Un rêve longtemps caressé se concrétise enfin pour les artisans casablancais. Ce rêve, devenu réalité, n'est autre que «Min'Yadina-Casa», un projet de grande ampleur qui a nécessité de nombreuses tournées de prospection effectuées par La Fédération des Entreprises d'Artisanat (FEA) afin de repérer des terrains pouvant l'accueillir. Le choix s'est enfin arrêté sur un terrain, d'une superficie de 12 hectares, au niveau de la commune rurale de Lahraouiyine et comportera 50 ateliers de 1.000 à 5.000 mètres carrés, des lots qui satisferont largement les besoins des professionnels du secteur. Le choix d'un tel endroit s'explique par sa proximité de l'autoroute contournant Casablanca, facilitant l'accès au réseau routier mais aussi au port et aéroport de Casablanca. Une zone d'activités pour les artisans «Le projet de “Min'Yadina” est une Zone d'Activités artisanales (ZAA) et une nouvelle génération dédiée aux PME de l'Artisanat», nous apprend M. Mohamed Msellek, directeur de la Stratégie, de la Programmation et de la Coopération relative au projet “Min'Yadina” relevant du Secrétariat d'Etat chargé de l'Artisanat, qui va se réaliser dans le cadre d'un partenariat public/privé. L'aménagement de “Min Yadina” devrait permettre de disposer des lots de terrains nus viabilisés de superficies variables et des lots d'ateliers construits clés en main de superficies variables également. L'objectif d'un tel projet est de procurer aux PME de l'artisanat un espace adapté à la production «mais aussi des services et outils permettant de rehausser leur compétitivité notamment par l'amélioration des chiffres d'affaires à l'intérieur du pays et à l'export», ajoute M. Msellek qui précise que «le projet prévoit ainsi la mise en place d'une plate-forme logistique commune à ces opérateurs, en leur offrant des services mutualisés tels que le transport, l'emballage, l'appui, fret, restauration… Il prévoit également la création d'un centre de formation aux métiers de l'artisanat permettant l'amélioration de la qualité de production ainsi que la mise en place d'autres modules qui seront identifiés dans le cadre de l'étude de faisabilité dudit projet». Une enquête réalisée auprès d'une dizaine de PME d'artisanat a permis d'identifier leurs besoins spécifiques en foncier, type d'aménagement souhaité, modalités d'attribution, équipement et infrastructures nécessaires, services mutualisés à développer, accompagnement public et privé, toujours selon M. Msellek: «Compte tenu, d'une part, des potentialités du marché des produits de l'artisanat aussi bien au niveau de la région du grand Casablanca qu'au niveau national et à l'export et de la volonté des PME de développer leur activité, un besoin important est exprimé par l'échantillon enquêté, essentiellement en matière d'espace de production et de stockage. Les superficies pouvant répondre à leurs besoins se situent principalement sur la tranche inférieure à 2.000 m2 et concernent à hauteur de 36% les terrains nus viabilisés. Les infrastructures et équipements souhaités à plus 90% des entreprises de l'échantillon sont: eau potable, électricité, assainissement, éclairage public, télécommunication réseau, emprises larges, parking, signalisation interne. Dans ce cadre, 70% des PME d'artisanat interviewées souhaitent également le développement de services de formation des artisans. Un projet pour plusieurs villes Casablanca n'est pas la seule ville concernée par un tel projet. Le Secrétariat d'Etat chargé de l'Artisanat a lancé une étude concernant la création de zones d'activités de nouvelles générations pour les PME de l'artisanat à l'échelle nationale pour une meilleure planification d'une chaîne de zones d'activités économiques au profit des PME du secteur. Cette étude a pour missions l'évaluation de la demande à l'horizon 2012, l'identification du ou des concepts de ZAA à mettre en place, l'élaboration du business plan, l'identification des bases foncières et la préparation des dossiers de sélection des aménageurs potentiels. Suite aux travaux d'analyse et d'investigations relatives à l'évaluation de la demande, l'implantation de 9 Zones d'Activités d'Artisanat a été préconisée, sur une superficie d'environ 460 Ha, dans notamment les villes suivantes: Marrakech, Fès, Tanger, Meknès, Safi, Rabat, Casablanca, Agadir et Laâyoune. A noter aussi que quatre concepts de ZAA ont été identifiés proposant des services spécifiques plus ou moins sophistiqués selon le degré de maturité et de structuration des acteurs cibles: Pépinière d'entreprises, Zone Logistique, Zone Franche d'Exportation et Zone d'Activités Standard, ajoute encore le Directeur de la Stratégie, de la Programmation et de la Coopération relative au projet “Min'Yadina”. L'étude se trouve actuellement dans la phase d'identification des bases foncières susceptibles d'abriter les futures zones d'activités artisanales. Etat d'avancement des travaux La même source rapporte que l'étude du marché et le benchmark relatifs à la première phase de l'étude ont été réalisés. Un premier site d'une superficie de 16 hectares a été identifié pour accueillir le projet. Le site en question offre tout d'abord en matière d'accessibilité des atouts importants puisqu'il permet des liaisons aux réseaux routier et autoroutier et delà aux grands équipements structurants de la ville. Toutefois, complète M. Msellek, l'achèvement des travaux relatifs à l'analyse du site de la zone est tributaire de la confirmation de la réservation définitive de cette assiette foncière par les partenaires dans le cadre du projet. Le projet sera opérationnel une fois son étude de faisabilité, ainsi que les travaux de viabilisation et d'aménagement, sont achevés. Par ailleurs, le projet bénéficie de l'appui et du soutien de la Wilaya du Grand Casablanca, du CRI (Centre régional d'investissement), de la province de Médiouna, de la direction de la préservation du patrimoine, de l'innovation et de la promotion du secrétariat d'Etat chargé de l'Artisanat.