La diffusion de vidéos en direct de son lieu de travail sur les réseaux sociaux, notamment TikTok, est ddevenue une tendance à part entière, mettant en question le respect des dispositions strictement édictées dans le règlement intérieur de l'entreprise. Détails. Le boom fulgurant de TikTok continue de créer des surprises poussant les utilisateurs à franchir même les limites les plus rigoureuses, défiant ainsi les règles établies. La plateforme, qui offre à ses utilisateurs une Toile créative pour s'exprimer librement, a inlassablement ouvert de nouveaux horizons de connectivité, redéfinissant la manière dont les internautes partagent leurs expériences quotidiennes. Cette application de médias sociaux, initialement connue pour ses vidéos courtes et divertissantes, est devenue un terrain fertile pour une nouvelle tendance intrigante : diffuser des vidéos en direct depuis son lieu de travail. Désormais, il serait presque impossible de scroller sur TikTok sans tomber sur une vidéo diffusée en direct derrière son bureau ou sur un site de travail en plein air. Que ce soit pour partager des moments en coulisses, présenter des projets en temps réel ou simplement pour interagir avec les abonnés pendant les heures de travail, les utilisateurs de TikTok trouvent de plus en plus de moyens de partager leur vie professionnelle en temps réel. Un fait surprenant : ces lives, diffusés généralement pendant les heures de travail et dont la durée s'évalue à des heures, suscitent le grand intérêt des internautes, permettant aux « liveurs » de gonfler leurs revenus, basés tout simplement sur l'audience. Soucieux à la fois de leurs revenus sur la plateforme et de leur emploi régulier, ces mêmes individus se trouvent aujourd'hui confrontés à une interrogation discrète mais pressante sur les implications éthiques et professionnelles de cette tendance. Ils se demandent, parfois en secret, les défis qu'elle représente tant pour eux que pour l'entreprise, à la lumière des normes professionnelles établies dans les textes qui régissent la relation employé-employeur. Ces mêmes textes qui prévoient des dispositions veillant sur la protection de la vie privée des collaborateurs y compris au sein de l'entreprise.
Vie privée VS vie professionnelle Ces dernières stipulent qu'une exécution correcte et efficace d'un contrat de travail exige que le salarié se consacre pleinement au temps et au lieu de travail à son activité professionnelle. Ceci dit, « le salarié n'a en aucun cas le droit d'utiliser pour ses besoins personnels les réseaux sociaux pendant son temps de travail », tranche Me Nizar Bouknou, avocat de travail au Barreau de Marrakech. L'expert explique à cet égard que l'utilisation des réseaux sociaux par un salarié pour des fins non professionnelles dans le lieu de travail et durant l'exécution de ses tâches professionnelles est contraire au règlement intérieur de l'entreprise et aux stipulations du Code de travail, et constitue « une faute grave », conformément à l'Article 39 du Code du travail. Notre expert précise, par ailleurs, que l'employeur peut engager une procédure légale contre le salarié concerné au sujet de cette pratique contradictoire au règlement intérieur de l'entreprise (utilisation des réseaux sociaux pour des fins non pro durant le travail). Mais, avant de ce faire, l'employé est convoqué par son employeur pour une séance d'écoute en respect de son droit de se défendre.
Risques sérieux A l'issue de cette procédure, le salarié peut ainsi être sanctionné, voire licencié, pour avoir révélé par le biais des réseaux sociaux des informations confidentielles, publier des images de l'entreprise ou de ses membres sans autorisation, ou pour avoir tenu des propos concernant son employeur dépassant le cadre de la liberté d'expression. « Les jugements rendus par la justice marocaine dans la matière sociale du droit de travail ont ainsi validé le licenciement d'un salarié pour usage d'internet et des réseaux sociaux dans l'entreprise, à des fins non professionnelles », a relevé Me Bouknou. Au-delà du licenciement, l'entreprise est en mesure d'interdire à ses collaborateurs l'utilisation des réseaux sociaux comme TikTok sur les appareils mis à leur disposition pour accomplir leurs missions dans le cadre de leur travail quotidien. Question de renforcer la protection des données et les risques de cyberespionnage, qui découlent de cette pratique dont les effets s'avèrent si sérieux sur l'activité de l'entreprise mais également sur la performance des collaborateurs dans un contexte marqué par une charge de travail importante.