C'était il y a cinquante ans, le Maroc et la France signaient l'accord de main d'œuvre franco-marocain fixant les conditions de travail des ressortissants marocains en France. Cet accord désignait l'Office national de l'immigration (ONI) comme opérateur dans le recrutement des travailleurs marocains et leur acheminement vers les entreprises en France. Depuis 2009, l'ONI a pris le nom d'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII). La représentation de l'OFII est implantée au Maroc depuis août 1963, suite à la signature de la Convention franco-marocaine de main d'œuvre le 1er juin 1963. Elle a célébré le 6 juin denier ses cinquante ans au Maroc. L'OFII élargit son champ d'action L'implantation de l'OFII au Maroc a coïncidé avec les Trente Glorieuses en France. Le besoin de main d'oeuvre était considérable. Depuis, les circonstances ont largement évolués, de même que le champ d'action de l'OFII. Interrogé à ce sujet, le directeur général de l'OFII, confirme que « les conditions aujourd'hui ne sont plus les mêmes. Cela signifie qu'il nous faut travailler avec les autorités marocaines, d'une part pour les Marocains qui souhaitent se rendre en France, sur les compétences dont nous avons besoin, sur les secteurs d'activité dans lesquels les Marocains ont le plus de chance de s'intégrer aisément en France. Et puis inversement. Il est important de travailler avec les autorités marocaines sur les conditions de retour des Marocains en France, ceux qui font, au bout d'un moment, le choix de revenir dans leur pays et de soutenir leurs projets de réinsertion, notamment de créer des entreprise, par exemple ». Changement de contexte oblige, l'OFII agit désormais à travers l'accompagnement et la subvention de projets d'entreprises pour les Marocains souhaitant retourner à leur pays d'origine. « Ce projet a démarré au Maroc fin 2012. Nous aidons tous les Marocains qui souhaitent se réinstaller au Maroc et qui veulent développer une activité économique », explique Sami Boubakeur, directeur de la représentation de l'OFII au Maroc. « Il s'agit d'une aide individuelle dédiée aux porteurs de projets qui reviennent de France et qui souhaitent contribuer au développement de ce pays », ajoute-t-il. « Les demandes sont adressées à l'OFII en France qui étudie la faisabilité du projet. Une aide financière est apportée aux projets selon les besoins financiers du porteur de projet. Par la suite il y a un accompagnement de douze mois pour le démarrage du projet. Nous visons surtout les projets de TPE (Très petites entreprises). A ce jour, nous avons déjà une vingtaine de projets sur l'ensemble du territoire marocain, que ce soit à Oujda, à Agadir, à Casablanca, qui sont en cours de démarrage », explique Sami Boubakeur. Le projet a été lancé il y a un peu plus de 18 mois, et il est donc « trop tôt pour pouvoir dresser un premier bilan », selon Sami Boubakeur. 90 % de l'immigration est saisonnière Malgré l'évolution du contexte, le travail saisonnier reste prédominant. « 90 % de l'immigration professionnelle est de l'immigration saisonnière », affirme Sami Boubakeur, directeur de la représentation de l'OFII au Maroc. « Les chiffres diffèrent selon les aléas climatiques et selon la demande en France exprimée par les employeurs. Mais l'immigration saisonnière représente entre 4 000 et 5 000 travailleurs saisonniers qui partent chaque année, essentiellement dans le sud de la France, notamment les Bouches-du-Rhône et la Corse ».