L'offre du système de formation professionnelle a augmenté de 15 % depuis 2015, traduisant une baisse du taux d'affluence de 23% en 2013 à 17% en 2022, souligne le Policy Center for the New South (PCNS), notant que le Maroc compte aujourd'hui plus de 2.000 établissements de formation professionnelle. Rapport. Le dernier rapport du Policy Center for the New South (PCNS), portant sur la Formation professionnelle au Maroc, a mis en exergue les défis persistants dans ce secteur essentiel au développement socio-économique du pays, malgré les progrès significatifs réalisés durant la dernière décennie. « Le système de formation professionnelle au Maroc a connu des évolutions significatives au fil des années, visant à améliorer son adéquation avec les besoins du marché du travail et à promouvoir l'inclusion sociale. En s'inspirant de modèles internationaux et en intégrant des approches innovantes, le Maroc a su diversifier ses programmes et moderniser ses infrastructures de formation », explique le PCNS dans une récente étude intitulée : « De la classe à la carrière : le rôle stratégique de la formation professionnelle au Maroc ». Les auteurs de cette étude examinent les acquis du système de Formation professionnelle marocain, ainsi que les défis qu'il doit encore relever pour maximiser sa pertinence et son efficacité dans le contexte économique actuel. « Nous proposerons par la suite des pistes d'amélioration pour renforcer l'intégration des formations aux besoins du marché du travail, en nous appuyant sur des exemples de bonnes pratiques internationales », précise le même rapport.
Des acquis et des défis La gouvernance et la coordination du système constituent également un défi majeur, selon le PNCS, affirmant que « le Maroc souffre de fragmentation, avec plusieurs acteurs impliqués mais sans coordination efficace». Il est donc nécessaire de centraliser la gouvernance pour harmoniser les efforts et assurer une meilleure implication des partenaires sociaux dans la conception et la mise en œuvre des programmes de formation, à l'instar du modèle danois. La qualité de la formation doit être améliorée. Le développement continu et la formation des formateurs sont également insuffisants, selon l'enquête, précisant qu'il est essentiel d'investir dans la formation des enseignants pour garantir un enseignement de qualité, inspiré par le modèle suisse. « De plus, certaines infrastructures de formation nécessitent des investissements pour moderniser les équipements et les technologies utilisées, en ligne avec les meilleures pratiques internationales », souligne l'étude, signée par AomarIbourk et Tayeb Ghazi, économistes au PCNS. Ils tiennent à signaler, en outre, que « l'accès et la participation à la Formation professionnelle doivent être renforcés. Comme en Egypte, des barrières géographiques et socio-économiques limitent l'accès à la formation pour certains groupes. Des politiques inclusives sont nécessaires pour garantir une participation équitable ». Ils ajoutent qu'« Il est également fondamental d'améliorer la perception de la Formation professionnelle pour attirer davantage de jeunes, en mettant en avant les opportunités de carrières qu'elle offre, similaires aux efforts de revalorisation observés en Australie ». Pistes d'amélioration
Pour rendre la Formation professionnelle plus pertinente et efficace, il est crucial de renforcer son alignement avec les besoins actuels et futurs du marché du travail, recommandent les auteurs. Cela peut se faire en collaboration étroite avec les entreprises, les associations professionnelles et les secteurs économiques émergents. En outre, le rapport souligne également que la qualité de la formation dépend fortement des compétences des formateurs. Il est essentiel d'investir dans leur développement professionnel continu, notamment à travers des formations régulières, des échanges internationaux et l'exposition aux nouvelles technologies pédagogiques. La création d'un institut national pour la formation des formateurs pourrait centraliser ces efforts et garantir une standardisation de la qualité de l'enseignement. L'apprentissage en milieu professionnel doit être intensifié. Cela inclut la formation en alternance, l'apprentissage et les stages en entreprise. L'étude indique que « Ces modes de formation permettent aux stagiaires d'acquérir des compétences pratiques directement applicables et de faciliter leur insertion professionnelle ». Pour assurer une participation équitable de tous les segments de la population, les auteurs de l'étude estiment qu' « il est nécessaire de développer des programmes spécifiques pour les populations vulnérables, y compris les jeunes issus de milieux défavorisés, les personnes handicapées et les détenus. Des dispositifs de soutien, tels que des bourses d'études, des aides au transport et des programmes de rattrapage, peuvent aider à surmonter les barrières socio-économiques et géographiques ».