Les avions de combat de l'occupation israélienne ont lancé, lundi à l'aube, une série de raids sur diverses zones de la bande de Gaza, concentrant les bombardements sur la zone ouest de la ville et les environs de Khan Yunis, au moment où Netanyahu rejette une proposition de trêve et réfute toute notion d'Etat palestinien. L'aviation israélienne a bombardé les maisons des Palestiniens du camp de Bureij, causant d'importantes destructions et blessant de nombreux citoyens. L'avion d'occupation a ouvert le feu dans les zones orientales situées entre les gouvernorats de Khan Yunis et de Rafah, au sud de la bande de Gaza, coïncidant avec des bombardements d'artillerie, les plus intenses sur Khan Yunis depuis le début de l'agression. Les médias locaux ont rapporté qu'un drone quadricoptère israélien avait ouvert le feu sur des habitants de la région d'Al-Mawasi, à l'ouest de la ville de Khan Yunis, à proximité du complexe médical Nasser, et sur les personnes déplacées de l'université d'Al-Aqsa. Des sources locales ont rapporté aussi que les véhicules militaires de l'armée israélienne ont encerclé le complexe médical Nasser à Khan Yunis sur trois côtés, à environ un kilomètre de l'hôpital Al-Amal, parallèlement à des bombardements continus à proximité de l'hôpital Nasser. L'occupation a également bombardé plusieurs maisons dans la région de Qizan Rashwan, au sud de Khan Yunis, et rasé les maisons.
Des milliers de disparus
Dimanche, 12 Palestiniens, dont 3 enfants et une femme, sont arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Yunis à la suite des violents bombardements et raids israéliens. Les avions d'occupation israéliens ont également bombardé les quartiers est d'Al-Tuffah et d'Al-Daraj dans la bande de Gaza. Par ailleurs, l'Observatoire Euro-Med a confirmé l'intensification par les forces d'occupation de la politique d'affamer les populations palestiniennes en empêchant l'arrivée des aides humanitaires aux habitants des zones de la ville de Gaza et du nord de la bande de Gaza, politique utilisée comme une arme pour provoquer les déplacements forcés en obligeant les civils à l'exode pour tenter d'éviter la mort par les bombardements ou la famine. L'Observatoire avait aussi fait état, il y a quelques jours, d'environ 100.000 victimes entre martyrs, disparus et blessés plus de 100 jours après l'agression contre Gaza, affirmant qu'« Israël a commis d'horribles crimes de guerre ». Au dernier pointage des autorités de la santé de l'enclave, le bilan des pertes palestiniennes s'est élevé à environ 25.105 morts, et 62.681 blessés, en majorité des femmes et des enfants, tandis que des milliers de victimes sont toujours sous les décombres et jonchent les routes inaccessibles.
Netanyahu rejette un plan de cessez-le-feu
Par ailleurs, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a rejeté dimanche la proposition d'accord de cessez-le-feu avancée par le Qatar, les Etats-Unis et l'Egypte, tandis que l'armée israélienne continuait à pilonner l'enclave palestinienne. Citant des responsables égyptiens, un article du Wall Street Journal publié dimanche indique que les médiateurs ont proposé un cessez-le-feu de 90 jours. Dans la première phase, les combats cesseraient et le Hamas libérerait tous les otages civils israéliens, tandis qu'Israël libérerait les prisonniers palestiniens et augmenterait son aide à Gaza. Le plan comprend également des éléments relatifs à la reconstruction de Gaza et à des négociations sur un cessez-le-feu permanent et sur la relance du processus visant à créer un Etat palestinien. Le chef du gouvernement israélien a rejeté les éléments clé du plan, notamment l'idée de créer un Etat palestinien. "Je ne ferai aucun compromis sur la nécessité d'un contrôle total de la sécurité par Israël dans tous les territoires à l'ouest du Jourdain", a-t-il affirmé dans un discours vidéo à la nation, en référence à la Cisjordanie, un territoire capturé par Israël en même temps que la bande de Gaza lors de la guerre de 1967. "En tant que Premier ministre d'Israël, j'ai fermement soutenu cette position malgré d'importantes pressions nationales et internationales. Tant que je serai Premier ministre, je continuerai à insister fortement sur ce point", a-t-il souligné. Il a déclaré que la création d'un Etat palestinien poserait "un danger existentiel" pour Israël, sans donner plus de raisons. Les exactions israéliennes frappent aussi la Cisjordanie occupée Par ailleurs, la Cisjordanie occupée n'est pas en reste de l'agression israélienne, où le nombre de Palestiniens de Cisjordanie détenus dans les prisons israéliennes est passé à 6195 depuis le 7 octobre, après l'arrestation de 25 Palestiniens dans la nuit du dimanche au lundi, selon un communiqué commun rendu public par l'Autorité palestinienne pour les affaires des prisonniers et ex-prisonniers (gouvernementale) et le Club des prisonniers palestiniens (non-gouvernemental). Les deux organisations ont affirmé que "Le nombre d'arrestations après le 7 octobre de l'année dernière s'est élevé à plus de 6195 détenus". "Ce bilan inclut ceux qui ont été arrêtés chez eux, dans les postes de contrôle militaires, ceux qui ont été forcés de se rendre sous la pression et ceux qui ont été retenus en otages", a expliqué le communiqué. L'Autorité et le Club ont ajouté que l'armée israélienne a arrêté "au moins 25 citoyens de Cisjordanie, parmi lesquels des anciens prisonniers, depuis la nuit d'hier (dimanche) jusqu'au matin du lundi". Selon les deux organisations, les arrestations se sont réparties entre les gouvernorats de Jénine, Tulkarem, Qalqilya et Naplouse (nord), Ramallah et Jérusalem (centre), Hébron (sud) et Jéricho (est). Les organisations ont dénoncé des "campagnes d'arrestation (qui) se sont accompagnées de perquisitions et de harcèlements à grande échelle, de passages à tabac sévères et de menaces contre les détenus et leurs familles, en plus des sabotages et des destructions généralisées des maisons des citoyens". Elles ont aussi indiqué que les données relatives aux cas d'arrestation "incluent ceux qui ont été maintenus en détention par l'occupation, ou ceux qui ont été libérés par la suite".