Le Maroc est résolument engagé à décarboner son secteur des transports, responsables de 30% des émissions de gaz à effet de serre du pays. À travers des initiatives, tels le Forum International des Transports et les objectifs ambitieux en matière d'énergies renouvelables, le Royaume trace la voie d'une mobilité verte et d'un avenir plus propre pour ses citoyens et l'environnement. Dans la cadre de la vision ambitieuse du Royaume pour un avenir durable, la décarbonation des transports émerge comme un élément central et essentiel. Dans cette optique, le Maroc s'attache fermement à cette cause en prenant des mesures concrètes et en mettant en place une législation adaptée afin de minimiser les émissions de gaz à effet de serre.
A cet effet, le Forum International des Transports (FIT), en coordination avec le ministère du Transport et de la Logistique, a organisé un atelier sous le thème : « La décarbonation des transports au Maroc » à Rabat, ce jeudi. L'objectif étant de débattre des différents scenarii pour cet audacieux projet à l'horizon 2050.
En effet, faut-il le rappeler, le Maroc fait partie de ce groupe restreint de nations engagées dans ce projet dont l'Argentine, l'Azerbaïdjan et l'Inde. Le programme consiste en l'évaluation des politiques publiques visant à réduire les émissions de carbone dans le secteur des transports. Il permet, également, de formuler des propositions et des orientations aux pays membres en utilisant des plans de modélisation pour évaluer l'impact des politiques adoptées.
Des indicateurs qui interpellent
« 38% de l'énergie consommée, globalement, au Maroc sont absorbés par le secteur des transports, représentant ainsi près 30% des émissions de gaz à effet de serre. Ce qui explique la place cruciale et l'importance de ce programme dans l'élaboration des différents projets de développement durable », éclaire Mohammed Abdeljalil, ministre du Transport et de la Logistique, lors de cet atelier. Et de souligner que « le ministère de tutelle a pris, durant cette décennie, un nombre important de mesures visant à minimiser les répercussions des émissions de gaz à effet de serre mais aussi à préserver l'environnement ».
Pour sa part, Abdelmadjid BenOumrhar, chef de la division de la contractualisation et des partenaires et directeur par intérim de la mobilité urbaine et du transport au ministère de l'Intérieur, a noté que « 70% des émissions de carbone dans le secteur des transports se concentrent dans les milieux urbains. Il est donc urgent de faire face à ce fléau et d'améliorer la vie des citoyens, en particulier les citadins, en contribuant ainsi à la transition énergétique ».
En outre, Abdeljalil a révélé que « son Département est en train de finaliser un système de mesure, de contrôle et de surveillance des émissions de carbone dans le secteur des transports, ce qui permettra de formuler des recommandations adéquates visant à les réduire ».
Un leader régional, chiffres à l'appui
Cependant, et malgré les défis, l'objectif ambitieux fixé par le Royaume du Maroc, visant à satisfaire 52 % de ses besoins en électricité à partir de sources renouvelables d'ici 2030, demeure la plus réalisable au sein de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). Cette ambition repose sur des données tangibles, avec un plan cherchant à ajouter environ 3,6 GW6 de nouvelles capacités solaire et éolienne, lit-on dans un rapport de Global Energy Monitor.
Ledit document met, également, en avant qu'une part significative de cette capacité, soit 41 GW, est déjà affectée à la production d'hydrogène ou à l'exportation directe d'électricité vers l'Europe. Ces données indiquent que les 3,5 GW restants de capacité solaire et éolienne, à grande échelle potentielles au Maroc, pourraient considérablement rapprocher le pays de la réalisation de ses objectifs en matière d'énergies renouvelables.