Depuis le début de l'année courante, les prix du pétrole brut connaissent une forte volatilité passant à maintes reprises en dessous du seuil des 80 $/b. Une situation qui profite aux distributeurs du monde entier, notamment ceux installés aux Maroc, désormais capables de consolider leurs stocks stratégiques sans surplus. Cette fluctuation ne se répercute, toutefois, pas sur les prix à la pompe qui restent supérieurs au pouvoir d'achat du Marocain lambda. Nous sommes évidemment loin derrière la période où l'essence et le diesel frôlaient respectivement les 18 et 16 dirhams/L, mais il n'empêche que si les sociétés opérant dans le marché des hydrocarbures bénéficient des aléas de la conjoncture, les citoyens devraient également en profiter, ne serait-ce que temporairement, le temps que le cours du pétrole reparte à la hausse. Car si la dernière analyse du Conseil de la Concurrence montre que les neuf principales sociétés de distribution au Maroc ont dégagé, au titre du premier trimestre de l'année 2024, « une marge brute moyenne pondérée de 1,46 DH/L pour le gasoil et 2,07 DH/L pour l'essence », la situation financière des ménages, elle, s'est gravement dégradée, comme en témoigne la dernière note de conjoncture du HCP. Et c'est là que le gendarme des marchés, censé lutter contre les pratiques anticoncurrentielles, devrait entrer en jeu et user de ses prérogatives pour garantir l'équilibre de mise entre les marges des opérateurs et les bourses des ménages. Mais pour ce faire, il faut tout d'abord agir de manière plus ferme dans le dossier relatif aux éventuelles pratiques anticoncurrentielles dans le marché des hydrocarbures, qui exaspère les consommateurs. Dans son rapport annuel publié lundi dernier, le Conseil de Rahhou s'est engagé à élaborer un rapport de suivi concernant le secteur de l'or noir. Pourvu qu'il soit suivi d'actions et de mesures concrètes pour mettre fin à cette polémique qui a tant duré !