Imaginez que vous vivez, le temps d'une journée, voire le temps d'une rêverie, la tranquillité d'une flânerie dans les rues de Rabat, sans subir le vacarme des klaxons ou encore le stress d'un trafic motorisé congestionné. Un rêve impossible ? Que nenni ! Par le biais de l'initiative « Rabat, sans ma voiture », la ville des Lumières souhaite offrir aux Rbatis le confort et le luxe de se déambuler dans le centre-ville et de profiter, en toute quiétude, de ses espaces tout de vert vêtus et de ses rues, riches en Histoire et en mémoire. Que ce soit à pied ou à bord de tout véhicule respectueux de l'environnement, les citoyens sont invités à profiter de cette occasion exceptionnelle pour se déplacer librement et respirer un air moins pollué. Une initiative qui encourage chacun à adopter une mobilité urbaine plus douce et plus engagée. Partant de ce principe, et en vue de hisser Rabat au niveau des villes mondialement connues pour leur éco-conduite, telles que Singapour, Séoul ou Tokyo, l'Association Jeunes du 21è siècle (J21s) a réussi à mettre en œuvre la Journée mondiale des villes sans voitures, célébrée chaque année le 22 septembre, en établissant, en étroite collaboration avec les autorités locales, un circuit prédéfini fermé aux voituriers. Rabat célèbre cette journée depuis 2017. Pour Aziz Fekkaki, président de l'association, c'est grâce aux efforts consentis par l'Association et au soutien des Autorités locales et des médias que la ville des Lumières figure parmi les villes du monde qui célèbrent cette journée, à l'instar de Paris et de Bruxelles. Avant l'éco-responsabilité, l'éco-conduite ! Dès lors, l'Association entend ancrer les bonnes pratiques profitables à l'environnement en promouvant des alternatives plus propres aux véhicules à combustion conventionnels. Elle vise également à contribuer aux changements de comportement en encourageant l'éco-conduite, le covoiturage et les transports publics. Outre son aspect écologique en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la mobilité douce contribue grandement à l'amélioration de la qualité de vie des citoyens. « Se passer de voiture en organisant ses déplacements est tout à fait possible », a-t-il déclaré, précisant qu'elle permet d'économiser les frais de carburant, qui ont un impact négatif sur l'environnement, et qu'elle contribue à améliorer la santé des citadins. Aussi a-t-il tenu à noter qu'au Maroc, le parc automobile est largement constitué de véhicules à moteur thermique, les plus responsables des émissions du CO2 dans l'atmosphère. Cette initiative écologique est, donc, une action résolument tournée vers la promotion des comportements de mobilité urbaine plus durable, incitant les décideurs à penser à des solutions plus appropriées afin de transiter vers une ville plus respectueuse de l'environnement et de la qualité de vie et le bien-être de ses habitants.
Houda BELABD Quid de l'accessibilité de la mobilité durable? Le Royaume s'est engagé sur la voie de la durabilité à maints égards avec, entre autres, des infrastructures modernes liées à des transports de qualité et plus respectueux de l'environnement, tels que les trains à grande vitesse, les tramways et les bus rapides, dans le but de promouvoir le bien-être de la population urbaine. Cependant, le modèle organisationnel correspondant semble atteindre ses limites. D'ailleurs, dans son rapport « Mobilité durable : vers des modes de transport durables et accessibles », publié en 2021, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) recommande de promouvoir des solutions durables et accessibles (covoiturage, parkings relais, pistes cyclables), tout en réduisant la dépendance à l'égard des véhicules privés.