Ford continue de développer sa gamme 100 % électrique avec le nouvel Explorer. Néanmoins, la marque chahute l'histoire d'un de ses modèles les plus emblématiques. Le pari est-il gagnant ? En 2021, Ford avait déjà converti un modèle iconique au 100 % électrique. La marque sortait alors la Mustang Mach-E, un SUV 100 % électrique qui reprenait sans embarras la célèbre appellation de l'incontournable « muscle car » américaine.
Et ce n'était que partie remise puisqu'avec l'Explorer, un gros SUV apparu dès le début des années 90 aux Etats-Unis et vendu à pas moins de 8 millions d'unités, Ford réitère l'expérience. Le modèle a d'ailleurs débarqué en Europe à partir de 2020 seulement, avec la sixième génération, un colosse hybride rechargeable de 2,5 tonnes et 5 mètres de long.
À ce jour, la nouvelle mouture est passée sous les 4,5 mètres et a opté pour une alimentation 100% électrique. Il s'agit donc désormais d'un SUV compact classique, au même titre que le Volkswagen ID.4 ou le Cupra Tavascan. Il en reprend en outre la même base technique, à savoir la renommée plate-forme MEB.
Une figure emblématique est donc tombée, mais c'est peut-être grâce à cela que le Ford Explorer peut tirer son épingle du jeu et nourrir des espoirs de séduire une large clientèle en Europe. Des dessous allemands
Malgré son écusson américain, le véhicule est plus proche de posséder une identité allemande. Sa batterie, son moteur et ses trains roulants sont empruntés à Volkswagen. De plus, il est assemblé dans l'usine Ford de Cologne, en Allemagne.
Au niveau de son design, l'Explorer a quelques atouts avec ses lignes rondes et sa silhouette galbée, un profil plutôt dynamique à la faveur de porte-à-faux réduits et son nom, Explorer, inscrit en toutes lettres sur le capot et le hayon.
Dommage que sa soute fasse partie des plus petites du segment avec une capacité de seulement 500 dm3, voire 1 422 dm3, lorsque la banquette est rabattue. Habitacle spacieux, sobre et doté de bonnes finitions
Mais si vous cherchiez uniquement du volume d'emport, vous passeriez à côté d'un habitacle spacieux, y compris aux places arrière, lesquelles peuvent accueillir deux adultes sans contrainte.
Au besoin, le dossier de l'assise centrale intègre un accoudoir avec porte-gobelets et une trappe à ski. Le style est sobre et les finitions sont d'un bon niveau, sans plus cependant, comme pour les sièges baquets aux mousses pas assez denses et par conséquent peu confortables.
La barre de son, particulièrement esthétique, signée Bang & Olufsen, est disponible dans le Pack Premium et est très appréciable. Un joli objet de design qui s'intègre très bien à la planche de bord.
La grande tablette tactile verticale de 14,6 pouces permet de libérer un espace secret et volumineux derrière en s'inclinant jusqu'à 30 degrés.
Comme d'autres avant lui, l'Explorer cède toutefois au tout tactile, alors que très peu de commandes subsistent sur le volant et la console centrale. Il faudra, par exemple, passer par la tablette pour régler la climatisation, ce qui demande invariablement de quitter la route des yeux. Grande autonomie
Le Ford Explorer propose les mêmes niveaux de puissance que son jumeau technique, le Volkswagen ID.4, un d'entrée de gamme de 170 ch, un intermédiaire de 286 ch et un plus puissant et avec transmission intégrale de 340 ch.
L'intermédiaire pèse 2 035 kg sur la balance, ce qui fait de l'Explorer un véhicule lourd. Il ne bénéficie pas de suspensions pilotées mais montre malgré tout un comportement très dynamique, tout en ménageant le dos en dépit d'un amortissement rigide.
L'Explorer se révèle également très maniable, entre autres grâce à son faible rayon de braquage (10,1 m). Même si son gabarit est imposant, il se faufile en ville à son aise, en admettant que le conducteur maîtrise bien les dimensions du véhicule. Si on y ajoute un freinage efficace, et un système de récupération d'énergie qui permet de ralentir sans faire appel à la pédale de gauche, ainsi qu'une dotation classique en aides à la conduite (régulateur de vitesse adaptatif, maintien dans la file, aide au freinage d'urgence, etc.), on obtient en fin de compte une voiture familiale très persuasive.
La version Intermédiaire offre une autonomie remarquable de 450 km (soit une consommation tout à fait raisonnable de 17,3 kWh/100 km), mais offre une recharge à une puissance de 135 kW seulement, ce qui permet de passer de 10 à 80 % de charge de batterie en 28 minutes. Alors qu'on bascule à 26 minutes pour la version de 340 ch, équipée de la technologie 185 kW. Une performance finalement dans la moyenne du segment. Bonus écologique conséquent et prix concurrentiel
Cette version est proposée à 46.900 € et bénéficie d'un bonus écologique de 4.000 €. Elle est, qui plus est, correctement dotée de série. Pour disposer des phares à LED matriciels, du hayon électrique ou de la barre son Bang & Olufsen, il faudra débourser 3.500 € de plus, soit le prix du Pack Premium. Somme toute, l'Explorer reste un véhicule cher, mais il l'est en définitive un peu moins que ses concurrents, ce qui constitue certainement son atout majeur. Specs Chiffres Vitesse maxi : 180 km/h Accélération de 0 à 100 km/h : 6,7 sec 1 000 m départ arrêté : 27,3 sec Autonomie moyenne (km) : 450 Autonomie route/autoroute/ville (km) : 490/495/370 Temps de recharge 7,4 kW/135 kW : 11h30/28min* Poids à vide : 2 035 kg
*de 10 à 80 % de capacité
Données techniques Puissance fiscale : 6 CV Moteurs électriques : Synchrone à aimants permanents Batterie : Lithium-ion Capacité brute (kWh) : 82 Puissance maxi : 286 ch Couple maxi : 545 Nm Transmission : Aux roues arrière Boîte : Automatique, rapport unique Pneus AV - AR : 235/55 R19 - 255/50 R19 Dim. L x l x h, en m : 4,47 x 1,88 x 1,63 Empattement, en m : 2,77 Volume du coffre 5 places/2 places, en dm3 : 500/1 422 Durée de garantie : 2 ans, km illimité