à un taux de chômage de 18,1%. Globalement, le volume de l'emploi est passé de 10,285 millions en 2009 à 10,405 millions en 2010, soit une création nette d'emploi de 120.000 postes.