L'Union européenne s'attache à la prolongation de l'accord de pêche avec le Maroc malgré les difficultés actuelles. Détails. Le Commissaire européen à l'Environnement, Virginijus Sinkevicius, a souligné lors du sommet des ministres de l'Environnement des 27 à Valladolid que la priorité de l'Union européenne est de prolonger l'accord de pêche avec le Maroc, en dépit les difficultés actuelles. L'UE, rappelons-le, attend la décision de la Cour de justice de l'Union européenne qui s'apprête à statuer définitivement sur la validité de l'accord. La Cour avait annulé, le 29 septembre 2021, les décisions du Conseil européen relatives, d'une part, à l'accord entre l'UE et le Maroc modifiant les préférences tarifaires accordées par l'UE aux produits d'origine marocaine ainsi que, d'autre part, à leur accord de partenariat dans le domaine de la pêche durable. Une décision a fait l'objet d'un recours par la Commission européenne. Sinkevicius a reconnu que la situation demeure difficile puisqu'il faut une clarification de la part du tribunal. "La prolongation de l'accord de pêche demeure une priorité pour l'UE, même si elle reconnaît les défis liés à cette question", a insisté le responsable européen.
L'Espagne : des lourdes conséquences à anticiper
La non-reconduction de l'accord de pêche Maroc-UE représenterait un lourd fardeau pour les pays européens bénéficiaires de ce partenariat, notamment l'Espagne. L'Andalousie sera particulièrement touchée, puisque la flotte marchande nombreuse (près de 90 navires) de la région devra quitter les eaux marocaines si l'accord n'est pas renouvelé. Pour cette raison, Madrid s'apprête à compenser ses pêcheurs dans ce cas. Pour rappel, l'accord de pêche permet à 128 navires provenant de 11 pays membres de l'UE de pêcher dans les eaux du Royaume, dont celles des provinces du sud. L'Espagne est le principal bénéficiaire, avec 93 navires. En échange, le Maroc reçoit une aide financière de l'UE, comprenant des droits d'entrée à la zone de pêche, un soutien au secteur de la pêche marocaine et le paiement de redevances par les armateurs. Le montant total de cette aide pour les quatre années s'élève à 208 millions d'euros.