Les produits dopants circulent au sein de notre société comme des produits alimentaires fortifiants. Ils peuvent aussi être prescrits sous forme de médicaments. Les anabolisants, les diurétiques et surtout le cannabis sont les substances dopantes les plus utilisées au Maroc. «Les jeunes sportifs sont les plus exposés au danger du dopage car ils ignorent ses répercussions sur la santé», a indiqué à ALM Docteur Mohamed El Houmiri, chef de la division de médecine du sport au ministère de la Jeunesse et des Sports. Les anabolisants, les diurétiques et surtout le cannabis sont les substances dopantes les plus utilisées au Maroc. Le problème de l'usage de produits dopants pour arriver à des performances inédites devient de plus en plus courant dans les milieux sportifs. Le dopage peut être défini comme l'emploi de substances interdites, destinées à accroître artificiellement les capacités physiques d'une personne ou d'un animal. Les produits dopants peuvent être importés clandestinement de l'étranger ou encore être prescrits sous forme de médicaments pour des soins. Avant tout, le médecin devrait s'informer si son patient est un sportif. «Les produits dopants circulent au sein de notre société comme étant des produits alimentaires fortifiants dont les prix qui sont cher à l'étranger sont nettement bas au Maroc. Ils peuvent atteindre 200 dirhams et se vendent incorrectement», informe à ALM Lahcen Karam, président de l'Association marocaine de sensibilisation contre le dopage. Au Maroc, les derniers tests antidopage qui ont été effectués par le ministère de la Jeunesse et des Sports remonte au mois de juin 2008 à l'occasion du meeting international de Tanger. Résultat : tous les tests étaient négatifs. Mais peu après le meeting qui s'est déroulé deux mois avant les Jeux Olympiques de Pékin, deux athlètes nationales en l'occurrence, Mina et Sultana Aït Hammou furent suspendues par la Fédération internationale d'athlétisme. Motif, elles étaient absentes lors des tests de dépistage. La Fédération royale marocaine d'athlétisme, à titre d'exemple, est obligée d'adresser trimestriellement le programme d'entraînements de ses athlètes à l'IAAF. Cela veut dire que la Fédération internationale peut à tout moment procéder à des contrôles inopinés. Pour limiter le recours à cet usage anti-sportif au Maroc, la loi nationale relative à la lutte contre le dopage vient d'être approuvée par le Conseil de gouvernement avant de passer au Parlement pour discussion, vote et enfin approbation. Pour certains observateurs du champ sportif national, cette loi est un pas courageux du ministère de la Jeunesse et des Sports qui vient au temps opportun alors que pour d'autres évoluant dans des disciplines ne demandant pas beaucoup d'efforts physiques, ce projet de loi ne mérite pas beaucoup d'attention, vu qu'il nécessite la consécration de plusieurs moyens financiers. En interrogeant le Docteur El Houmiri sur l'état du dopage au Maroc, notamment si ce phénomène était en progression ou en régression, il répondit qu'il était difficile de répondre à cette question faute de statistiques et parce que les sportifs ne sont pas tous contrôlés. S'agissant des effets secondaires du dopage sur la santé, ils sont nombreux à commencer par les troubles physiques, physiologiques, neuropsychiques. Le dopage peut même causer des maladies graves pouvant conduire à la mort. Le coût de prélèvements des échantillons varie selon le laboratoire et le type d'analyses. En moyenne, il varie entre 3.000 et 4.000 dirhams. Les matériels de prélèvements sont les flacons, les kits et les formulaires. Pour effectuer des contrôles selon les normes requises par l'Agence mondiale antidopage, la formation des agents de contrôle est indispensable. Le ministère de la Jeunesse et des Sports a procédé à la formation d'un premier groupe de dix-neuf cadres dont dix-sept médecins de sport. La première session théorique a débuté en mars 2008, la deuxième, pratique a eu lieu en juin 2008 tandis que la troisième session de perfectionnement s'est déroulée durant le mois de décembre 2008. La quatrième et dernière session est prévue du 30 janvier au 1er février 2009. Si les contrôles ne s'effectuent pas à l'égard de tous les sportifs c'est parce que les Fédérations royales marocaines ne sont pas demandeuses. En plus les agents de contrôle ne parvenaient pas à couvrir tous les athlètes du Royaume. Ce qui est juste, c'est que tous les athlètes nationaux qui avaient pris part aux Jeux Olympiques de Pékin étaient contrôlés négatifs. Des contrôles inopinés à partir de février 2009 L'autorité nationale de contrôle antidopage prévoit de procéder à des contrôles inopinés à partir de février 2009. Cette autorité composée de médecins et agents de contrôle est une commission mixte gérée conjointement par le ministère de la Jeunesse et des Sports et le comité national olympique marocain. Les médecins et agents de contrôle se déplaceront sur les lieux d'entraînements des sportifs nationaux pour contrôle. Le ministère de la Jeunesse et des Sports est engagé dans plusieurs chantiers en matière de lutte contre le dopage à côté d'autres projets à caractère médical tels que le livret médical des sportifs, l'assurance sportive, la formation des médecins et responsables des fédérations ainsi que la mise en place de la Commission nationale de prévention et de lutte contre le dopage. Premier cas de dopage en football au Maroc révélé en 2005 Le Maroc a enregistré son premier cas de dopage en football le 30 décembre 2005, lorsque le club du Raja de Casablanca avait décidé de suspendre Abdessamad Abdelouahed pour dopage à la suite d'un contrôle effectué par la Confédération africaine de football (Caf). Les analyses sur Abdessamad avaient révélé des traces d'un dérivé de résine de cannabis après la demi-finale retour qui avait opposé le club tunisien Etoile du Sahel et son équipe pour le compte de la Ligue des champions d'Afrique. Ensuite en 2006, la Fédération royale marocaine de football a annoncé la suspension jusqu'à nouvel ordre de cinq joueurs. Les cinq internationaux ont été contrôlés positifs suite à la consommation d'un dérivé de résine de cannabis. Ils ont été soupçonnés d'avoir consommé du «Maâjoune» - une pâte composée de plusieurs ingrédients (amandes, miel, farine, huile, beurre salé et kif). Le contrôle a eu lieu lors d'un stage de la sélection olympique près de Rabat.