* Le financement, épine dorsale de tout projet dartisanat, pose toujours problème. * Un an après le démarrage du contrat-programme, les exportations ont accusé un repli. * Cette semaine, la FEA a rencontré le ministère de tutelle et des représentants de la Maison de lartisan. De nouveaux projets seraient dans le pipe. Les entreprises ont toujours du mal à assurer un rythme convenable à leurs exportations de produits dartisanat, et ce malgré ladoption dun contrat-programme de la Vision 2015. Ce contrat a pour principal objectif daider les entreprises à avoir une taille suffisante et de pouvoir exporter en gros volumes sur les marchés étrangers. En termes de chiffres, le département responsable projette de porter le nombre de PME (100 actuellement) à 300, avec un chiffre daffaires moyen de 15 à 20 millions de dirhams (contre 8,9 actuellement) et une part à lexport de 50%. En ce qui concerne lemploi, le ministère de tutelle table sur 37.200 postes permanents. Il est à noter également que le contrat-programme cherche à améliorer les conditions de vie de lartisan qui bénéficiera désormais du financement bancaire et dautres facilités liées à la restructuration du secteur. A linstar du contrat-programme, le secteur est aujourdhui doté dune Fédération qui chapeaute lensemble du secteur et prévoit une stratégie plus globale. Pour réaliser les objectifs précités, cette stratégie se propose «d'aider à l'émergence et au développement d'un tissu d'acteurs-producteurs de référence et dappuyer les mono-artisans urbains et ruraux en terme de production/vente et d'amélioration de leurs conditions de vie. L'Administration sera donc cantonnée dans un rôle de développement et d'encadrement, laissant la gestion du secteur au privé. Cette nouvelle organisation de l'artisanat vise la rupture avec un passé marqué par une approche d'accompagnement non adossée à une politique de croissance. Ainsi, celle-ci prévoit-elle en premier lieu de créer de nouveaux acteurs ou de faire grandir certains acteurs-producteurs «qui seront capables de produire en quantité suffisante. Des problèmes de fonds persistent Aussi, les opérateurs se sont-ils désormais associés à la réalisation des études relatives à lélaboration des schémas directeurs de la formation professionnelle dans les métiers de lartisanat dans plusieurs régions. Des propositions ont ainsi été élaborées en collaboration avec la Commission formation de la CGEM. Le but est dinciter les entreprises à sinvestir dans la formation continue. La problématique du foncier pour les entreprises a fait apparaître dimportants besoins. A noter que laccès au foncier est un obstacle majeur dans la chaîne dinvestissement de tout artisan. Dans ce cadre, la FEA a lancé une opération pour létude et lélaboration dune zone dactivité dédiée à lartisanat à Casablanca. Last but not least, le financement, épine dorsale de tout projet dinvestissement, pose toujours problème dans le secteur. Face à cette problématique, la FEA avait entrepris des négociations avec une grande banque de la place pour améliorer laccès au financement, mais en vain. Aujourdhui encore la Fédération ne lâche pas prise et sapproche des établissements bancaires. Lobjectif étant délaborer un service adapté aux PME sous forme de «Packaging dartisanat» afin de faciliter laccès au financement bancaire, dassurer la garantie des crédits dinvestissement et le cautionnement des marchés à lexportation. La FEA sest approchée ainsi de plusieurs opérateurs économiques publics et privés pour obtenir des dotations, des tarifs préférentiels et des conditions de transport et de logistique spéciales. Et pour aider le secteur à sinternationaliser, la FEA a accompagné les entreprises membres ayant exposé au Salon Maison et Objet à Paris du 24 au 28 janvier 2008 et a lancé, à cette occasion, lopération de relation presse. La FEA a participé à la tournée économique «Maroc Hexagone» tenue à Paris du 21 au 22 mai 2008 sous le thème : «Un Maroc qui bouge, un Maroc qui gagne». A cette occasion, la Présidente de la FEA a présenté «le potentiel des PME marocaines dartisanat». Au moment où nous mettions sous presse, la FEA rencontrait le ministère de tutelle et des représentants de la Maison de lartisan. Le but étant toujours daider le secteur à décoller. Certes, un an après le démarrage du contrat-programme, le bilan est amer mais encore faut-il admettre quil hérite dun lourd passif.