La réforme éducative a été au cœur de la séance plénière des questions réservées à la politique générale du gouvernement, au cours de laquelle Aziz Akhannouch a annoncé un nouveau round de dialogue plus avancé dans le secteur de l'Education. Détails. Quelques mois après avoir tourné la page sur la crise des enseignants, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, s'est présenté, lundi, à la Chambre des Représentants pour communiquer sur les tenants et les aboutissants de la réforme de l'Education, un secteur vital qui a fait l'objet de multiples tensions pendant des mois, en raison de la grogne des enseignants.
Bien que le Statut Unifié, tel que dicté par l'accord du 26 décembre, peine toujours à voir le bout du tunnel, il n'en demeure pas moins que des acquis majeurs ont été réalisés, réconciliant enfin les enseignants avec leurs classes après des mois successifs de crise.
Lors de ladite séance, tant attendue par les députés, le Chef du gouvernement s'est félicité du chemin parcouru visant à remédier aux lacunes persistantes au sein de l'école publique. Satisfait de son bilan, Akhannouch a rassuré sur la mise en œuvre des différentes composantes de la réforme, contenues dans la feuille de route, et ce, malgré le cumul des problématiques en suspens dans le secteur de l'Education nationale.
En scellant un accord final avec les centrales syndicales autour du Statut Unifié, suite à de longs mois de pourparlers, l'Exécutif a réussi, selon les termes de son Chef, de répondre à l'ensemble des revendications des enseignants, assurant la stabilité de l'école publique tout en reconstruisant la confiance de tous ses acteurs.
Acquis historiques
Devant les députés, Akhannouch s'est dit convaincu du rôle central du corps enseignant dans l'aboutissement de la réforme éducative. Raison pour laquelle « le gouvernement a toujours placé la nécessité de réhabiliter l'enseignant, d'améliorer ses conditions financière et morale, et de traiter les dossiers des catégories en suspens depuis plus de deux décennies parmi ses priorités », a-t-souligné. Depuis le début de son mandat, « le gouvernement a veillé à l'instauration d'un climat de confiance avec les composants de l'école publique », a indiqué Akhannouch. Cette volonté s'est traduite, selon lui, par la tenue d'une série de rencontres avec les centrales syndicales les plus représentatives du secteur dans le but de recevoir les doléances des enseignants et d'examiner les voies de l'amélioration de leurs conditions de travail.
Les parties concernées sont parvenues à un accord le 18 janvier 2022, lequel a permis le règlement de plusieurs dossiers en suspens depuis des années. Celui du 14 janvier 2023 a, pour sa part, permis de poser les jalons du nouveau Statut Unifié relatif au corps enseignant. Citant les avantages dont les enseignants devraient bénéficier suite à la sortie du Nouveau statut unifié, le Chef du gouvernement s'est félicité de l'augmentation des salaires de 1.500 Dirhams et l'introduction d'une indemnisation de 1.000 dirhams à partir du 3ème grade hors échelle.
Les enseignants du primaire et du collège vont devoir bénéficier également de la promotion hors échelle. Outre cela, le Chef de l'Exécutif a rassuré sur les efforts consentis pour accélérer le processus de la promotion dans les grades pour tous les fonctionnaires et à régler les dossiers en suspens, dont celui des fonctionnaires de la cellule 10 et des fonctionnaires titulaires de master, de doctorat ou d'autre diplôme dont l'équivalence est reconnue. De plus, un nouveau Comité des enseignants-chercheurs spécialisés dans l'éducation et la formation a été créé en vue d'accélérer les travaux de recherche dans ce secteur vital.
Un nouveau round de dialogue
Pourtant, « le gouvernement ne s'arrêtera pas là », rassure Akhannouch. Ainsi, « l'Exécutif est déterminé à prendre à bras le corps les problèmes qui sévissent à l'école publique, en annonçant un nouveau round de dialogue social », ajoute Akhannouch sans fournir des détails supplémentaires à ce propos.
Nouvelle génération d'enseignants
Sur un ton optimiste, Aziz Akhannouch a exprimé la volonté de son gouvernement de promouvoir l'école marocaine et renforcer son attractivité. Si cela passe nécessairement par l'amélioration de la formation professionnelle, l'Exécutif continuera de veiller sur la qualification éducative et professionnelle en vue de les doter des compétences nécessaires pour bien exercer le métier de l'enseignement.
Dans cette optique, il a été procédé à l'adoption de « présélection » et de la « formation de base » comme leviers de qualification et de développement des ressources humaines, à travers la mise en œuvre d'une nouvelle ingénierie pour une formation sur 5 ans, en application des dispositions de l'accord-cadre, pour lesquelles le gouvernement a prévu une enveloppe financière de plus de 4 milliards de dirhams, de faire en sorte que ces filières de formation puissent accueillir 28.000 étudiants la première année et 50.000 à la fin du mandat gouvernemental actuel.
Cous d'amazigh et d'anglais
Soulignant la nécessité d'améliorer le niveau scolaire des élèves, le Chef de l'Exécutif s'est arrêté sur l'état d'avancement du chantier relatif à la généralisation de l'enseignement de la langue amazigh.
Selon les données présentées par Aziz Akhannouch, l'enseignement de la langue amazighe a été introduit dans un tiers des écoles primaires. Ainsi, plus de 745.000 élèves bénéficient, désormais, de cours d'amazighe, soit 20% des élèves du primaire.
Quant à l'anglais, « le gouvernement a également veillé sur l'élargissement de l'enseignement de l'anglais de 28% pour les élèves de la 1ère année du cycle secondaire collégial et de 62% pour la 2ème année du cycle secondaire collégial », a expliqué Aziz Akhannouch. Les recommandations de la Cour des Comptes au cœur des actions du département de l'éducation
Plusieurs membres du gouvernement ont assuré, lundi, leur interaction positive avec les recommandations et les conclusions du rapport de la Cour des Comptes. De son côté, le ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa, a indiqué que son département a œuvré pour l'élargissement du réseau des écoles communautaires depuis 2018, conformément au Plan d'action signé devant SM le Roi Mohammed VI, à la Charte nationale de l'éducation et de la formation et à la vision stratégique de la réforme 2015-2030. Il a relevé, dans ce contexte, l'augmentation du nombre de ces écoles, qui est passé de 134 lors de l'année scolaire 2018-2019 à 306 établissements en 2023-2024. Il a ajouté, par ailleurs, que son ministère se penche sur un cadre de référence pour les écoles communautaires qui soit adapté aux besoins de la population et aux conditions géographiques et socio-culturelles, en termes de services fournis, de méthodes de gestion et d'engagements des différents acteurs. Un cadre qui permet de combiner l'enseignement préscolaire, primaire, collégial et le tronc commun selon les besoins, conformément à la loi-cadre.