Merci, Sa Majesté le Roi Mohammed VI    Après le PJD, le MUR rejette l'indépendance de la Kabylie en Algérie    Forum Russie-UA : L'avenir de la MINURSO au menu des entretiens entre Lavrov et Attaf    Accès à l'information : Au Maroc, le PNDAI facilite la tâche aux MRE    Lancement de la première équipe marocaine à la FIRST Robotics Competition à Casablanca    Tangier Mobility lance un site pour faciliter l'accès au Grand Stade de Tanger pendant la CAN 2025    M-AUTOMOTIV sacré « Elu Service de l'Année 2026 » pour la 3ème année consécutive    Maroc : Une pièce de 250 DH et un billet de 100 DH commémorent la CAN 2025    Gabon : Internet bientôt disponible à bord des trains    Donald Trump élargit l'interdiction d'entrée à quatre nouveaux pays    La première mosquée marocaine d'Amsterdam a vu le jour dans le sous-sol d'une église    CAN 2025 : Le Mali et la Zambie se neutralisent (1-1)    Achraf Hakimi : « Nous sommes prêts à garder la CAN à domicile »    Patrice Motsepe : « La CAN se tiendra tous les quatre ans à partir de 2028 »    Le maire de New York Zohran Mamdani soutient les Lions de l'Atlas    Renfort américain à Casablanca face à la hausse des demandes de visas    La CAN marocaine. Tout pour le triomphe de l'Afrique    AFCON 2025 : Mali and Zambia draw (1-1)    Oncorad s'associe avec UM6P CoreLabs pour améliorer les tests génétiques au Maroc    El alcalde de Nueva York, Zohran Mamdani, apoya a los Leones del Atlas    2ème édition des Concerts de Poche : Les instruments à cordes à l'honneur    SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan préside la cérémonie d'ouverture de la CAN 2025    CAN 2025 : AFRICALLEZ, l'hymne de l'unité    Procédure pénale : Nouveaux gages de protection pendant la garde à vue    Akhannouch : «Nos engagements ne sont pas des promesses électorales»    Forum Russie–Afrique : Moscou verrouille sa ligne, Alger se heurte à un mur diplomatique    Royaume-Uni : Plus de 800 migrants ont traversé la Manche samedi, un record depuis octobre    L'Alliance des États du Sahel lance une force unifiée de 5.000 soldats    Afriquia met en garde contre une tentative de fraude exploitant son nom et son image    ANCFCC clôture 2025 sur des performances record    Chutes de neiges et fortes pluies et rafales de vent, de dimanche à mercredi, dans plusieurs provinces du Royaume    Températures prévues pour lundi 22 décembre 2025    L'ANRAC durcit les règles du jeu pour la commercialisation et l'exportation du cannabis légal    Mobilité électrique - Le Groupe Renault place la recharge électrique au cœur de l'expérience client et dissout Mobilize Beyond Automotive    CAN 2025 À Rabat, le régime algérien exporte sa pathologie politique    Casablanca : "Winter Africa" propose un mois d'événements multidisciplinaires    Cinéma : « Everybody Loves Touda » distingué à Thessalonique    Cinéma : « Calle Málaga » écarté des shortlists des Oscars 2026    Italie: Accès payant à la fontaine de Trevi à Rome pour lutter contre le surtourisme    Maroc Vs Comores : à quelle heure et sur quelle chaîne voir le match en direct ?    Le 1er Rajab 1447 de l'Hégire correspondra au lundi 22 décembre    Algérie : Benkirane condamne la proclamation de l'indépendance de la Kabylie    Les FAR déploient 3 hôpitaux de campagne à Al Haouz, Midelt et Azilal    Le dirham s'apprécie de 0,9% face au dollar américain    CAN 2025. Un dispositif météo digital pour accompagner le déroulement des matchs    «Moultaqa Al Walaâ» : Casablanca célèbre la passion andalouse    « Rabat Patrimoine » : La nouvelle application qui réinvente la découverte du patrimoine de la capitale    Musique, ferveur et cohésion : Timitar clôture son édition anniversaire    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Militer par le cinéma
CINE-SCRIPT
Publié dans L'opinion le 30 - 01 - 2010

S'il y a un cas assez exemplaire des dangers que l'on encourt quand on entend remettre en question certains intérêts, c'est bien celui du Tunisien Tahar Chariaa, qui a consigné dans un livre intitulé « Ecrans d'abondance », sa conception d'une politique de développement pour les cinémas africains.
Professeur d'arabe, Tahar Chariaa doit sa formation cinématographique au mouvement tunisien des ciné-clubs. Devenu directeur du service cinéma au ministère de la Culture, il découvre très vite que la seule façon de susciter un cinéma national dans son pays est de prélever des taxes sur la distribution et il fait du slogan : « Qui tient la distribution, tient le cinéma », la clé de voûte de son raisonnement comme de sa politique.
Indépendante depuis 1956, la Tunisie décide, copiant tout simplement une loi française, d'alimenter un fonds de développement de l'industrie cinématographique en instituant une taxe sur les visas d'exploitation des films importés. Aussitôt, la MPEAA (Motion Picture European Association of America) proteste : cette taxe étant perçue en France et la Tunisie étant encore considérée comme un sous-marché de la France, le gouvernement tunisien n'a qu'à négocier avec la France. Et pour appuyer son argumentation, la MPEAA instaure un premier boycottage : Plus de films. Dès 1961, le Tunisie fait machine arrière.
Alors que Chadli Klibi est ministre de la Culture, la Tunisie institue, sous la présidence de Tahar Chariaa, une commission de contrôle des films qui a notamment à fournir des appréciations qualitatives. La MPEAA réplique qu'elle n'accepte pas ces appréciations. Il faut prendre ou retourner les films qu'elle propose. Le directeur du bureau de la MPEAA à Paris se rendit en Tunisie en personne, trouver le ministre de la Culture. De juillet à décembre 1964, nouveau boycottage. La Tunisie cède.
En 1966, toujours sous l'égide de Chadli Klibi, Tahar Chariaa fonde le festival de Carthage. Dès la seconde session, en 1968, la Fédération Internationale des Associations de Producteurs de Films (F.I.A.P.E), largement dominée par les majors américains, entend que ce nouveau festival adhère à son règlement. Or, ce règlement stipule en particulier que les jurys doivent nécessairement attribuer tous les prix prévus. En 1968, le jury, estimant la production arabe et africaine en compétition trop faible, ne donne, symboliquement, qu'un second prix (Tanit d'argent), en grand dam de la FIAPE et la MPEAA. En outre, lors du second festival de Carthage en 1962, le représentant de la MPEAA et celui de la FIAPE avaient été assez vertement pris à partie lors des débats publics, très libres, par les cinéastes arabes et africains : « Vous dites que vous voulez nous aider, la meilleure façon de le faire est de partir ». Parallèlement, Chariaa prépara les textes qui prévoyaient la nationalisation complète de l'importation-distribution des films en Tunisie et en prévision du boycottage, les contacts avaient été pris avec les sociétés de l'Est. Un rapport avait été élaboré à ce sujet dont une copie parvint au président de la République Habib Bourguiba, ce dernier traita Chariaa de « communiste » et « d'amoral ». A la mi-janvier 1969, Chariaa est convoqué devant un tribunal administratif chez le premier ministre et le ministre de la Justice.Trois jours d'interrogatoires. Il fut suspendu de ses fonctions et assigné à résidence en attendant le jugement définitif. Six mois de prison ferme.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.