Le Moyen-Orient vit le ''moment le plus dangereux depuis des décennies'', a déclaré, mardi, l'émissaire de l'ONU pour la région, Tor Wennesland, devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies. ''Nous sommes entrés dans la deuxième année de ce conflit horrible et la région est sur le point d'une nouvelle grave escalade. La violence dans les Territoires palestiniens occupés et la région plus largement ne montre aucun signe d'apaisement'', a fait observer le Coordonnateur des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, cité par le journal de Montréal. Mettant l'accent sur la guerre à Gaza et au Liban ou encore l'escalade des tensions entre Tel Aviv et Téhéran, Tor Wennesland a déclaré : ''Nous vivons le moment le plus dangereux au Moyen-Orient depuis des décennies''. ''Tous les efforts - de la part de nous tous - doivent être faits pour permettre une désescalade de la situation et mettre en place une trajectoire différente vers plus de paix et de stabilité dans la région'', a-t-il préconisé, selon le quotidien québécois. ''La semaine dernière j'étais à nouveau à Gaza et ce que j'ai vu défie l'imagination'', s'est-il alarmé, décrivant les destructions et les milliers de personnes déplacées vivant dans des abris sans ''nulle part où aller alors que l'hiver approche''. Le ministère de la Santé de Gaza a annoncé ce mardi un nouveau bilan de 43.061 morts depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an, alors que 101.223 personnes avaient été blessées dans l'enclave palestinienne.
Une « nouvelle façon de tuer des enfants » Tandis qu'au Liban, les autorités sanitaires locales ont déploré dans un bilan communiqué lundi 28 octobre plus de 2600 personnes tuées et près de 12.500 blessées dans les attaques israéliennes depuis le mois d'octobre de l'année dernière. De son côté, le porte-parole du Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF), James Elder, a souligné que « si l'UNRWA n'est pas en mesure de travailler, nous assisterons probablement à l'effondrement du système humanitaire à Gaza », soulignant que cette décision israélienne signifie « découvrir une nouvelle façon de tuer des enfants ». Pour sa part, le porte-parole du Bureau des Affaires humanitaires des Nations Unies, Jens Laerke, a déclaré qu'« il n'y a pas d'alternative à l'UNRWA », expliquant que l'attaque israélienne en cours dans la région conduit à une exacerbation des conditions difficiles, tout en soulignant que les Palestiniens souffrent d'un manque de nourriture, d'eau et de médicaments. Laerke estime que la décision israélienne d'interdire l'action de l'UNRWA s'inscrit dans la politique de « punition collective, que nous avons vu imposer à Gaza ».
Le secteur est menacé d'insécurité alimentaire Pour sa part, la directrice générale de l'Organisation internationale pour les migrations, Amy Pope, a souligné que l'organisation ne peut pas remplacer l'UNRWA dans la bande de Gaza, évoquant la possibilité de « fournir davantage de secours à ceux qui souffrent d'une crise ». Le Programme alimentaire mondial (PAM) a souligné, quant à lui, que si la décision d'interdire l'UNRWA est mise en œuvre, ses conséquences seraient désastreuses pour les personnes les plus vulnérables, mettant en garde que plus de 90% de la population de la bande de Gaza serait confrontée à une grave insécurité alimentaire d'ici novembre prochain, tout en prévenant que la crise humanitaire dans la bande de Gaza se transformerait en famine si des mesures urgentes n'étaient pas prises dès l'approche de l'hiver. Le PAM déplore qu'au cours du mois d'octobre 2024, seules 5000 tonnes de nourriture sont entrées à Gaza, ce qui équivaut à seulement 20% de l'aide de base à plus de 1,1 million de personnes, notant que les systèmes alimentaires se sont effondrés en grande partie à cause de la destruction d'usines, et d'installations et terres agricoles. Le PAM dit disposer actuellement « d'environ 94.000 tonnes de nourriture, ce qui est suffisant pour nourrir un million de personnes pendant 4 mois, prêtes à partir à Gaza », mais cela reste hypothétique de l'ouverture des points de passage frontaliers et leur sécurisation. Beit Lahia déclarée ville sinistre La municipalité de Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, a annoncé ce mercredi que la ville est une zone sinistrée en raison de la guerre de génocide et de siège israélienne. « La ville n'a ni nourriture, ni eau, ni hôpitaux, ni médecins, ni services, ni communications ». La municipalité a exigé la fin de l'extermination et l'ouverture d'un passage sûr pour l'entrée des fournitures médicales, de la nourriture, du carburant, du matériel de protection civile et des premiers secours. Un journaliste d'Al-Mayadeen a fait état de "plus de 150 Palestiniens morts au cours des dernières heures à la suite de massacres mobiles dans la bande de Gaza", faisant référence aux violents bombardements israéliens en cours sur la ville de Jabalia assiégée, dans le nord de la bande de Gaza. Plusieurs Palestiniens ont été tués et plusieurs autres blessés mercredi à l'aube, après que les forces d'occupation israéliennes ont bombardé des tentes abritant des personnes déplacées, dans la ville de Deir al-Balah, au centre de la bande de Gaza, et dans la ville de Khan Yunis, au sud. L'aviation militaire israélienne a bombardé une tente abritant des personnes déplacées dans la ville de Deir al-Balah et des tentes de personnes déplacées dans la zone des Pyramides au nord-ouest de Khan Yunis, entraînant la mort d'au moins trois personnes et faisant plusieurs blessés. Trois personnes ont également été tuées, dont un enfant et une femme, après que l'avion d'occupation a bombardé une maison dans le quartier de Cheikh Nasser, à l'est de la ville de Khan Yunis.