« Clair comme l'eau de roche », est le proverbe français qui explique l'attitude des adhérents qui attendait avec impatience le départ de Mohamed Cherkaoui qui a échoué dans sa mission en laissant partir les meilleurs footballeurs gratuitement avec des contrats résiliés pour non paiement des salaires. En effet, l'Algérien Gaya, l'Ivoirien Haj et le Marocain Khafi, très convoités dans le marché mondial, auraient pu être « vendus » à coup de milliards de centimes.
« Perdre de l'argent bêtement » était une erreur impardonnable pour un club en pleine crise financière.
Sans hésitation, sans tambour battant, le président a claqué la porte en confiant la tache de choisir un nouveau mandataire à une commission constituée de Hakim Cherif et d'Abdelhanine Ghorafi, bien sûr sous la surveillance attentive du conseil des adhérents.
L'IRT nécessite un nouveau souffle et le comité actuel a vécu l'échec par une mésentente entre ses membres mais avec la nostalgie d'avoir connu la « remontada » en deux saisons pour assurer le maintien de l'équipe chez les grands du football national.
A vrai dire, personne ne peut renier ce mérite confirmant la déclaration de Mohamed Cherkaoui qui disait : « Pour sauver l'IRT, je suis prêt à m'allier avec le diable ! ».
Cette démission n'est autre que la conclusion d'une assemblée générale « marathonienne » d'une durée de cinq longues heures.
A l'image d'un match de boxe, il y avait deux rounds (le premier le 13 septembre avec quorum non atteint, le second le 27 septembre avec la démission du président), avec l'attente d'un troisième round en octobre (pour l'élection d'un nouveau mandataire).
Heureusement, les péripéties de la boxe n'ont connu ni KO, ni coup de poings mais des paroles blessantes.
Un grand esprit de régionalisme dans les interventions et plusieurs adhérents s'attaquaient indirectement au directeur propriétaire de la société IRT : « Pourquoi confier la commission de sauvetage à quelqu'un qui n'est pas de Tanger ?
Dans cette ville, nous avons des hommes capables de résoudre les problèmes du football tangérois ».
Q'est-ce qu'elle a de particulier cette réunion qui diffère des autres ?
Les interventions des adhérents qui avaient l'habitude du silence et des applaudissements.
Cette fois-ci, il y avait des échanges d'idées, il y avait le dialogue pour le bien de l'équipe.
Deux importantes questions qui donnent beaucoup à réfléchir sont à relever : les mauvaises relations entre l'association et la société et l'étiquette politique des membres du comité et de leurs opposants.
Applaudi longuement, un adhérent disait : « Messieurs, la politique est à la mairie, à la circonscription, au conseil provincial, au conseil de la Région.
Ici, dans cette salle, il n'y a que le football ».
A vrai dire, la politique a fait dévier l'IRT de son droit chemin.
Il y a longtemps, c'était le PJD qui dirigeait le club, hier c'était l'Ittihad Destouri, aujourd'hui, c'est le Mouvement Populaire qui est au comité, demain ce sera le PAM qui sera aux rênes de l'équipe.
Beaucoup de politique pour l'intérêt personnel des élus.
« Comme un cheveu sur la soupe » est la réflexion qui est relatée au moment de la discussion des rapports (moral et financier).
Les adhérents, dépassés par les problèmes de gestion, ne répondaient guère à la problématique que posaient les activités du club et sa comptabilité. On parlait toujours hors sujet.
A la fin, les rapports n'étaient ni approuvés ni rejetés. Incroyable mais vrai, il manquait la signature de l'expert comptable pour donner plus de crédibilité aux volets recettes-dépenses.
Pour éviter de tomber dans le piège d'un autre report de l'assemblée, il y avait un accord à l'unanimité pour constituer une commission dans le but de préparer l'assemblée générale extraordinaire pour l'élection d'un autre président.
Pour gagner du temps, le conseil de sauvetage, présidé par le président de la société, continuera son travail pour que l'effectif joueurs, le staff technique, administratif et médical évoluent dans la tranquillité au championnat.