A l'occasion de la commémoration du centenaire de la naissance du grand Zaïm Allal El Fassi, on ne peut passer sous silence le rôle important qu'il a joué pour le retour des provinces du Sud à la Mère-patrie. A chaque manifestation officielle ou partisane, feu Allal El Fassi ne cessait de réclamer le retour de nos provinces du Sud. Il considérait que l'indépendance reste incomplète si le Maroc ne récupérait pas l'ensemble de ses territoires aussi bien ceux du Sud que de l'Est. Pour cela, il avait dessiné la carte du Maroc avec ses frontières réelles et les liens historiques des populations avec l'ensemble du pays. Allal El Fassi maintenait avec les populations de toutes ces régions spoliées un contact permanent pour organiser la lutte contre l'occupant. En 1973, le Maroc venait juste de se relever de deux blessures graves qui ont failli déstabiliser le pays. Devant l'élan général et le sentiment de solidarité des différentes instances du pays, Allal El Fassi a mis sur pied une cellule secrète pour organiser le retour des provinces de Sakiat El Hamra et de Rio de Oro à la Mère-patrie. Cette cellule avait pour tâche, dans le secret absolu, de contrecarrer les visions hégémonistes de l'Algérie dans cette région. Car l'Algérie utilisait ses services spéciaux installés à l'Ambassade d'Algérie à Nouakchott pour encadrer et endoctriner des jeunes marocains égarés ayant fui leur pays pour échapper à la répression arbitraire d'Oufkir et de ses acolytes. Le génie d'Allal El Fassi est d'avoir prévu les visées de l'Algérie sur ces territoires et le chantage qu'elle pourrait faire au Maroc pour s'approprier les vastes zones marocaines que l'occupant français avait annexées à l'Algérie colonisée. Pour stopper toutes ces manigances, Allal El Fassi avait fait circuler dans les provinces du Sud, par l'intermédiaire de cette cellule, une pétition populaire. Cette pétition a rencontré un grand succès car, en peu de temps, sept mille signatures furent recueillies. Cette pétition était adressée au Roi du Maroc garant de l'unité territoriale du Royaume et par laquelle ces signataires exprimaient leur attachement à la Mère-patrie et renouvelaient l'acte d'allégeance qui les unissait au Souverain du Maroc. Cette pétition devait arriver chez Feu Hassan Il directement sans passer par les circuits officiels pour garantir l'effet de surprise et pour garantir la sécurité des signataires. Dans cette pétition, ces populations exprimaient leur inquiétude devant le rôle grandissant des services secrets algériens qui véhiculaient l'idée d'une entité indépendante dans ces zones, et réaffirmaient leur marocanité et leur appartenance au Royaume. L'effet de cette pétition a été immédiat. Le Roi Hassan Il a immédiatement donné ses Hautes Directives aussi bien à la machine diplomatique dirigée alors par feu Ahmed Taïbi Benhima qu'aux services spéciaux marocains pour contrecarrer ces actions et a provoqué le fameux sommet d'Agadir qui avait regroupé feu Mokhtar OuId Daddah, président mauritanien, feu Houari Boumedienne, président algérien, et feu Hassan Il, Roi du Maroc. La suite est connue... et ce fut la Marche Verte. Rabat, le 15 février 2010