La formation d'un gouvernement au Liban est une tâche complexe, particulièrement dans un contexte de crises multiples. Le président Joseph Aoun se trouve confronté à une épreuve colossale : composer un cabinet représentatif et compétent tout en surmontant les tensions interconfessionnelles et les rivalités politiques. Au centre de ces tensions se trouvent les partis chiites, principalement le Hezbollah et Amal, dont l'influence sur le processus politique et la gestion des postes stratégiques, comme le ministère des Finances, est considérable. Depuis la signature de l'Accord de Taëf, le système politique libanais repose sur une répartition confessionnelle des pouvoirs. Ce modèle, bien qu'il ait permis de préserver une certaine stabilité, a également renforcé les luttes de pouvoir entre les communautés. Les partis chiites, avec le Hezbollah et Amal en tête, jouent un rôle central dans ce système. Le ministère des Finances est symboliquement crucial, car il est traditionnellement attribué à un représentant chiite, ce qui illustre l'importance de maintenir cet équilibre confessionnel. Le contrôle du ministère des Finances par Amal, sous la direction de Nabih Berri, est perçu comme un moyen pour la communauté chiite de peser dans les décisions économiques et financières du pays. Le journal Al Joumhouriyat, dans son édition du 22 janvier, estime que tout bouleversement de cet équilibre pourrait être interprété comme une tentative d'exclure une communauté spécifique de la prise de décision. Cependant, la pression croissante pour introduire des réformes et redistribuer les postes en fonction des compétences, plutôt que des affiliations politiques, remet en question cette dynamique. Joseph Aoun, soutenu par des partenaires internationaux, envisage un gouvernement plus technocratique, ce qui pourrait menacer cette tradition. Le Hezbollah et Amal dominent la scène politique chiite depuis plusieurs décennies. Leur alliance stratégique a permis de garantir un front uni dans les négociations gouvernementales, mais des tensions émergent autour des concessions à faire pour permettre la formation du nouveau cabinet. Des fissures commencent à apparaître, notamment en raison des divergences stratégiques entre les deux partis. Le Hezbollah, en quête de préserver son image régionale et de répondre aux pressions internationales, semble prêt à accepter certains compromis. En effet, selon Al Diyar du 22 janvier, le Hezbollah se montre plus flexible, considérant les pressions internationales et la nécessité d'un gouvernement fonctionnel. En revanche, Amal reste ferme sur le maintien du ministère des Finances sous son contrôle. Cette divergence, bien qu'elle ne remette pas en cause leur alliance, complique les négociations. D'après libnanews.com