«Ces dernières années j'ai eu la satisfaction de présenter "Faites entrer l'accusé" sans savoir que c'est moi qui me retrouverais un jour sur le banc, spectateur de ma mise à mort professionnelle», a déclaré, mercredi 22 mars Rachid M'Barki face aux enquêteurs, membres de la commission initiée par le Rassemblement national pour déceler d'éventuelles ingérences étrangères en France. En affirmant n'avoir jamais manqué de «déontologie» le long de sa carrière à BFM TV, débutée en 2005, le journaliste a dénoncé le «lynchage médiatique en règle», dont il affirme faire l'objet. «Brandir la tête d'un présentateur de JT, d'une grande chaîne et dont le nom et le visage sont un peu connus des Français (permet de) créer une affaire. On sait que son histoire va être reprise partout et par tout le monde. L'enquête Forbidden Stories devient l'affaire M'Barki...», a-t- ajouté. Même si BFM TV ne l'a jamais dit clairement, le désormais ex présentateur du «Journal de la nuit» a été licencié pour avoir utilisé à l'antenne l'expression «Sahara marocain». «Dès lors que le sujet du Maroc et de mon expression Sahara marocain a pris l'ampleur qu'on a connu, je suis, soudainement comme par enchantement, devenu journaliste franco-marocain. Avant cela, personne n'avait fait référence à mes origines dans la presse», a témoigné Rachid M'barki qui s'est défini comme étant «un pur produit de la République». «L'accusé» a rappelé, avec exactitude, les termes qu'il avait utilisés : «J'ai dit que ce forum entre le Maroc et l'Espagne avait été rendu possible grâce au réchauffement des relations entre les deux pays». Il a rappelé que les deux pays avaient eu une crise diplomatique et que même les frontières avaient été fermées auparavant. «Il y avait donc réchauffement entre les deux pays depuis que l'Espagne avait reconnu le Sahara marocain. Voilà ma phrase exacte», a souligné M'Barki en précisant, au passage, que la semaine passée, la dernière personne à avoir évoqué le Sahara marocain est le chancelier autrichien. «Le Maroc ne m'a jamais donné un seul centime pour dire quoi que ce soit», a-t-il lancé. Rachid M'Barki de conclure : «Le Maroc est un grand pays, souverain, qui n'a besoin de personne pour défendre ses intérêts, et surtout pas de petits télégraphistes».