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Militer par le cinéma
CINE-SCRIPT
Publié dans L'opinion le 30 - 01 - 2010

S'il y a un cas assez exemplaire des dangers que l'on encourt quand on entend remettre en question certains intérêts, c'est bien celui du Tunisien Tahar Chariaa, qui a consigné dans un livre intitulé « Ecrans d'abondance », sa conception d'une politique de développement pour les cinémas africains.
Professeur d'arabe, Tahar Chariaa doit sa formation cinématographique au mouvement tunisien des ciné-clubs. Devenu directeur du service cinéma au ministère de la Culture, il découvre très vite que la seule façon de susciter un cinéma national dans son pays est de prélever des taxes sur la distribution et il fait du slogan : « Qui tient la distribution, tient le cinéma », la clé de voûte de son raisonnement comme de sa politique.
Indépendante depuis 1956, la Tunisie décide, copiant tout simplement une loi française, d'alimenter un fonds de développement de l'industrie cinématographique en instituant une taxe sur les visas d'exploitation des films importés. Aussitôt, la MPEAA (Motion Picture European Association of America) proteste : cette taxe étant perçue en France et la Tunisie étant encore considérée comme un sous-marché de la France, le gouvernement tunisien n'a qu'à négocier avec la France. Et pour appuyer son argumentation, la MPEAA instaure un premier boycottage : Plus de films. Dès 1961, le Tunisie fait machine arrière.
Alors que Chadli Klibi est ministre de la Culture, la Tunisie institue, sous la présidence de Tahar Chariaa, une commission de contrôle des films qui a notamment à fournir des appréciations qualitatives. La MPEAA réplique qu'elle n'accepte pas ces appréciations. Il faut prendre ou retourner les films qu'elle propose. Le directeur du bureau de la MPEAA à Paris se rendit en Tunisie en personne, trouver le ministre de la Culture. De juillet à décembre 1964, nouveau boycottage. La Tunisie cède.
En 1966, toujours sous l'égide de Chadli Klibi, Tahar Chariaa fonde le festival de Carthage. Dès la seconde session, en 1968, la Fédération Internationale des Associations de Producteurs de Films (F.I.A.P.E), largement dominée par les majors américains, entend que ce nouveau festival adhère à son règlement. Or, ce règlement stipule en particulier que les jurys doivent nécessairement attribuer tous les prix prévus. En 1968, le jury, estimant la production arabe et africaine en compétition trop faible, ne donne, symboliquement, qu'un second prix (Tanit d'argent), en grand dam de la FIAPE et la MPEAA. En outre, lors du second festival de Carthage en 1962, le représentant de la MPEAA et celui de la FIAPE avaient été assez vertement pris à partie lors des débats publics, très libres, par les cinéastes arabes et africains : « Vous dites que vous voulez nous aider, la meilleure façon de le faire est de partir ». Parallèlement, Chariaa prépara les textes qui prévoyaient la nationalisation complète de l'importation-distribution des films en Tunisie et en prévision du boycottage, les contacts avaient été pris avec les sociétés de l'Est. Un rapport avait été élaboré à ce sujet dont une copie parvint au président de la République Habib Bourguiba, ce dernier traita Chariaa de « communiste » et « d'amoral ». A la mi-janvier 1969, Chariaa est convoqué devant un tribunal administratif chez le premier ministre et le ministre de la Justice.Trois jours d'interrogatoires. Il fut suspendu de ses fonctions et assigné à résidence en attendant le jugement définitif. Six mois de prison ferme.


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