Il est 15 heures 30 quand nous avons pris la route de Damas dans un taxi à 8 places très confortable et presque neuf. Le coût de la course est de 11 dollars pour 120 km (Beyrouth-Damas) pas cher du tout, alors qu'on m'en a demandé 800 auparavant comme quoi il ne faut pas se précipiter et attendre des opportunités et surtout marchander que ce soit au Liban ou en Syrie. La route entre les deux capitales est montagneuse et agréable avec de beaux paysages alentour. Nous sommes trois dans la voiture, le chauffeur et un jeune syrien qui rentrait chez lui n'ayant pas trouvé de travail à Beyrouth. On a discuté peu, car nos dialectes sont peu compréhensibles par les uns et les autres. Il faut trouver des tas de synonymes dans différents dialectes (égyptien, khaliji ou encore l'arabe classique) pour pouvoir communiquer. Vers 16 heures, on arrive au poste-frontière libanais. Là on me dit que je ne peux rester en Syrie que 4 jours, car mon visa libanaise comprend qu'une seule entrée, sinon il me faudrait des tas de formalités et quelque 2000 dollars comme garantie. Enfin on m'assure que si je ne dépasse pas les 4 jours, je peux regagner le Liban sans problèmes. J'hésite un peu, mais je me dis que l'aventure vaut bien le coup. Un championnat arabe d'athlétisme dans lequel sont engagés une quarantaine d'athlètes marocains, ça ne se rate pas surtout à quelques cents kilomètres de là où j'étais. Bref, à 17 h 30 (heure locale) nous arrivons à Damas, la belle capitale des Omayades au tout début de l'Islam, située dans une vallée entourée de colines, la ville est verdoyante et propre. Je prends contact avec Houcine Hamdouni de la MAP qui vient juste de prendre ses fonctions à peine deux mois auparavant. On se donne rendez-vous devant l'ambassade du Maroc qui est fermée pour cause de jour férié. Le 6 octobre est fête nationale, il commémore la victoire des arabes en 1973, victoire à laquelle avait participé un contingent marocain commandé par feu le colonel El Allaoui. Houcine Hamdouni arrive et commence alors une série de coups de fil pour localiser l'hôtel où loge la délégation marocaine. Personne à Damas ne sait où se trouvent les athlètes nationaux. Une fonctionnaire de l'ambassade jointe sur son portable, nous répond que le Maroc s'est désisté et que les jeux étaient ajournés. Je tombe des nues, car je sais que les athlètes ont pris la route vers Damas dans la nuit du lundi au mardi. Je le confirme à Houcine qui appelle Ben Chrif au Maroc. Celui-ci reconfirme la participation marocaine et le maintien du championnat. Ce n'est que vers 20 h 30 que M. Nordine Bouchkouj, secrétaire général des Parlementaires arabes, installé à Damas, qui nous donnera enfin l'information désirée. Nos athlètes sont logés à l'hôtel Ibilacham près de l'aéroport. On prend contact avec M. Bouhiri, l'entraîneur en chef, qui nous informe qu'ils sont bien arrivés et que Chaâbi Bouchra (10.000 m) et Chnaïq Jemaâ (saut à longueur) ont pu décrocher le bronze, malgré la fatigue et le manque de sommeil. Rassurés, on peut enfin chercher un hôtel où passer la nuit, Hamdouni me trouvera un pas très cher par rapport aux prix de Damas, il me coûtera 70 dollars en single, petit déjeuner compris. On se donne rendez-vous pour le lendemain au stade où se déroule le championnat arabe, qu'on le souhaite confirmera les belles prestations réalisées par nos athlètes aux 6èmes Jeux de la Francophonie.