Loin des dégâts du séisme d'Al-Haouz, qui ont tragiquement dominé l'actualité au cours des deux dernières semaines, la vie au sein des différentes institutions nationales reprend son cours. La résilience de notre Nation face à une telle catastrophe a été remarquable, montrant une solidarité et une cohésion inébranlables de la part de notre peuple. Mais au moment où nous continuons à panser les plaies de ce drame, il est tout aussi important de se pencher sur d'autres défis, moins visibles peut-être, mais tout aussi significatifs. En juin dernier, l'Exécutif a adopté un projet de loi pour consolider le dispositif de lutte contre le dopage dans le domaine sportif, portant également la création de l'Agence marocaine de lutte contre le dopage (AMAD). L'idée était d'adapter les dispositions de la législation en vigueur aux standards internationaux, de sorte à booster l'image du secteur sportif marocain, surtout dans un contexte où le Royaume rayonne à l'international, après les prouesses réalisées par l'équipe nationale lors de la Coupe du Monde et les exploits d'autres athlètes dans différentes compétitions de renommée. Depuis lors, cette Agence se plie en quatre pour mener à bien sa mission, en multipliant les formations, en renforçant ses instances et en consolidant ses dispositifs de contrôle. Sauf qu'au-delà des prérogatives de ce gendarme du dopage sportif et en aval des mesures prises pour freiner ce phénomène dans les milieux professionnels concernés, il reste encore un grand travail sécuritaire à déployer en aval pour détecter la provenance des produits dopants dont l'usage ne se limite pas aux stades et aux compétitions officielles. Les stéroïdes anabolisants, qui se sont infiltrés insidieusement dans le quotidien des sportifs amateurs, et qui se vendent sans contrôle apparent dans des magasins peu scrupuleux et même dans certains souks de proximité, créent un véritable problème de santé publique qui traduit limpidement les limites des divers dispositifs en vigueur. L'efficacité de la stratégie nationale contre le dopage transcende donc les efforts d'une simple agence étatique, pour s'étendre jusqu'à certains acteurs qui pourraient paraître les moins concernés et donc les plus improbables. Il s'agit en l'occurrence de notre douane qui est garante de l'imperméabilité de nos frontières pour ce genre de substances nocives, mais également des autorités locales qui accordent les patentes commerciales, jusqu'aux forces de la Police Nationale et celles de la Gendarmerie Royale qui contrôlent le transport routier et qu'on salue au passage chaleureusement pour leur généreuse implication dans la gestion des effets du séisme... tous ces intervenants qui doivent interagir, dans un cadre de parfaite coordination, peuvent et doivent avoir un rôle décisif dans la guerre contre le dopage, à condition qu'ils soient dotés des moyens nécessaires pour remplir cette énième mission.