Sous l'égide de la coordination syndicale des enseignants de la «cellule 10», des professeurs ont investi, ce lundi 2 janvier, l'avenue menant du ministère de l'Education nationale au siège du Parlement à Rabat. Enseignants des académies, cadres, contractuels et toutes catégories confondues du corps de l'Education, réclament encore et toujours à leur tutelle leur droit à une promotion avec la régularisation de leurs arriérés de salaire.
Ils dénoncent la réticence du gouvernement à répondre à leurs diverses revendications, arguant que le dossier revendicatif n'a toujours pas été résolu. Dans le détail, il s'agit notamment des enseignants agrégés, des enseignants qui travaillent dans les zones difficiles ou reculées, des enseignants du primaire et du collège et des enseignants suppléants qui n'ont pas droit à leur échelle, ou encore le dossier relatif à l'hors échelle après 7 ou 8 ans de travail, qui bloque la promotion de l'enseignant. Sans oublier les «enseignants contractuels» qui demandent le changement de leur statut pour être rattachés à la tutelle et non aux régions.
Devant le Parlement, les manifestants ont appelé à la tenue de la promesse sur la rétroactivité «matérielle et administrative», conformément à l'accord social du 26 avril 2011, conclu entre le gouvernement, trois syndicats (UMT, UNTM et UGTM) et la CGEM.
Face à cette situation, les enseignants promettent de poursuivre leurs manifestations pour tenter de persuader l'Exécutif de répondre à leurs revendications. Pour le moment, les syndicats sectoriels restent inflexibles. Les cinq syndicats les plus représentatifs du secteur avaient demandé au ministère de tutelle de faire un effort supplémentaire pour satisfaire toutes les revendications des différentes catégories d'enseignants.
De son côté, le ministre de l'Education nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa, a tenu une série de réunions destinées à mettre en place le cadre général du projet du nouveau statut. Ce dernier sera uniforme pour tout le personnel du secteur de l'Education nationale et leur garantira les mêmes droits et opportunités offertes par la Fonction publique.
Le dialogue sur le statut du corps enseignant se poursuit pour «trancher sur certains points de discorde». Le gouvernement et les syndicats concernés ont exprimé leur volonté de dépasser ces points de discorde et de «réaliser un progrès notable en la matière», a indiqué le ministre devant les députés en novembre dernier. Le dialogue social sectoriel ouvert par le ministère avec les syndicats de l'enseignement les plus représentatifs «traduit la volonté commune d'atteindre des résultats positifs», a-t-il précisé. Encadré Vers un statut unifié pour les enseignants des AREF Un accord d'étape avait été signé début 2022 par le gouvernement et les cinq syndicats d'enseignement les plus représentatifs pour mettre fin à la vague de grèves lancées par les enseignants cades des Académies Régionales de l'Enseignement et de Formation. En effet, le Chef du gouvernement avait annoncé que les rounds de dialogue social avec les secrétaires généraux des syndicats avaient permis de mettre sur la table des négociations un nombre de dossiers, ce qui a permis, selon lui, de poser les questions épineuses qui n'ont pas été résolues depuis des années.
L'accord comporte plusieurs mesures se rapportant, notamment, à la révision du statut actuel des fonctionnaires du ministère de l'Education nationale et à la création d'un statut motivant et unifié qui englobe l'ensemble des catégories du système éducatif, au règlement de plusieurs dossiers revendicatifs prioritaires, à savoir ceux des cadres de l'administration éducative, des conseillers en orientation et planification pédagogique, des enseignants du primaire et du collégial chargés hors de leur cycle, des cadres d'enseignement titulaires de diplômes supérieurs ou de doctorat.