Amos Hochstein a affirmé, lundi à Beyrouth, que Washington œuvrait pour un règlement "au plus vite" du conflit entre Israël et le Hezbollah sur la base de la Résolution 1701 de l'ONU. Nabih Berri exige, quant à lui, une application de la « 1701 » sans amendements. Dans une déclaration à la presse, l'émissaire américain au Liban, Amos Hochstein, a prévenu qu'il n'était "pas dans l'intérêt du Liban" de lier son sort "à d'autres conflits dans la région", en allusion au Hezbollah qui soutient le Hamas palestinien, en guerre contre Israël à Gaza. C'est la première visite d'Amos Hochstein, qui a dit travailler "sans relâche" pour un cessez-le-feu, depuis que les violences entre Israël et le Hezbollah ont tourné le 23 septembre à la guerre ouverte. Les Etats-Unis veulent mettre fin au conflit "au plus vite", a assuré l'émissaire américain, après un entretien avec le président du Parlement, Nabih Berri, allié du Hezbollah pro-iranien. "L'engagement que nous avons est de résoudre ce conflit sur la base de la Résolution 1701 (de l'ONU)", a-t-il ajouté. Il apparait clairement que l'émissaire américain cherche à briser le front de soutien de la résistance libanaise à la bande de Gaza, comme ce fut son objectif principal durant toutes ses visites précédentes depuis le 8 octobre. Selon lui, Washington œuvre pour un règlement « au plus vite » et « définitivement » du conflit entre « Israël » et le Hezbollah sur la base de la Résolution 1701 de l'ONU, mais que l'engagement des deux parties à l'appliquer n'était plus suffisant. « Nous travaillons sur une formule qui mettra fin une fois pour toutes au conflit afin qu'il ne recommence pas le mois prochain ou l'année prochaine », a-t-il dit aussi.
Le Liban n'est pas une proie facile En tant que négociateur le plus éminent et officiellement autorisé à parler au nom du « Hezbollah » dans le dossier des efforts visant à mettre fin à la guerre israélienne au Liban, l'attention se porte principalement sur les positions concrètes que le président du Parlement Nabih Berri pourrait prendre dans le contexte des pressions pour l'établissement d'un véritable cessez-le-feu basé sur la Résolution 1701, à laquelle il reste attaché que ce soit dans des déclarations publiques ou privées. Lundi, lors de sa rencontre avec l'envoyé américain Amos Hochstein, Berri s'est montré ferme sur deux points fondamentaux: pas d'amendement à la Résolution 1701 et un rejet catégorique des conditions israéliennes qui violeraient la souveraineté du Liban. Dans la pratique, Berri s'appuie actuellement sur une méthode de négociation à la fois flexible et sous pression, tandis qu'il transmet désormais la position libanaise aux Américains à travers ses outils diplomatiques et qui consiste à ce que le Liban n'est pas une proie facile pour les Israéliens d'imposer les conditions qui leur plaisent. Avant la visite de Hochstein au Liban, Berri a déclaré que c'était l'occasion pour les Américains de parvenir à une solution, et lors d'une longue réunion avec Hochstein, Berri a dit ce qu'il avait dit sur la position du Liban, qui représente un pilier fondamental du champ de bataille du Hezbollah.
Une attitude qui assure les arrières de la résistance Berri rassure ainsi le front de combat grâce à la pression qu'il a exercée sur les Américains, et ce qui a renforcé de plus en plus la position de Berri, c'est la série de attaques effectuées par le Hezbollah au cours des dernières heures, notamment en lançant des drones vers l'aéroport Ben Gourion et en publiant une vidéo de l'attaque contre un rassemblement de soldats israéliens. Ces messages du terrain sont considérés comme une carte très forte qui soutient la position de Berri, car ce dernier pourrait avoir l'intention d'adopter ces opérations comme titre de négociation basé sur « la force du Liban », du point de vue du « Hezbollah ». Les experts concernés par les affaires militaires prouvent qu'il existe une capacité de manœuvre en imposant la carte du terrain sur la table des négociations et en ne suivant pas ce que veulent les Américains et les Israéliens concernant la Résolution 1701, que Hochstein a qualifiée d'« insuffisante ». Ce qui est clair, c'est que Berri n'a pas abandonné et n'abandonnera aucune carte pour protéger les arrières du Hezbollah pendant les négociations, tandis que ce qui a plus d'influence est que Berri pourrait adhérer, plus que jamais, aux opérations spécifiques que le parti met en œuvre afin qu'elles soient un élément décisif lors de tout contact ultérieur avec les Américains. À la lumière de tout cela, on peut dire que le Hezbollah est devenu plus à l'aise en tant que force sur le terrain, et ce qui conforte cette option, c'est le soutien du Premier ministre Najib Mikati, dont la position se calque sur celle du président du Parlement en ce qui concerne les négociations pour un cessez-le-feu. Blinken en Israël, première étape d'une nouvelle tournée au Proche-Orient Le Secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est arrivé en Israël, mardi, première étape d'une nouvelle tournée au Moyen-Orient visant à mettre fin à la guerre dans la Bande de Gaza. Blinken, qui effectue sa onzième tournée dans la région depuis le 7 octobre 2023, devrait discuter avec de hauts responsables israéliens des conflits dans la Bande de Gaza et au Liban, ainsi que de la réponse potentielle de Tel-Aviv à l'attaque de missiles lancée par l'Iran contre Israël le 1er octobre. Du 21 au 25 octobre, Blinken réaffirmera l'engagement des Etats-Unis en faveur d'une paix et d'une sécurité durables dans la région, a indiqué un responsable du Département d'Etat. Il « discutera de la fin de la guerre à Gaza, de la libération des otages et de l'urgence de l'acheminement de l'aide humanitaire pour aider les civils à Gaza ». Avant son arrivée, Blinken a déclaré sur X : « En route pour Israël et d'autres étapes au Moyen-Orient pour des discussions intensives sur l'importance de mettre fin à la guerre à Gaza, de ramener les otages à leurs familles et d'alléger les souffrances du peuple palestinien ». Ce voyage d'une semaine devrait également inclure des escales en Jordanie et à Doha. Les efforts de médiation menés par les Etats-Unis, l'Egypte et le Qatar n'ont jusqu'à présent donné aucun résultat, mais Washington maintient que l'assassinat par Israël du chef du Hamas, Yahya Sinwar, la semaine dernière, pourrait déboucher sur une percée dans les pourparlers. Le Hamas, quant à lui, affirme que le conflit prendra fin lorsqu'Israël mettra fin à sa campagne militaire dans l'enclave sous blocus, qui a fait plus de 42.600 morts depuis le mois d'octobre de l'année dernière.