Le président de la Fédération interprofessionnelle marocaine de la production et de l'exportation des fruits et légumes (FIFEL), Lahoucine Aderdour, a affirmé vendredi à Rabat que la réunion tenue avec le Chef du gouvernement vise à discuter des problèmes posés dans le secteur agricole, surtout en cette période qui coïncide avec le mois sacré de Ramadan. Dans une déclaration à la presse à l'issue de cette réunion entre le Chef du gouvernement et les représentants de chambres agricoles et de fédérations interprofessionnelles, en présence de nombreux ministres, il a évoqué parmi les problèmes discutés, la baisse notable de la température à l'origine de la perturbation du processus de production, surtout en ce qui concerne les tomates, espérant que la commission chargée du suivi des dossiers qui tiendra une réunion lundi prochain pour examiner la question des taxes agricoles, poursuivra son travail. Evoquant l'exportation des tomates, le président de la FIFEL a indiqué que ''le Maroc exporte cette légume depuis 65 ans, s'adjugeant une part importante dans le marché européen, et en conséquence, nous sommes aujourd'hui bien déterminés à conserver la confiance et la crédibilité dont bénéficient les exportateurs marocains''. Il estime, à ce propos, qu'il ne convient pas de mettre brutalement un coup d'arrêt aux exportations dans cette filière, préconisant de procéder de manière progressive afin d'assurer l'approvisionnement du marché local. Pour sa part, le président de la Chambre agricole de la région Souss-Massa, Youssef Jebha, a déclaré à la presse que cette réunion avec le Chef du gouvernement a porté principalement sur la discussion de la question des prix et l'abondance des produits, notant que les échanges entre l'ensemble des intervenants ont été francs. Il a aussi fait savoir que toutes les problématiques posées ont été abordées, surtout la question des prix ainsi que l'implication des producteurs dans la recherche de solutions à leur flambée et leur solidarité agissante, expliquant la hausse des prix par les changements climatiques, les conflits et crises persistants ou encore le stress hydrique au niveau de certains bassins hydrauliques. ''Face à toutes les problématiques posées qui n'ont plus un aspect conjoncturel, le gouvernement a très vite réagi en examinant des parades au fardeau de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ainsi que la question du stress hydrique avec notamment à la clé le projet de création de nouveaux bassins hydrauliques à Dakhla et Tiznit'', a-t-il dit, avant d'assurer que les efforts sont déployés pour résoudre les problèmes rencontrés, non seulement pour cette année mais aussi et surtout pour les années à venir durant lesquelles le mois de Ramadan interviendra lors de la saison hivernale. Et aussi en raison du fait que la région de Souss-Massa ainsi que la localité de Chtouka sont les seuls producteurs entre septembre et avril des produits très demandés lors de ce mois sacré, a-t-il fait remarquer avant de souligner que l'objectif est de parvenir un équilibre entre l'offre et la demande et également entre les produits destinés à l'exportation et ceux programmés pour le marché local. Car, selon lui, sans exportations, l'équilibre souhaité ne peut être réalisé. De son côté, le président de la Fédération des chambres d'agriculture du Maroc, Lahbib Bentaleb, a indiqué que la réunion avec le Chef du gouvernement a été consacrée à l'examen de la situation actuelle du secteur agricole, relevant que cette réunion s'est déroulée "dans de bonnes conditions". Il a précisé, dans ce sens, que les propositions de la Fédération au cours de la réunion sont susceptibles de contribuer considérablement à l'augmentation de la production et à la baisse des prix de certains produits de base, notant que ces propositions ont porté principalement sur le coût de la production et les conditions climatiques difficiles qui pèsent sur la productivité et la rentabilité des cultures. Cette réunion s'inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement face à la flambée des prix et porte sur l'examen des moyens de mettre en œuvre les différentes mesures nécessaires pour répondre aux exigences du marché national et assurer des stock suffisants et réguliers de tous les produits de base, tout en veillant à préserver le pouvoir d'achat du consommateur.