Le Maroc demeure en tête des pays africains dans le secteur des énergies renouvelables. Plus ambitieux, il souhaite étendre son leadership dans toute la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). Le Royaume souhaite poursuivre son développement avant-gardiste dans le domaine des énergies renouvelables. C'est ce que laisse entendre une récente note publiée par Global Energy Monitor qui a affirmé, cette semaine, que le Maroc occuperait le deuxième rang de la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (MENA) en termes de production d'énergie renouvelable d'ici 2030. « Oman, le Maroc et l'Algérie poursuivront collectivement plus de 39,7 GW de projets potentiels d'énergie solaire et éolienne, soit près de quatre fois leur nouvelle capacité potentielle au gaz. Ces leaders émergents sont sur la bonne voie pour rejoindre l'Egypte et les Emirats arabes unis en tant que puissances régionales, ce qui aidera la Ligue arabe à atteindre son objectif collectif de développer 80 GW d'énergies renouvelables d'ici 2030 », prévoit l'ONG. Dans le détail, la production du Maroc atteindra 14,4 gigawatts, suivie de celle de l'Algérie (10 gigawatts), tandis que Oman sera en tête avec une capacité de plus de 15,3 gigawatts. Dans ladite note, issue d'un rapport de recherche, l'organisation américaine indique que les projets d'énergie renouvelable lancés dans les pays arabes atteindront, lors de leur mise en service, 92% des objectifs énergétiques pour 2030. Elle note que la région poursuit des projets solaires et éoliens à grande échelle qui augmenteraient ensemble sa capacité d'énergies renouvelables de 73,4 gigawatts (GW). Il convient de noter qu'entre 2000, l'année à partir de laquelle le Maroc a fait des énergies vertes l'un de ses grands axes stratégiques, et 2022, la région MENA dispose de plus de 12 GW de capacité de production d'énergie solaire et éolienne à grande échelle. Une production qui devrait sextupler d'ici 2030. « Le Maroc, la Tunisie et l'Egypte ont mis en service les premiers parcs éoliens de la région en 2000. Les premières opérations solaires à grande échelle ont commencé aux Emirats arabes unis et en Arabie Saoudite en 2009 et 2010, respectivement. Aujourd'hui, la région dispose de plus de 12,1 GW de capacité de production à partir de ces deux sources d'énergies renouvelables. Les parcs éoliens en exploitation ont une capacité de 4,7 GW, tandis qu'elle est de 7,4 GW pour les installations solaires à grande échelle en exploitation », rappelle l'organisation américaine. Le Maroc maintient le cap En matière d'énergies renouvelables, les Emirats arabes unis sont en tête de la région en termes de production solaire à grande échelle. Ses fermes solaires à grande échelle génèrent 2,6 GW d'électricité, indique l'étude. L'Egypte est quant à elle le leader éolien de la région, avec des parcs éoliens générant 1,6 GW d'électricité. La capacité éolienne en exploitation de l'Egypte, combinée à sa capacité solaire en exploitation à l'échelle des services publics (1,9 GW), place le pays au sommet de la région dans la production combinée d'énergie solaire et éolienne (3,5 GW au total). En raison de leurs investissements dans le solaire à grande échelle, les Emirats arabes unis se classent au deuxième rang dans la région pour le solaire et l'éolien à grande échelle, suivie par le Maroc (1,9 GW) et la Jordanie (1,7 GW). « Le Maroc cherche à maintenir son ascension précoce au sommet des puissances du renouvelable dans sa région. Les 14,4 GW de projets solaires et éoliens à grande échelle que le pays est sur le point de déployer au cours des cinq prochaines années représentent plus de six fois ses investissements potentiels dans le gaz », rappelle Global Energy Monitor. Et d'ajouter : « Selon le Global Wind Power Tracker et le Global Solar Power Tracker, le Maroc ajoutera 14 GW de capacité solaire et 1,3 GW de capacité éolienne entre 2018 et 2027, doublant presque son objectif. Cependant, environ 12 GW de capacité potentielle sont prévus pour des projets orientés vers l'exportation». Alors que l'Egypte, les Emirats arabes unis, le Maroc et la Jordanie ont été les premiers pays de la région à adopter la production éolienne et solaire à grande échelle, Oman, l'Algérie et le Koweït cherchent à rejoindre ce groupe. Compétitivité énergétique des entreprises Les opportunités de stockage et d'exportation stimulent le développement dans la région MENA. Au Maroc, la baisse des coûts des énergies renouvelables, notamment le solaire et l'éolien, offrent une véritable opportunité pour la compétitivité énergétique des entreprises et pour la décarbonation des économies. Pour rappel, le prix du kilowatt/heure est passé en 10 ans de 3,50 MAD à moins de 50 centimes. Le secteur de l'énergie est devenu, donc, un marché porteur et ouvre la voie vers un développement d'entreprises autour des projets renouvelables, les services, notamment le conseil, l'ingénierie, l'installation, l'exploitation et la maintenance, mais aussi la production et la fabrication des équipements. Dans la région MENA, les projets de parcs solaires et éoliens à grande échelle en cours dans cette région sont remarquables, avec une taille moyenne des parcs solaires potentiels qui dépasse quatre fois celle du reste du monde, note-t-on. Un fournisseur clé d'hydrogène vert Le Maroc poursuit son élan et ambitionne également de développer un fort écosystème industriel autour des énergies renouvelables, notamment pour la fabrication des composants et des équipements des énergies renouvelables ainsi que de nouvelles filières telles que, l'hydrogène vert et ses applications (le Power-to-X) et la mobilité durable. Le Royaume, qui jouit d'un potentiel «important» pour développer ce nouveau secteur de la transition énergétique, pourrait commencer la production d'hydrogène vert «made in Morocco» d'ici trois ans. Le Maroc «peut devenir un fournisseur clé d'hydrogène vert» pour l'Europe principalement, qui a un grand besoin d'hydrogène vert et que cette production ne peut pas être réalisée dans sa totalité par les pays de l'Union Européenne. Dans cet ordre d'idées, des sociétés européennes travaillent déjà sur des projets de partenariat avec des acteurs de l'écosystème au Maroc. Safaa KSAANI L'énergie consommée serait 100 % écologique d'ici 2030
En 2015, le Maroc a annoncé qu'il prévoyait d'ajouter 4,6 GW de capacité solaire et 4,2 GW de capacité éolienne entre 2018 et 2030 pour atteindre un mix énergétique de 52% de capacité renouvelable d'ici 2030. En octobre 2021, le pays avait ajouté 4 GW d'énergie renouvelable, lit-on dans une récente note publiée par Global Energy Monitor. "Selon le Global Wind Power Tracker et le Global Solar Power Tracker, le Maroc aura ajouté 14 GW de capacité solaire et 1,3 GW de capacité éolienne entre 2018 et 2027, doublant presque son objectif. Cependant, environ 12 GW de capacité potentielle sont prévus pour des projets orientés vers l'exportation", note-t-on.