Afin de faciliter l'emploi de travailleurs agricoles saisonniers marocains dans les champs agricoles français, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), l'Office Français de l'Immigration et de l'Intégration (OFII) et l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (Anapec) ont signé un accord la semaine dernière, selon l'annonce faite par le syndicat français. "Cette démarche s'inscrit dans la volonté de répondre aux besoins des agriculteurs qui souffrent actuellement d'une pénurie de demandeurs d'emploi, notamment pour effectuer des travaux saisonniers, de peur de perdre certaines récoltes", a indiqué la Fédération nationale des syndicats agricoles de France dans un communiqué.
Selon la Confédération syndicale française, il s'agit de « mettre les bases d'un dispositif utile et responsable avec un objectif clair, qui est d'offrir aux agriculteurs des parcours d'emploi collectifs et sécurisés, qui garantissent à la fois l'entrée, l'intégration et le retour dans leur pays dans un contexte ordonné et respectueux ». Il est à noter que les saisonniers étrangers, revenus en grand nombre depuis la levée des restrictions liées au Covid, jouent un rôle essentiel dans le secteur agricole français. Il est précisé qu'en 2022, 15.700 saisonniers étaient venus du Maroc pour travailler en France. Ce chiffre reflète la tendance évolutive du recours à la migration circulaire dans l'agriculture, puisque nos nationaux mobilisés à cet effet ont été 6.300 en 2018, avant de dépasser les 10.000 en 2021. Le secteur fait appel aussi à des saisonniers de Tunisie et de Turquie. Dans les entreprises agricoles, cette force de travail s'est rendue si nécessaire, au fil des ans, que les employeurs ont demandé aux autorités françaises d'organiser des ponts aériens exceptionnels au plus fort de la pandémie, pour acheminer des actifs alors que les liaisons aériennes étaient à l'arrêt. En réponse, l'OFIIa fait venir 900 travailleurs marocains en octobre 2020 pour sauver les récoltes de divers types de fruits, et 300 travailleurs en décembre de la même année pour travailler dans la culture des légumineuses et des fleurs. Il est à signaler que les refus constants de visas et les longues procédures des consulats français dans les pays d'origine empêchent la fluidité des déplacements avec pour conséquence de condamner plusieurs secteurs de la République à la crise étant donné que les Français évitent ou refusent de pratiquer ce genre de métiers.