Face aux accusations d'une supposée ingérence pour le Maroc, l'ex-journaliste de BFMTV Rachid M'Barki a clamé son innocence devant les députés français, en condamnant le lynchage médiatique. Détails. Devant les membres de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, constituée de plusieurs députés, l'ancien présentateur vedette de BFMTV, Rachid M'Barki, est venu défendre publiquement son honneur après avoir été licencié de façon jugée arbitraire par la direction de la chaîne d'information continue. En fait, c'est sa première prise de parole publique depuis sa mise en cause.Pendant deux heures d'interrogatoire, il a subi la pression des membres de la commission, présidée par le député RN Jean-Philippe Tanguy. « Le Maroc est un grand pays souverain et qui n'a besoin de personne pour défendre ses intérêts et surtout pas de petits télégraphistes », c'est ainsi qu'a martelé le journaliste franco-marocain Rachid M'Barki lors de son audition, en réponse aux accusations d'ingérence. Cette réplique, qui reflète le fond de sa pensée, comme il l'a fait savoir, était tellement abrupte et franche qu'elle a semblé heurter l'orgueil du député d'extrême droite qui a éprouvé le besoin de réagir, trahissant ainsi une certaine gêne. « Sur la dernière affirmation, ça n'engage que vous », a-t-il lâché, ajoutant que « les travaux de cette commission visent justement à savoir si des pays aussi grands et souverains soient-ils, utilisent des méthodes d'influence ». « C'est la commission qui décidera si le Maroc et un bon nombre d'autres Etats ont besoin de télégraphistes ou pas. Ça, c'est à la commission de le décider », a conclu le député français qui a eu l'air visiblement crispé. Condamné par contumace par le tribunal médiatique, le journaliste français d'origine marocaine a répondu à toutes les questions pendant son passage à l'Assemblée nationale dans une audition aux allures d'un procès d'assises. « On m'a accusé d'être payé par le Maroc ce qui est une absurdité totale », a-t-il asséné, niant catégoriquement avoir reçu de l'argent en contrepartie de la diffusion de quelque contenu que ce soit. M'Barki n'a pas manqué de déconstruire le réquisitoire des médias et les chefs d'accusations colportés par le consortium des médias français, qui l'ont accusé d'avoir diffusé un contenu prétendument pro-marocain sans l'aval de sa hiérarchie. Il a fait savoir que la diffusion d'un reportage faisant mention du Sahara était justifiée par une actualité. « Ce jour-là, il y avait une actualité concernant ce forum économique entre le Maroc et l'Espagne qui s'ouvrait dans la ville de Dakhla, qui se trouve au Sud du Maroc, dans le Sahara. C'était le jour de l'ouverture de ce forum économique. Pour moi, c'est une actualité», s'est-il défendu avec des termes clairs, rappelant la phrase exacte qu'il avait prononcée. « J'ai dit que ce forum entre le Maroc et l'Espagne avait été rendu possible grâce au réchauffement des relations depuis que l'Espagne a reconnu le Sahara marocain », a-t-il mis au clair. En effet, il a été reproché au journaliste licencié de BFMTV l'usage du vocable « Sahara marocain ». Sur ce point, il a répondu sans équivoque. « Dès lors que le sujet sur le Maroc et l'expression du Sahara marocain ayant pris l'ampleur qu'elle a connue, soudainement, comme par enchantement, je suis devenu journaliste franco-marocain, avant cela personne ne faisait référence dans la presse à mes origines ». Contre le « lynchage médiatique » Dans sa plaidoirie, Rachid M'Barki a dénoncé « le lynchage médiatique », dont il fait l'objet. "Il m'est reproché d'avoir failli à ma déontologie en passant des informations non vérifiées à l'antenne et en laissant supposer que j'aurais été rémunéré pour cela", a déclaré M'Barki avant d'ajouter :"Tout cela est faux et relève de la calomnie pure". En effet, le journaliste avait l'habitude de coprésenter l'émission +Faites entrer l'accusé+. En plus d'avoir été soupçonné de diffuser un contenu non-validé par sa hiérarchie, il a été accusé par une enquête de Forbidden Stories, à laquelle ont participé « Le Monde » et Radio France, d'avoir été impliqué dans l'affaire « Team Jorge », une société israélienne spécialisée dans la désinformation pour le compte de ses clients. M'Barki a qualifié sa prétendue implication de « fable ». Ces accusations remontent à un article de « Politico » publié début février, et qui a laissé croire des soupçons de complicité du journaliste avec la boîte israélienne. Cette affaire surgit en pleine campagne médiatique qui s'abat sur le Royaume depuis des années. Le cas de Rachid M'Barki est caractéristique d'une sorte de fièvre anti-marocaine qui prend les médias français depuis des années. La presse hexagonale, rappelons-le, a mis beaucoup d'énergie à relayer les accusations d'espionnage et d'influence à l'endroit du Royaume. Dans l'affaire Pegasus, le Maroc a été accusé par Forbidden Stories de toutes les pratiques d'espionnage imaginables sans que ces accusations soient corroborées par des preuves. L'avocat du Royaume a poursuivi en justice les médias ayant relayé les informations calomnieuses. Le parquet a jugé la poursuite irrecevable. L'acharnement continue avec le feuilleton du Parlement européen auquel le Maroc est subitement collé sans preuves probantes. Ce n'est qu'en France où on emploie autant d'énergie à vouloir salir l'image du Maroc. Ce genre d'accusations n'est pas pris au sérieux dans d'autres pays européens tels que l'Espagne, dont le gouvernement refuse de donner crédit aux supposées révélations somme toute sans fondement. Le gouvernement de Pedro Sanchez a récusé, à travers des sources citées par l'agence EFE, les accusations qui pèsent sur le Maroc. En réaction aux rumeurs liées à l'espionnage des téléphones de personnalités espagnoles, l'Exécutif espagnol a estimé que toute accusation contre le Maroc n'est que « spéculation ». Une mise au point qui reflète l'état d'esprit qui règne à Madrid, au moment même où une poignée d'eurodéputés espagnols s'activent à donner du crédit aux accusations anti-marocaines.